Pour arriver jusqu’à leur ferme, il faut emprunter cols et virages, traverser villages et hameaux, mais le voyage en vaut le coup. Au bout de la vallée de Liers, c’est un vrai paradis que l’on découvre et c’est là que Brice et Marine ont décidé de s’installer pour lancer leur activité d’élevage porcin sous le nom de « Caractères de cochon ».
Présentations
Brice : Je m’appelle Brice, je suis installé ici, au lieu-dit Le Tir à Massat, depuis mars dernier en tant qu’éleveur porcin, avec ma compagne Marine. On a un cheptel d’une cinquantaine de bêtes : des brebis race Ile de France dans la grande majorité, mais aussi quelques Lacaune, Basco-béarnaise, Thônes et Marthod. Pour les chèvres, elles sont de type Massif Central et enfin pour les porcs, nous avons un verrat pure race Duroc et nous voulons fonctionner en croisements sur une base Duroc pour les truies.
Ça faisait plusieurs années qu’on avait ce projet en tête, mais on a voulu prendre le temps de se former, de se renseigner, et d’apprendre avant de se lancer dans la grande aventure agricole. Concernant mon parcours, j’ai suivi une formation BPREA élevage de moyenne montagne en Lozère, tandis que Marine a conservé son emploi pour assurer un revenu. Pendant un an, j’ai vécu sur une ferme, ce qui m’a beaucoup appris. Ensuite, on s’est lancé dans la recherche de foncier et à force, on a trouvé cet endroit qui correspondait à nos attentes, et l’aventure a commencé.
Marine : Moi c’est Marine, alors au départ, ce projet c’est vraiment une idée qui a germé dans l’esprit de Brice, et avant de vraiment acter notre projet agricole, on a envisagé plusieurs autres options. Mais finalement on revenait toujours vers ce projet parce que je pense que c’est celui qui correspond le plus à notre idéal de vie aussi. La réalité des choses nous a parfois durement rattrapés aussi, notamment sur le volet financier, parce qu’on a appris à nos dépens qu’un projet agricole, l’achat d’une ferme et d’un troupeau ça ne se finance pas comme ça, en un claquement de doigt. Mais finalement, on a eu la chance de travailler avec le Crédit Agricole qui nous a soutenus à fond dans notre projet.
Brice : On est tous les deux originaires de l’Hérault, et pas issus de familles d’agriculteurs, donc sur le papier on peut dire que rien ne nous prédestinait à ce métier, à cette vie, c’est vraiment un choix de vie qu’on a fait ensemble.
Alors pourquoi l’agriculture et pourquoi l’Ariège ?
Marine : Alors l’Ariège pour plusieurs raisons, déjà le cadre, les paysages, la qualité de vie, mais aussi de façon plus pragmatique la disponibilité de l’eau, essentielle en agriculture. On vient d’un département qui souffre déjà du manque d’eau, donc ça faisait vraiment partie des conditions pour nous, parce que c’est tout simplement l’avenir de notre métier qui est en jeu.
Dans nos familles respectives, il n’y avait pas d’agriculteurs, si ce n’est des anciennes générations de paysans, qui travaillaient la terre pour se nourrir avant tout et pour vendre un peu sur les marchés. Mais, Brice a fait une belle rencontre avec des éleveurs de porcs, je crois que c’est en partie ce qui a orienté notre choix.
Brice : Exactement. Bien que ni Marine ni moi n’ayons de lien direct avec l’agriculture, on a rencontré au cours de notre vie des modèles inspirants, dans notre département d’origine et auprès d’éleveurs voisins. Notre décision d’ajouter des brebis dans notre projet est venue après différentes expériences dans des fermes, et surtout après avoir trouvé une ferme qui nous convenait et dans laquelle le pâturage était une condition.
L’installation : un parcours pas toujours simple
Brice : L’un des principaux défis a été de naviguer dans les démarches administratives et de financer notre projet. Le Crédit Agricole nous a beaucoup soutenus, vraiment financièrement je pense qu’on ne se rend pas compte de la montagne de travail que ça représente, c’est impératif d’avoir un conseiller de confiance pour ça ! On a eu la chance d’être vraiment très bien accompagné par notre conseiller Olivier Pouye. D’autant plus qu’il connaissait déjà la ferme que l’on a achetée, il suivait le dossier depuis plusieurs années, il maîtrisait tout l’historique de la ferme, ce qui fait qu’il a été de très bon conseil.
Avec lui, on a aussi pu parler des projets sur le long terme : une fois que notre cheptel sera en place, on a pour projet de faire de la transformation ici à la ferme. Donc d’ici quelques années, l’objectif est de maîtriser notre chaîne de production de A à Z : élevage, transformation et commercialisation.
C’est de l’anticipation, mais pour tout ça aussi Olivier Pouye a été de très bon conseil, il a su prendre en compte nos envies tout en nous orientant sur des investissements et une organisation viable pour notre structure.
Marine : Oui, il y a eu des moments difficiles, surtout au début. Nous avons dû faire face à des imprévus, sur tous les plans : administratif, technique, pratique… Pour être en règle et avoir tous les papiers en ordre et dans les délais, c’est parfois un vrai casse-tête, franchement c’est un travail à temps plein. D’autant plus avec la multitude d’interlocuteurs que l’on a, nous on est au milieu et on doit jongler entre tous, ce n’est pas toujours évident de s’y retrouver…
Après, dans notre quotidien à la ferme on a eu des ajustements à faire au début, des choses qu’on a apprises sur le tas, comme avec nos brebis, au début elles ne nous connaissaient pas elles n’étaient pas encore habituées à nous suivre, on en a fait des kilomètres à aller les chercher, les ramener, les faire passer dans un pré, les faire redescendre dans un autre, surtout qu’ici aucune prairie n’est plate, il n’y a que de la pente, ça fait les mollets !
Mais chaque progrès est une réelle récompense pour nous et c’est gratifiant de constater qu’on apprend tous les jours.
Brice : Aujourd’hui on n’est qu’au début de tout ce qui nous attend, et on sait que pendant les deux ou trois premières années ça ne va pas toujours se passer comme on l’avait imaginé. Mais on est bien entouré, on a tissé des liens de confiance avec les personnes qui nous accompagnent sur le plan professionnel et je crois que c’est très important d’être soutenu de la sorte.
Des projets de diversification
Marine : Nous sommes très motivés par l’idée de diversifier notre activité et de développer une dimension pédagogique sur notre ferme. Ce que l’on veut avant tout, c’est être totalement transparent dans notre mode de production, on veut montrer que l’on peut proposer des produits de qualité à des prix raisonnables. Notre ferme sera ouverte à tous ceux qui le souhaitent.
Brice : On veut aussi travailler en vente directe, notamment sur les marchés locaux et par livraison. Rien qu’ici à Massat, il y a deux marchés par semaine, plus un autre à Saint-Girons par exemple. Et pour ce qui est de la livraison, on envisage un rayon de distribution plutôt large à l’échelle de l’Occitanie. Evidemment, on aura aussi une boutique ici à la ferme pour que les visiteurs puissent acheter directement chez nous.
On travaille aussi sur un site internet qui est en cours de création pour permettre aux consommateurs de commander directement nos produits s’ils ne sont pas du coin.
Un conseil à donner aux jeunes qui s’installent en agriculture ?
Brice : Moi, je leur dirais de bien se préparer et de ne pas sous-estimer le travail à fournir. Il est important de parler avec d’autres jeunes agriculteurs pour comprendre les réalités du métier. La patience et la persévérance sont essentielles, tout comme le soutien des organismes agricoles.
Marine : Oui, et surtout de ne pas se décourager face aux obstacles. Il faut savoir s’entourer des bonnes personnes et utiliser toutes les ressources disponibles. Chaque étape franchie est une petite victoire qui mène à la réalisation de son projet.
A.D
L’œil du conseiller : Olivier Pouye
Brice CATALAN et Marine, son épouse sont dynamiques et déterminés, avec un projet d’élevage bien étudié et bien élaboré, prometteur dans son devenir, n’hésitant pas à aller chercher l’information afin de mener à bien leur production porcine. Les accompagner a été un moment clé dans la prise de décisions sur la stratégie à adopter quant à la production. Le Crédit Agricole Sud Méditerrannée contribue avec conviction à l’installation de jeunes ou moins jeunes agriculteurs aidés ou non aidés sur le territoire.