FDC09 : Comment avez-vous découvert la chasse ?

Gil Campan : J’ai découvert la chasse aux côtés de mon grand-père qui avait une meute. Ainsi dès 15 ans, j’ai commencé à chasser le grand gibier en battue dans la vallée de la Barousse (Hautes-Pyrénées).

Aujourd’hui, je chasse avec l’ACCA d’Aleu le sanglier et les cervidés en battue. Nous sommes entre 10 et 15 dont 5 jeunes chasseurs. Nous avons un tableau d’une trentaine de sangliers. L’ambiance est excellente et je vais toujours à la chasse avec beaucoup de plaisir.

FDC09 : Parlez-nous de votre exploitation…

Gil Campan : Après avoir été technicien de l’UPRA Gasconne, je suis installé depuis 3 ans en GAEC avec Isabelle au Galas d’en Haut (Aleu). Nous disposons de 160 hectares sur Aleu et Biert. Nous élevons des bovins et ovins viande, respectivement de races gasconne et taraconnaise. Nous avons 120 têtes pour chacun des troupeaux. Nous achetons 60 % du fourrage car nous n’avons que 40 ha de surface fauchable, le reste du foncier étant composé de landes et de parcours.

20 % de la commercialisation s’effectue en vente directe sous forme de vente en frais, de conserves et de salaisons. La transformation est assurée par un atelier des Hautes-Pyrénées. L’été nous sommes sur le marché de Biert et tous les dimanches sur celui de Massat. Le reste de la production est vendu à des bouchers et des négociants.

Nous estivons le troupeau de gasconnes sur l’AFP de Massat Le Port (Liers). Les brebis transhument loin d’ici au Mont Né à Bourg d’oueil (Haute-Garonne) car sur notre territoire les prédations dues à l’ours sont trop importantes. La problématique de l’ours est un grave problème pour nous éleveurs de montagne. Dans le cadre de mon mandat de membre du bureau de la FDSEA de l’Ariège, j’ai même accompagné Monsieur le Préfet sur l’estive de Pouilh où des prédations venaient d’avoir lieu. D’une façon plus générale, je m’investis de plus en plus dans la vie agricole départementale.

FDC09 : Comment faites-vous pour concilier vos deux activités ?

Gil Campan : A partir du mois de janvier, lorsque tous les animaux sont à l étable, je m’accorde des moments de détente avec la chasse.

FDC09 : Vous êtes chasseur et agriculteur, comment se passe la cohabitation avec la faune sauvage ?

Gil Campan : Seul éleveur sur la commune d’Aleu, je suis sur le terrain tous les jours. Cela me permet d’avoir un regard sur tout ce qui se passe. Dès que des dégâts apparaissent, je fais remonter l’information à Jean-Luc Fernandez, Président de l’ACCA qui agit en conséquence. Les agriculteurs ne peuvent pas se passer des chasseurs et vice versa.

J’observe que les populations de sangliers se développent : le secteur est très boisé, les hivers sont moins froids et en parallèle il y a de moins en moins de chasseurs pour faire face.

FDC09 : Comment voyez-vous l’évolution de votre activité économique et de votre passion la chasse ?

Gil Campan : Pour qui est de l’exploitation, la fille aînée de mon associée Isabelle, actuellement en formation, s’installera sur le GAEC d’ici 4 ou 5 ans. Son arrivée nous permettra de développer un peu plus la vente directe.

D’ici quelques années quand j’aurai plus de temps pour moi, mon rêve serait de découvrir la chasse de la bécasse avec un bon chien d’arrêt. Le territoire est très propice à cet oiseau et j’en observe beaucoup.

Fédération des Chasseurs de l’Ariège

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