Dans la nuit du 16 octobre, les panneaux d’entrée des communes d’Ariège ont à nouveau été retourné et les sorties ont disparu. Une action symbolique pour mettre en évidence la crise que traverse le monde agricole.
A l’origine de ce nouveau mouvement la visite de la ministre de l’Agriculture dans les Pyrénées-Orientales, le 17 octobre et l’importance de montrer une réelle cohésion et mobilisation régionale afin d’être entendu et écouté. Le mot d’ordre donné par la FRSEA et les Jeunes Agriculteurs Occitanie était donc de mettre en place des actions syndicales à l’échelle de chaque département afin de faire passer un message clair : « la Ministre vient dans les Pyrénées-Orientales c’est bien mais elle doit revenir pour l’ensemble de l’Occitanie ».
Une action cantonale dans un premier temps
En Ariège, presqu’un an après avoir retourné les panneaux d’entrée et sortie des communes, les agriculteurs ont cette fois subtilisé les panneaux de sortie une façon de rendre visible leur mécontentement. Dans la nuit du 16 octobre chaque canton s’est organisé afin de retourner et récupérer un maximum de panneaux. Ils sont nombreux à s’être mobilisés, c’est ainsi que plus de 200 panneaux se sont volatilisés pour finalement réapparaitre lundi soir.
Restitution des panneaux à la préfecture
C’est à 21h sur le parvis de la préfecture que le rendez-vous avait été donné afin de restituer les panneaux subtilisés. Plus de 200 membres des Jeunes Agriculteurs et de la FDSEA de l’Ariège sont venus ramener autant de panneaux qu’ils avaient eux-mêmes déboulonné. Alignés le long du portail de la préfecture ils étaient accompagnés de deux grandes bâches sur lesquelles on pouvait lire « Pas de pays sans paysans » et « Paysans ma passion, mais quelle déception ».
Le constat est clair, dix mois après, le compte n’y est pas, les syndicats majoritaires demandent à l’Etat des mesures concrètes et durables afin de les aider à surmonter les crises auxquelles ils doivent faire face.
Sébastien Durand président de la FDSEA09 a pris la parole “On attend toujours des mesures. Nous, on vit pour l’agriculture, on fait 90 heures par semaine, on nourrit le peuple mais on n’arrive plus à se nourrir ni à se sortir un Smic.” De son coté, Kévin Audouy président des JA09 témoigne “L’évolution, il n’y en a pas. On se prend des crises sanitaires tous les ans, sans oublier la problématique de l’eau…”
Les mesures prises comme la détaxation du GNR directement en pied de facture sont une première avancée mais restent encore loin d’être suffisantes pour faire face. Par rapport aux crises sanitaires, la mise en place du FMSE pour les éleveurs touchés par FCO 8 et la MHE concerne seulement la “surmortalité d’animaux consécutive à la maladie”, donc les pertes directes. Toutes les pertes indirectes causées par la maladie ne sont pas prises en charge : problème de fertilité, avortements, agneaux ou veaux manquants,…. Cela ne résout pas non plus les questions qui restent en suspens, notamment concernant une prise en charge des vaccins FCO 3 commandés avant la gratuité, la prise en charge des vaccins pour la FCO 8 qui touche le plus notre département ou encore le nombre d’ovins éligibles à la prime ovine de 2025 (demande de prise en compte des agnelles de plus de 3 mois ou des effectifs du 01/07/2024, à condition de pouvoir justifier les pertes depuis le 01/07/2024).
Nous voulons des actes, plus des promesses ! C’est pourquoi les syndicats nationaux ont appelé hier à une mobilisation nationale à partir de mi-novembre. Nous vous tiendrons informés de la date et de la forme de cette action.
C.G