Les vaches et les brebis ne sont pas toujours élevées pour la même production. Certaines sont élevées pour leur lait et d’autres pour leur viande. Théa t’explique pourquoi cette différence.

Tu as peut-être déjà entendu parler d’élevages “laitiers” et d’élevages “allaitants” mais comprends-tu la nuance entre ces deux types d’élevages ?

En fait, les bêtes dites “laitières” sont élevées pour leur capacité à produire du lait. En donnant naissance à un veau ou un agneau, ce que l’on appelle la mise-bas, elles activent leur production de lait et permet aux agriculteurs de le récolter pour le vendre.

Ce dernier sera utilisé pour être bu ou encore pour faire de la crème, du beurre ou du fromage mais aussi pour nourrir les petits le temps qu’ils restent sur l’exploitation avant d’être souvent vendus à l’étranger ou pour leur viande.

Puis, les bêtes que l’on appelle “allaitantes” sont quant-à-elles élevées pour leur viande et leurs compétences de reproductrices, c’est-à-dire la beauté et les qualités physiques qu’ont leurs petits pour renouveler le troupeau.

Comment les différencier ?

Le terme “allaitante” vient du verbe “allaiter”, c’est-à-dire quand le bébé est nourri par le lait maternel. Comme une maman qui donne le sein à son enfant, le veau ou l’agneau viennent se nourrir au pis de leur mère.

Selon les races de vache ou de brebis, certaines auront des caractéristiques pour être plutôt laitières ou allaitantes. Bien qu’elles produisent toutes du lait, la quantité produite sera différente d’une race à l’autre.

C’est la raison pour laquelle par exemple les vaches Gasconnes, Charolaises ou Limousines sont élevées pour leur viande et le renouvellement des troupeaux car elles ont une faculté d’engraissement importante. Alors que des vaches Normandes, Brunes ou Prim’Holstein sont élevées pour leur lait.

Vache Gasconne des Pyrénées, dite « allaitante ».

Équipement différent

Bien entendu, quand elles sont réformées, c’est-à-dire qu’elles vont quitter le troupeau parce qu’elles sont trop âgées pour mettre bas ou pour produire suffisamment de lait, les vaches laitières sont engraissées pour être vendues pour leur viande. Cependant, la quantité de viande ne sera pas la même sur une laitière engraissée que sur une allaitante.

Le fonctionnement d’une exploitation laitière est tout à fait différent de celui d’une exploitation allaitante. Pour les vaches et les brebis laitières, il est nécessaire que tout le matériel de traite soit installé au sein de la ferme avec des cuves pour stocker le lait ou encore des machines à traire.

Vaches Prim’Holstein élevées pour leur lait.

La traite se fait le matin et le soir. L’éleveur doit donc être présent à ces deux moments pour s’occuper du troupeau. Bien souvent, elle est faite aux environs de 6h30 du matin et de 17h30 en fin de journée. Ainsi, les bêtes peuvent aller dans le pré toute la journée pour pâturer mais elles rentrent à l’étable chaque soir.

À l’inverse, pour les troupeaux d’allaitantes, les contraintes sont moins importantes. Concernant le matériel, les éleveurs n’ont pas besoin d’investir dans une salle de traite. Puis, comme elles n’ont pas besoin d’être traites, elles peuvent pâturer toute la journée.

C’est la raison pour laquelle en montagne, les vaches et les brebis allaitantes peuvent estiver et donc être en montagne une bonne partie de l’été. Elles sont surveillées par un berger ou un vacher pour s’assurer qu’elles ne sont pas malades mais elles n’ont pas besoin d’être regroupées matin et soir.

Pour autant, il existe certaines estives sur lesquelles des brebis laitières passent l’été. Tout le matériel de traite est donc installé en montagne pour effectuer cette opération quotidiennement et elles sont regroupées par le berger matin et soir.

En France, le nombre de troupeaux de vaches allaitantes dépasse largement le nombre de troupeaux laitiers et c’est le cas également en Occitanie et en Ariège où les vaches à viande sont les plus présentes.

Pour les brebis, il y a également plus d’élevages allaitants en France ainsi qu’en Occitanie et en Ariège. Cependant, en Occitanie, il y avait, en 2019, plus de brebis laitières que de brebis allaitantes. Le nombre de bête par cheptel était donc plus important. Cette particularité de la région vient du grand nombre de brebis élevées pour faire le fromage Roquefort.

« Tous les fromages que tu peux manger ont été fabriqués grâce au lait des vaches, des brebis et des chèvres. »

Théa

C.L.