L’assemblée générale de la MSA Midi-Pyrénées Sud s’est tenue le 5 novembre à Lavelanet sur le thème « femmes en agriculture ».

Après un discours d’ouverture de la Présidente de la MSA Midi-Pyrénées Sud Laurence d’Aldéguier et du maire de Lavelanet Marc Sanchez, les rapports moral, financier et d’activité ont été présentés. A travers ces rapports, ils ont expliqué que 37 282 actifs agricoles (chefs d’exploitation, collaborateurs et aides familiaux et salariés), 112 695 retraités agricoles et 12 499 sont protégés par cet organisme de protection sociale et bénéficient de ses prestations sur les départements de l’Ariège, de la Haute-Garonne, du Gers et des Hautes-Pyrénées. En 2023, la MSA Midi-Pyrénées Sud a versé 769,37 millions d’euros de prestations sociales (retraite, familles, maladie, maternité, invalidité, décès, accidents du travail et maladies professionnelles) et 14,22 millions d’euros de prestations d’action sociale pour des actions individuelles (ex : aide à domicile) ou collectives (ex : micro-crèche) ou la prise en charge de cotisations à hauteur de 7,8 millions d’euros. Ses cotisations quant à elles se sont élevées à hauteur de 340,42 millions d’euros.

Un temps de parole a également eu lieu avec l’assemblée, ce qui a permis aux adhérents de faire part de leurs demandes :

  • La revalorisation des retraites des non-salariés agricoles, ce à quoi les représentants de la MSA ont indiqué que c’était prévu dans la loi Chassaigne 3 qui sera à défendre au cours du prochain mandat
  • La prévention des maladies dues à la faune comme la maladie de Lyme ou la Leptospirose
  • La simplification des démarches

S’en est suivie une table ronde avec l’administrateur de la caisse centrale de la MSA Cédric Saur, le Préfet de l’Ariège, des agricultrices et des salariées afin d’aborder les difficultés d’être une femme dans les professions agricoles.

Propositions des syndicats majoritaires

Les syndicats Jeunes Agriculteurs et FDSEA de l’Ariège ont tenu à présenter une motion en tant que représentants de la profession agricole durant cette assemblée. Afin de « garantir les mêmes chances pour un même métier », Sophie Alzieu secrétaire générale de la FDSEA a alors fait part, au nom des deux syndicats, des demandes suivantes à la MSA :

  • Garantir une retraite et un revenu digne pour toutes les agricultrices, y compris dans l’accompagnement à la réforme du statut du conjoint collaborateur ;
  • Assimiler dans le cadre de la retraite les conjoints collaborateurs et les aides familiaux au même niveau que les chefs d’exploitation soit à hauteur de 85% du SMIC dans le cas d’une carrière complète ;
  • Renforcer l’attractivité du métier d’agricultrice par la communication auprès du grand public et des élèves ;
  • Aider les agricultrices à s’engager et à monter en compétences, dans la profession et dans les institutions grâce à la formation ;
  • Améliorer la conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle pour permettre aux femmes, comme aux hommes de se dégager du temps.

Propositions de la MSA au niveau national

Le mois dernier, la caisse centrale de la MSA a publié son livre blanc « Femmes en agriculture », portée par six de ces administratrices. Celui-ci a donc été remis à l’assemblée générale au Préfet de l’Ariège et au sénateur Jean-Jacques Michau qui étaient présents. Il fait part des 15 propositions suivantes « pour lever les freins à l’exercice des métiers agricoles par les femmes » :

  • Engager des campagnes de communication pour sensibiliser à l’importance d’un statut pour les femmes et les conséquences fortes de l’absence de statut ;
  • Proposer systématiquement un rendez-vous aux personnes concernées par la limitation du statut de conjoint collaborateur à cinq ans pour définir avec elles le statut vers lequel basculer ;
  • Développer un réseau de soutien et une communication spécifique en direction des femmes victimes de violence, vivant dans les territoires ruraux ;
  • Permettre un recours au service de remplacement au-delà des 35 heures hebdomadaires ;
  • Proposer une offre de garde en milieu rural aussi développée et abordable qu’en milieu urbain, avec une prise en charge financière plus élevée pour les familles monoparentales ;
  • Renforcer l’aide au répit en proposant un congé en cas de maladie grave chez l’enfant ;
  • Faciliter une visite systématique chez le gynécologue ou la sage-femme, aux âges clés de la vie, pour les femmes du monde agricole afin de relancer le suivi et leur permettre de bénéficier des actions de prévention et de dépistage, de suivi de la grossesse et de la prise en charge de la ménopause. Par exemple, en développant et en soutenant les initiatives de consultations de gynécologues itinérantes ;
  • Mettre en place des visites spécifiques, pendant la grossesse et lors de l’accueil du jeune enfant, pour les femmes salariées et non-salariées qui manipulent des produits spécifiques et subissant des conditions de travail avec usure professionnelle ;
  • Obtenir une parité dans les commissions d’homologation du matériel pour intégrer de nouveaux critères (morphologie, poids du matériel…) ;
  • Favoriser la mise en place d’une organisation du travail qui contribue à la bonne santé physique et mentale en développant la prévention primaire des TMS/TPS au travers, notamment, de formations « gestes et postures » visant à prévenir les accidents du travail. Plusieurs applications pourront être développées : viticulture, manutention, taille des vignes et des arbres, traite et manipulation des bovins, tâches administratives, etc ;
  • Favoriser l’engagement de toutes et de tous en mettant en place des modules de formation « égalité femmes-hommes » dans les enseignements agricoles et dans les futurs « France services agriculture » au moment de l’installation ;
  • Développer des services de remplacement « vie de famille » qui puissent aussi servir pour les gardes d’enfants, afin de libérer du temps aux femmes souhaitant avoir un engagement citoyen ;
  • Créer des avantages fiscaux ou des dérogations fiscales quand les femmes s’engagent – notamment pour les familles monoparentales ;
  • Faciliter le recours à l’aide à domicile pour toutes les femmes qui en ont besoin ;
  • Assurer une représentation paritaire lors des élections MSA analogue à celles des chambres d’agriculture : chaque liste comportant au moins un candidat de chaque sexe par tranche de trois candidats. Les organisations professionnelles agricoles pourraient s’inscrire dans la même dynamique.

Enfin les représentants de la MSA ont terminé leur assemblée en nous rappelant que les l’élections des délégués MSA allaient avoir lieu du 5 au 16 mai 2025. Il est d’ores et déjà important que les adhérents vérifient leur inscription sur la liste électorale (sur le site internet de la MSA ou dans leur agence) et leur bon rattachement à l’un des trois collèges (1er : exploitants agricoles, 2ème : salariés agricoles et 3ème : employeurs de main d’œuvre) avant le 27 décembre 2024. Les candidats au poste de délégués peuvent ensuite postuler jusqu’au 4 mars 2024.

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