Dans le cadre des élections européennes, les représentants des syndicats majoritaires ont rencontré les têtes de liste de l’Alliance rurale.
Le vendredi 17 mai, les têtes de la liste Alliance Rurale : l’ancien député Jean Lassalle, le président de la Fédération nationale des chasseurs Willy Schraen et la Présidente de la Fédération nationale des communes pastorales Denise Leiboff, sont venus à la rencontre des Ariégeois et plus particulièrement du monde agricole.
Ils ont d’abord mangé à la Maison Lacube aux Cabannes où les éleveurs ont pu leur présenter deux de nos races locales : la vache Gasconne et le cheval de Mérens. Ce qui a permis d’être le support de nombreux échanges sur la prédation et plus particulièrement le manque de sécurité en montagne. Sont également ressortis des échanges la déconnexion des hommes politiques actuels avec la réalité du monde rural.
Ils se sont ensuite rendus en fin d’après-midi sur l’exploitation de Maxime et Sébastien Durand à Ludiès pour visiter leur usine de méthanisation. Les deux frères leur ont présenté leur ferme avec leurs activités d’élevage ovin viande et productions de grandes cultures et semences. Ils ont également expliqué que leur création d’unité de méthanisation est venue des contraintes environnementales sur le stockage des effluents d’élevage trop contraignantes. En effet, ils devaient les stocker aux champs en respectant de nombreuses règles ou dans l’avenir construire un bâtiment de stockage imposant alors un investissement non productif. Alors qu’au contraire leur usine leur permet un gain financier et de temps pour eux ainsi qu’aux agriculteurs dont ils traitent leur fumier. En effet, la méthanisation permet de détruire 90 à 95% des éléments pathogènes et des mauvaises herbes présents dans le fumier.
A travers cette visite, les représentants syndicaux ont pu aborder les problématiques que rencontrent les agriculteurs au quotidien telles que les délais et la lourdeur administrative. Pour exemple, Maxime Durand a expliqué que malgré que les textes de loi les leur permettaient, ils ont dû attendre 15 mois l’aval des services vétérinaires pour pouvoir recycler les matières stercoraires (panse, intestins…) des abattoirs de Pamiers, via la méthanisation.
Le manque d’eau pour l’agriculture a également été abordé par Sébastien Durand : « Même si la profession fait des efforts pour économiser l’eau, elle ne pourra pas utiliser le surplus s’il y a lieu pour l’année d’après à cause d’un accord cadre du soutien d’étiage qui oblige la réalisation de lâchers depuis le lac de Montbel afin d’alimenter la région Toulousaine et l’usine nucléaire de Golfech à l’automne. Cela est complètement aberrant. »
Enfin, les représentants ont abordé les difficultés qu’ils rencontrent avec l’OFB et la nécessité de la pratique de la chasse pour limiter les impacts sur leurs cultures.
Pour conclure les échanges, les représentants des têtes de liste ont expliqué que l’Union Européenne avait mis en place le « Green Deal » autrement dit une baisse de 15 % de la production européenne afin de « laisser de la place » à des accords internationaux. A contrario, eux souhaitent que le gouvernement se reconcentre sur une autonomie alimentaire. Enfin, Willy Shraen a exposé leur « volonté de ramener du bon sens dans cette institution européenne ».
I.N-D