Matthias Coulet, âgé de tout juste 25 ans, s’est installé en 2023 au sein du GAEC de la Bruyante, sur la commune du Pla, à la limite de la frontière avec l’Aude et les Pyrénées Orientales. Le temps d’une interview, il raconte son parcours, ses choix professionnels et sa vision de l’agriculture.

L’agriculture une histoire de famille et de vocation

Je m’appelle Matthias Coulet, je fais partie du GAEC de la Bruyante depuis un peu plus d’un an maintenant. J’ai rejoint Clément Coll et Mélanie Dupin. Clément est installé depuis cinq ans, et Mélanie est sur le point de terminer son engagement DJA, donc ça doit faire à peu près quatre ans et demi.

Je suis arrivé il y a un an, à la suite du départ à la retraite du père de Clément, ils cherchaient un nouvel associé ; je connaissais Clément depuis petit, il savait que je voulais m’installer un jour donc il m’a proposé de rejoindre le GAEC et ça s’est fait un peu comme ça, de façon informelle au début. Clément et Mélanie sont en couple et ont une petite fille, donc ici c’était vraiment une histoire de famille au départ, moi je suis un peu une pièce rapportée finalement.

Pour ce qui est de mon histoire un peu plus personnelle, mes parents avaient une ferme avec des vaches et des brebis, dans les Pyrénées-Orientales, donc j’ai grandi dans cet environnement. Après le collège, j’ai choisi de m’orienter vers un lycée agricole, d’une part par vocation, mais aussi parce que pour être honnête, l’école ce n’était pas ma passion. Je n’avais pas envie de rester toute la journée enfermé dans des salles de classe, moi ce que je voulais c’était apprendre le métier, être dehors avec les animaux, à m’occuper des machines… bref faire des choses de mes dix doigts.

Donc j’ai fait un Bac Pro en Lozère, suivi d’un BTS en production animale, dans le même établissement, et finalement un certificat de spécialisation pour l’élevage ovin. J’ai choisi cette spécialisation parce qu’au départ j’envisageais de m’installer chez mes parents, dans les Pyrénées-Orientales, avec des brebis. Mais finalement, en réfléchissant à mon avenir, à l’avenir de mon métier aussi, j’ai rapidement changé d’avis sur l’installation dans le 66. Aujourd’hui, c’est un des départements les plus affectés par le changement climatique, alors niveau installation en agriculture c’est difficile de se projeter pour 30 ou 40 ans de carrière…

Comme je disais tout à l’heure, mon installation ici, elle s’est presque faite « par hasard ». A la fin de mes études, j’avais un peu mis de côté l’idée de m’installer, j’étais salarié pour un groupement d’employeurs en Aveyron. Quand Clément m’a dit que son père partait à la retraite, on était en juin 2022, et en janvier 2023 j’avais mes parts dans le GAEC, donc c’est allé très vite.

L’organisation au sein du GAEC

Le GAEC de la Bruyante, c’est 60 mères de race Aubrac, plus le renouvellement, plus les veaux de boucherie, plus les bêtes de concours, on monte facilement à une centaine de bêtes. Pour ce qui est de la commercialisation, on fait partir tous les veaux en vente directe, et c’est la principale source de revenu pour le GAEC. On fait aussi du foin qu’on revend sur l’Ariège, l’Aude et les PO.

La répartition du travail du coup, elle s’est faite plutôt naturellement entre nous, en fonction de ce que chacun aime faire. Mais dans les grandes lignes : Mélanie s’occupe de toute la vente directe (commandes et livraisons) et de l’administratif. Clément et moi on se partage entre les bêtes et les foins selon le temps et la période, personnellement j’ai une petite préférence pour la mécanique, donc en général c’est moi qui m’en occupe. Et la partie qui concerne l’élevage pur on le fait tous les trois parce que c’est ce qu’on préfère faire tout simplement.

Pour moi, le gros avantage d’être en GAEC c’est vraiment de pouvoir se répartir les tâches selon les préférences de chacun et de s’organiser pour les astreintes aussi. Quand on travaille seul en élevage, c’est tous les jours de l’année, on a vite fait de devoir faire une croix sur les vacances, les week-ends ou même les activités sportives.

Moi, par exemple, je joue au rugby, et je sais que tous les soirs d’entraînement j’ai quartier libre. Pareil pour l’engagement syndical, depuis le début de l’année j’ai intégré le syndicat des Jeunes Agriculteurs en tant que membre du conseil d’administration, du coup au GAEC on s’arrange pour que je puisse me libérer quand il y a une réunion ou une commission. 

Ce que j’apprécie énormément aussi c’est qu’on a tous nos responsabilités, ce n’est pas parce que je suis le dernier arrivé sur le GAEC que je n’ai pas la charge de certaines choses. Et ça, ça permet vraiment d’avoir une relation de confiance entre nous.

Et enfin, si je devais ajouter une dernière chose sur le fonctionnement de notre GAEC, c’est qu’ici, avec nos caractères, on se dit les choses franchement. Alors des fois peut-être un peu trop, mais on ne laisse pas les choses s’envenimer, et de mon point de vue pour que ça fonctionne vraiment bien entre associés il faut que tout le monde soit honnête.

Parcours à l’installation

Comme je le disais tout à l’heure, j’ai pris la décision de rejoindre le GAEC au mois de juin 2022, et en l’espace de 6 mois j’avais bouclé tout le volet administratif de mon installation. D’ailleurs, je remercie les deux conseillères de la Chambre d’Agriculture qui m’ont vraiment été d’une grande aide.

Sur la partie financière, c’est Stéphanie Dedieu-Lebrun qui est ma conseillère au Crédit Agricole. La grande chance que j’ai eue en étant suivi par Stéphanie, c’est que c’était déjà elle qui suivait les comptes, les prêts, les investissements, bref toute la partie financière du GAEC. Elle avait même fait le suivi de l’installation de Mélanie.

Ce que j’ai trouvé vraiment agréable c’est la facilité d’échange avec ma conseillère et les conditions d’accompagnement qui étaient idéales puisqu’elle connaissait déjà tout le fonctionnement en interne, et aussi mes associés…  Tout s’est fait très naturellement et les propositions faites par le Crédit Agricole étaient en totale adéquation avec la dynamique du GAEC.

L’accompagnement concernait la partie financière de mon installation, mais j’y ai aussi retrouvé de l’humain, et ça fait toute la différence de travailler avec des personnes qui nous connaissent, les échanges sont plus faciles et le feeling passe de suite mieux.

Les projets du GAEC

Après un an d’installation, j’ai facilement trouvé ma place dans le GAEC et on parle de plusieurs projets pour les mois et les années à venir.

Dans l’année qui arrive, on va faire construire deux nouveaux bâtiments pour les bêtes et le stockage. Pour l’instant on loue des terres et des bâtiments à un voisin, mais on souhaitait simplifier notre organisation de travail, donc on a décidé de construire un nouveau bâtiment plus proche de celui déjà existant, et surtout on l’a pensé à notre façon, ça nous permettra d’avoir un espace de travail qui correspond complètement à nos besoins.

On s’intéresse aussi pas mal à la génétique avec Clément, donc on participe à des concours de race, souvent à l’échelle départementale, mais parfois aussi au niveau national. Le père de Clément ne faisait pas de génétique, alors on a profité du renouvellement de troupeau pour approfondir sur la génétique, améliorer le troupeau et préparer des bêtes spécialement pour les concours, les ventes et les présentations.

Bilan de cette première année d’installation

Même si je repense parfois à mon projet d’installation chez mes parents, dans les Pyrénées-Orientales, je ne regrette pas du tout d’avoir rejoint Clément et Mélanie au GAEC de la Bruyante. Je fais le métier que je voulais faire, dans un cadre vraiment agréable, au pied des montagnes, avec mes bêtes. C’est difficile d’envisager mieux de mon point de vue. Alors bien sûr qu’il y a des jours avec et des jours sans, mais ça je crois que c’est valable dans tous les métiers.

Ce que je retiens surtout, c’est l’importance de l’accompagnement des professionnels pendant le parcours à l’installation, dans le dédale administratif qu’il faut traverser. C’est vraiment rassurant d’être entouré de gens qui savent nous conseiller et nous guider dans nos projets.

A.D

L’œil du conseiller :  Stéphanie Dedieu-Lebrun

Les échanges avec Clément et Mélanie étaient déjà bien installés, Matthias s’y est tout naturellement intégré. L’accompagnement est très régulier, afin d’échanger avec les différents associés sur les choix à faire sur l’exploitation, en termes d’investissements notamment et au delà.

Je suis fière que le Crédit Agricole Sud Méditerranée en tant que Partenaire engagé de l’agriculture sur l’Ariège contribue à favoriser l’installation des jeunes agriculteurs.

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