FDC09 : Comment avez-vous découvert la chasse ?
Orélien Bru : mon père a eu chassé par le passé mais en fait c’est avec des amis que m’y suis mis. Je chasse exclusivement le sanglier en battue sur Villeneuve d’Olmes, Bénaix, Roquefixade et Péreille, dans le cadre d’une entente entre les ACCA(s). Je suis piqueur et j’ai sept chiens Gascons de pays. Je partage de très bons moments avec toute l’équipe. Je regrette toutefois un peu que nous ne soyons que deux jeunes chasseurs et je m’inquiète un peu pour la relève et l’avenir de notre pratique.
FDC09 : Parlez-nous de votre exploitation…
Orélien Bru : je suis en GAEC avec mon père et ma belle-mère sur huit communes dont celle de Bénaix sur laquelle sont situés les bâtiments. L’exploitation est éclatée ce qui ne facilite pas le travail. Nous disposons de 300 hectares dont 90 en prés de fauche. J’ai un troupeau bovin de 90 mères de race Gasconne et 120 brebis Tarasonnaises. Je produis des veaux (broutards) qui sont commercialisés vers l’Espagne. Le troupeau ovin transhume à Neych sur la commune de Siguer. Les agneaux engraissés sont vendus localement à la grande distribution.
Je n’ai pas été trop touché par la FCO car par chance les animaux étaient encore à la montagne au moment de l’épidémie. En revanche, j’ai eu par le passé quelques suspicions de prédation dues à la présence de l’ours sur l’estive de Siguer.
FDC09 : Comment faites-vous pour concilier vos deux activités ?
Orélien Bru : les jours de chasse, je me lève très tôt pour soigner les animaux et si tout va bien je vais chasser mais le matin seulement. Pendant l’agnelage, je suis bien sûr un peu moins disponible mais je m’organise en conséquence, en privilégiant toujours l’exploitation.
FDC09 : Vous êtes chasseur et agriculteur, comment se passe la cohabitation avec la faune sauvage ?
Orélien Bru : depuis 3 ou 4 ans, je constate qu’il y a moins de dégâts de sangliers sur les prairies. Avec la chasse, on arrive à contenir les populations. Je suis le seul agriculteur dans l’équipe de chasse mais j’essaie toujours de sensibiliser les autres à la problématique des dégâts et à la recherche d’un équilibre compatible avec les intérêts de tous. Ni trop, ni trop peu.
FDC09 : Comment voyez-vous l’évolution de votre activité économique et de votre passion la chasse ?
Orélien Bru : avec le départ à retraite de mes 2 associés, je réfléchis à la façon dont je vais faire évoluer le GAEC…
Côté chasse, pour plus de souplesse avec les horaires et le travail sur l’exploitation, la chasse au petit gibier pourrait plus me convenir mais il n’y en a quasiment pas autour de chez moi.
Fédération des chasseurs de l’Ariège