En ce début de saison d’estive, les bergers ont peur, certains démissionnent, les attaques se succèdent sans prouver l’efficacité de l’effarouchement, face à ce problème, les professionnels ariégeois disent stop.

Il y avait déjà ces attaques, incessantes, chaque nuit, puis chaque jour, qui rendent impossible la vie pastorale.

Il y avait déjà ces troupeaux, apeurés, effarouchés, meurtris, dérochés, qui ne vivent plus la montagne pour l’aménager, l’entretenir, la “biodiversifier” et la valoriser, mais qui montent à l’estive pour servir de garde-manger aux grands prédateurs.

Il y avait déjà ces éleveurs qui décident de ne plus monter, ces bergers qui décident de changer de métier, et personne ne les en blâmera.

Il y avait déjà un petit train de mesurettes prévues par l’État, (bergers d’appui, cabanes supplémentaires, effarouchement simple par les éleveurs “si si vous avez désormais le droit de crier et d’allumer la lumière ! Ah bon ça aussi c’était interdit ?”, effarouchement renforcé par les gardes de l’Office français de la biodiversité “pétards et balles en caoutchouc en cas de manifestation d’ours”), mesurettes que nous ne voulions pas cautionner parce que nous les disions, nous les savions largement insuffisantes…

Un nouveau pas est franchi dans le drame qui touche le monde pastoral ariégeois.
Il y a désormais des bergers qui quittent l’estive à peine la saison commencée (GP du Trapech il y a quelques jours).
Il y a désormais des bergers d’appui qui, la peur au ventre, se réfugient dans les cabanes.
Il y a désormais des agents de l’État, professionnels, armés, assermentés, qui bataillent toute une nuit sans réussir à mettre en fuite une meute d’ours bien décidée à venir casser la croûte.
Il y a désormais un maire qui interdit la randonnée sur sa commune, parce qu’avec des ours aussi nombreux et qui ne craignent plus rien ni personne, un accident semble inévitable.
Mort du pastoralisme, mort du tourisme, mort de la montagne.

L’État d’Urgence Pastoral est décrété, nous demandons, parce que la situation l’exige, des mesures d’exception :
• L’arrêt total du Plan Ours.
• Le retrait immédiat des ours.
• Le droit des éleveurs et des bergers à défendre leur vie et leur troupeau, compte-tenu de l’incapacité de l’État à assumer ses obligations de défense des troupeaux (art. L113-1 du CRPM).
• La reconnaissance de la légitimité des élus du territoire et de leur rôle incontournable dans la question de l’ours, par la création d’une commission décisionnelle composée exclusivement des élus des collectivités et de la profession agricole issus du Massif.

La France, Mesdames et Messieurs les députés, c’est aussi celle des territoires, avec leurs identités et leurs diversités. C’est à cette France des territoires, à cette France de la proximité que nous devons impérativement faire confiance, car c’est elle qui détient en large part les leviers du sursaut collectif. Les territoires, c’est la vie des gens. Libérer les territoires, c’est libérer les énergies. C’est faire le pari de l’intelligence collective.” Cet extrait du discours de politique générale de Jean Castex devant l’Assemblée Nationale le 15 juillet dernier montre la voie à suivre.

Nous ne demandons qu’à être libres, libres de décider de notre avenir, libres de préserver la biodiversité de notre montagne, libres de nous inscrire dans les pas de nos traditions pastorales, libres de faire vivre l’Ariège.

Chambre d’agriculture de l’Ariège
FDSEA de l’Ariège
JA de l’Ariège
ASPAP
Syndicat Ovin de l’Ariège
Fédération pastorale de l’Ariège