Comme on dit, elle est tombée dedans quand elle était petite, depuis la passion d’Iliana Quintana pour les brebis ne l’a jamais quittée, aujourd’hui elle est éleveuse et bergère. Saison d’estive oblige, c’est par téléphone qu’elle nous raconte les étapes de son parcours à l’installation fait de quelques embûches mais surtout de réussites.
Un parcours de 10 ans pour expérimenter
Je m’appelle Iliana Quintana, j’ai 33 ans et je suis installée comme agricultrice depuis l’an dernier sur la commune de Castex. Mon parcours a débuté en 2013 avec une formation de pâtre au CFPPA de Saint-Girons, j’ai poursuivi avec une année de BPA, et enfin un BPREA en 2015, dans l’objectif de pouvoir m’installer avec mon propre troupeau un jour.
Depuis ma formation de pâtre, chaque été j’ai travaillé comme bergère en estive. Et l’hiver j’ai également beaucoup travaillé grâce au Service de Remplacement. Je savais que je voulais m’installer, mais avant je voulais m’enrichir d’expériences variées. J’ai beaucoup travaillé avec des brebis évidemment, parce que c’est ce qui m’attirait, mais j’ai aussi eu l’occasion de travailler dans des fermes en polyculture élevage par exemple. Grâce à ça j’ai rencontré beaucoup de monde, j’ai pu échanger avec des éleveurs et prendre le temps d’apprendre auprès des autres. C’est vraiment en 2017 que j’ai décidé de travailler sur mon projet d’installation : regarder les terres ou les fermes à vendre, acheter quelques brebis…
Aujourd’hui, en juillet 2024, ça fait un peu plus de 10 ans que j’ai commencé mon parcours de formation et je suis à ma deuxième année d’estive en tant qu’éleveuse, donc le chemin a été long…
La naissance d’une passion
C’est mon voisin, un ancien du village qui était éleveur lui aussi, qui m’a communiqué sa passion pour ce métier et pour les animaux. J’ai fait ma première saison en montagne avec lui et c’est à ce moment-là que j’ai su que c’était ce que je voulais faire. Mais j’avais encore beaucoup à apprendre, d’ailleurs il se plaisait à dire que j’étais les jambes et qu’il était la tête. Il avait raison, j’avais tellement de choses à voir et à comprendre avant d’être en mesure de gérer un troupeau seule. Donc j’ai décidé de me plonger dans la réalité du métier dès que j’ai pu, et j’ai travaillé en tant que bergère dès le premier été de ma formation en 2013. En dix ans, j’ai découvert beaucoup de choses différentes, pratiqué différents modes de garde et travaillé dans diverses montagnes, notamment en Ariège et dans les Pyrénées-Orientales, à l’estive de Py plus précisément.
Projet d’installation et accompagnement
J’ai suivi toutes les étapes « obligatoires » d’un parcours à l’installation. Mais je me suis vite retrouvée confrontée à la dure vérité : je voulais m’installer seule et démarrer une activité en partant de zéro, ce qui représente un gros challenge financièrement parlant. Et en plus de ça, je suis une femme… C’est difficile à accepter, mais même en 2024, des a priori demeurent quand on est une femme et qu’on veut être bergère, en tout cas je l’ai parfois ressenti comme ça…
Mais ça n’a pas toujours été le cas, loin de là, d’ailleurs au Crédit Agricole, j’ai été accompagné par Mélanie Atger. Grâce à ma conseillère, j’ai vraiment bénéficié d’un excellent accompagnement et je me suis sentie soutenue tout au long de mon parcours. Je suis en installation DJA, donc avec le Crédit Agricole, j’ai un suivi tout au long des cinq années d’engagement. Le Crédit Agricole a su apporter un regard optimiste sur mon projet et trouver des solutions quand il y en avait besoin.
Je pense notamment à la mise en relation avec La Foncière Occitanie, qui s’est faite grâce au Crédit Agricole. C’est Mélanie Atger qui m’a présenté cette option grâce à laquelle j’ai pu accéder à l’achat de ma ferme.
Sincèrement, la clé pour moi a été de faire un portage foncier grâce à la Foncière Occitanie. La foncière fonctionne en achetant des terres agricoles pour les louer à des agriculteurs, ce qui permet d’alléger la charge financière et d’étaler le financement. J’ai été accompagnée par Emmanuelle Lagagnier, qui a été de très bon conseil tout au long de mon parcours d’acquisition de terres agricoles.
L’année dernière, j’ai pu acheter des terres suite à une annonce SAFER, et grâce au soutien du Crédit Agricole et de la Foncière, j’ai pu élaborer un prévisionnel de paiement clair et cadré. J’ai acheté moi-même les bâtiments agricoles et 24 hectares sur les 57 que composent la ferme. Le reste a été pris en charge par la foncière, à qui je verse un loyer en échange.
Pour les années à venir…
Aujourd’hui, j’ai 120 brebis ainsi que quelques chèvres laitières et d’ici la fin de mon engagement DJA, j’aimerais atteindre 350 têtes. Pour l’instant, je vends toute ma production de viande à un grossiste pour assurer l’équilibre financier de mon projet. Mais mon objectif à long terme, c’est de commercialiser uniquement en vente directe ou via des boutiques de produits locaux, afin de valoriser au maximum mon travail et ma production. Je me suis également engagée dans un parcours de production labellisé en agriculture biologique, ce qui est très important pour moi.
A.D
L’avis du Crédit agricole Sud Méditerranée :
Iliana Quintana, forte de son expérience de bergère a travaillé son projet d’installation de longs mois avec les partenaires agricoles du territoire. L’installation s’est concrétisée avec la mobilisation de la Foncière régionale d’Occitanie sur le volet foncier. L’accompagnement par le Crédit agricole, démarré pour ce projet d’installation, se poursuit au quotidien, afin de faciliter le démarrage de l’activité d’Iliana.
Le Crédit Agricole Sud Méditerranée en tant que Partenaire engagé de l’agriculture sur l’Ariège contribue à favoriser l’installation des jeunes agriculteurs sur le territoire.