Lundi 23 septembre, Vincent Labarthe, Vice-Président de la région Occitanie, s’est rendu sur l’exploitation de Thomas Gelade avec une délégation Jeunes Agriculteurs Occitanie, accompagnée de représentants JA et FDSEA de l’Ariège.
A l’initiative de Kévin Audouy, Président des JA de l’Ariège et Président délégué de JA Occitanie, s’est tenue une rencontre à laquelle Olivier Rousset, directeur de la DRAAF Occitanie et Christophe Lenaerts, directeur de la Fédération Régionale Ovine étaient également convié. Des représentants locaux étaient présents tels que le Président de la MSA de l’Ariège Philippe Clarac, la Présidente du GDS de l’Ariège Agnès Ferrand ainsi que la directrice de la DDT Anne Calmet et son chef de service agricole Julien Enjalbert, l’occasion pour eux de constater les ravages de la Fièvre Catarrhale Ovine (FCO) séréotype 8 sur les élevages occitans et plus précisément ariégeois.
La FCO 8 toujours plus présente
Avec 489 foyers déclarés en Ariège, l’épizootie de FCO qui fait des ravages n’a pas épargné l’exploitation de Thomas Gelade qui depuis le début de l’épidémie a perdu près d’un tiers de ses brebis dont 4 béliers pour seulement une dizaine de bêtes sauvées. Du côté des agnelages, entre les brebis mortes et celles qui ont avorté, il devrait y avoir une perte d’environ 170 agneaux. Ce qui représente une perte considérable pour son exploitation, lui qui valorise toute sa production en circuit court.
À cela s’ajoute des problèmes sur le long terme : des animaux avec des soucis de fertilité, un troupeau plus jeune qui sera donc moins productif dans les années à venir et une sélection génétique de plusieurs années qui va être perdue, sans compter les difficultés pour trouver des animaux afin de renouveler le troupeau, sachant que la race tarasconnaise est peu répandue. Les pertes estimées pour l’exploitation sont de l’ordre de plus de 50 000 €, soit près d’un quart de son chiffre d’affaires.
Des dispositifs ouverts par la Région Occitanie
Afin d’aider les éleveurs de la région à faire face à cette épidémie, le fond Foster a été mis en place et permet aux éleveurs d’emprunter avec une garantie de 80 % de l’emprunt faite par la région. Les syndicats majoritaires ariégeois considèrent malheureusement que ce dispositif n’est pas une réelle solution car il s’agit seulement d’un prêt.
De plus, le Vice-Président a annoncé qu’une enveloppe supplémentaire, en cours de négociation, pourrait être allouée au fond d’avance cheptel qui est destiné aux éleveurs souhaitant reconstituer leur troupeau pour cause sanitaire.
Pour rappel l’état prend en charge, les frais de la première visite vétérinaire et des analyses PCR. De plus, il a été annoncé que le FMSE a ouvert un programme d’indemnisation pour les surmortalités d’animaux pour les élevages déclarés foyer entre le 01/07/2023 et le 31/08/2024, avec des pertes éligibles jusqu’au 31 décembre 2024.
Les revendications portées par les représentants syndicaux
Plusieurs demandes ont été portées par la profession, notamment de maintenir les effectifs déclarés en 2024 pour 2025 voire 2026. Il a également été demandé que les agnelles de moins de 1 an puissent être prises en compte dans cet effectif.
Une demande concernant la prise en charge des pertes supportées par les éleveurs a aussi été portée aux élus étant donné le nombre important de mortalités lié à cette épidémie. De plus, il a été demandé pour les crises sanitaires à venir d’axer sur le préventif plutôt que le curatif.
Les représentants syndicaux ont aussi tenu à mettre l’accent sur le fait que l’Occitanie reste encore la laissé-pour-compte de l’agriculture : nous ne sommes ni dans la zone régulée pour bénéficier des vaccins pour la FCO 3 ni dans la zone vaccinale pour obtenir les vaccins gratuits contre la MHE. Ainsi en Occitanie, tous les frais restent à la charge des éleveurs, ce qui met à mal leurs exploitations et leur pérennité !
C.G