Une réunion a été organisée entre les professionnels agricoles, les services de la DDCSPP et les abattoirs du département pour parler de l’abattage des animaux accidentés.
Début juillet, la chambre d’agriculture, les syndicats FDSEA, JA, la confédération paysanne, les agents de la DDCSPP et les directeurs des abattoirs de Pamiers et de Lorp-Sentaraille se sont réunis pour aborder le sujet de l’abattage d’un animal accidenté.
En 2019, 28 animaux ont été concernés par cette mesure exceptionnelle. Bien que peu nombreux à y avoir recours, les éleveurs, en particulier de bovins, souhaitaient faire un point avec les professionnels et les agents de l’État sur le sujet.
Face à un animal accidenté ou blessé, la première des choses à faire est de contacter son vétérinaire pour qu’il vienne examiner la bête.
Celui-ci présent, il sera en capacité de définir la transportabilité de l’animal, c’est à dire son aptitude à supporter le transport. Une fois cette décision prise, il existe deux cas de figure.
Un animal transportable
Pour un bovin susceptible d’être transporté, il est nécessaire en premier lieu de contacter l’abattoir pour savoir s’il sera en capacité de l’accueillir pour procéder à l’abattage. Pour rappel, les établissements de Pamiers et de Lorp-Sentaraille réalisent les abattages de 4h du matin à 12h.
Pour autant, il est tout de même impératif de les contacter pour les prévenir de l’arrivée de l’animal avant le départ de l’exploitation.
Si l’abattoir est en capacité de le recevoir, le vétérinaire présent sur l’exploitation devra remplir un certificat vétérinaire d’information (CVI) animal vivant dûment renseigné afin que l’éleveur puisse le présenter à son arrivée à l’abattoir.
En revanche, si l’abattoir n’a pas la possibilité de recevoir l’animal, soit parce qu’il est fermé ou parce que la chaîne d’abattage n’est plus en fonctionnement, il reviendra au vétérinaire d’évaluer la capacité de l’animal à attendre d’être transporté pour la journée d’abattage suivante, selon la nature et la gravité de sa blessure.
Un animal non-transportable
Si l’animal est jugé non-transportable par le vétérinaire. Deux solutions s’offrent à l’éleveur : l’euthanasie ou l’abattage d’urgence à la ferme.
Concernant l’abattage d’urgence à la ferme, il peut être réalisé à plusieurs conditions. Tout d’abord, il est encore une fois impératif de contacter l’abattoir pour savoir s’il pourra réceptionner l’animal en peau et réaliser toutes les étapes nécessaires pour la préparation de la carcasse.
Une fois encore, même si l’éleveur sait que la chaîne est encore en fonctionnement, il ne doit pas amener la bête sans prévenir l’établissement.
Des documents à remplir avec attention
Si l’abattoir peut réceptionner le bovin, le vétérinaire ou l’éleveur devra procéder à la saignée de l’animal. Cette procédure est autorisée uniquement à titre exceptionnel dans le cadre de l’abattage d’urgence à la ferme d’un animal accidenté.
Une fois la saignée réalisée, après étourdissement, l’exploitant dispose de deux heures pour se rendre à l’abattoir. Une fois les deux heures dépassées, la viande ne sera plus consommable. Avant de partir, il devra s’assurer d’avoir un CVI Carcasse complet rempli par le vétérinaire.
Une attestation de l’éleveur est désormais incluse dans ce CVI. Elle devra être remplie soigneusement pour expliquer les conditions de l’accident, l’état de santé de l’animal avant sa saignée, les éventuels traitements qu’il aurait eus.
Le maximum d’informations devra être renseigné dans ce document afin que les services de l’abattoir puissent les recenser et les services vétérinaires d’inspection puissent en avoir connaissance et les prendre en compte.
Cependant, si l’abattoir n’est pas en capacité d’accueillir l’animal en peau. Il reviendra au vétérinaire de juger la capacité de l’animal à attendre pour être abattu à la ferme dès que possible, en accord avec l’abattoir de destination. Si l’état de santé de celui-ci ne le permet pas, il devra être euthanasié.
En effet, les abattoirs du département ne peuvent assurer des astreintes en cas d’accident.

Une difficulté comprise
L’une des principales problématiques soulevées au cours de cette réunion est la nécessité pour les éleveurs ou les vétérinaires de procéder à la saignée.
“Nous comprenons que c’est un acte difficile pour eux. Cependant, si nous envoyons quelqu’un de l’abattoir, cela aura un coût supplémentaire pour l’éleveur. De plus, nous n’avons pas toujours une personne disponible pour faire le déplacement”, explique Francis Rey, directeur de l’abattoir de Pamiers.
Pour pallier à ce problème, des vétérinaires du département seront formés aux saignées pour répondre à la demande en cas de besoin. Dans le secteur de l’abattoir de Lorp-Sentaraille, certains éleveurs sont également habilités à réaliser cet acte en cas d’urgence.
“Ce que nous demandons aux éleveurs, c’est surtout de nous contacter avant de se déplacer. Bien que ces situations soient rares, il est important que l’animal soit traité de la meilleure façon sans qu’il n’y ait trop de perte pour l’exploitant”, ajoute Laetitia Brunet, directrice de l’abattoir de Lorp-Sentaraille.
La question des horaires peut également être un problème dans ces situations exceptionnelles. Pour autant, s’ils sont prévenus en avance, les abattoirs font au mieux pour essayer de proposer une solution aux éleveurs dans un délai raisonnable.
“Dans ces moments-là, la panique est souvent de mise. Il est primordial de garder son calme et de contacter son vétérinaire traitant et l’abattoir au plus vite. Il s’agit d’un abattage délicat du point de vue du bien-être animal et du point de vue sanitaire. Il est donc très encadré sur le plan réglementaire : une fois la décision prise, il faut suivre les étapes et remplir soigneusement les documents nécessaires pour éviter tout problème. L’éleveur, le vétérinaire et le transporteur engagent leur responsabilité et doivent travailler ensemble”, développe Antoine Casteignau, vétérinaire officiel de la DDCSPP de l’Ariège.
C.L.
Infos pratiques :
Abattoir de Pamiers : 05 34 01 33 25
Abattoir de Lorp-Sentaraille : 05 34 14 39 00