Pour sa septième édition, le forum international de la robotique agricole s’est installé au campus de l’agrobiopole de Toulouse du 7 au 9 février.

Déjà en 2016, Gaëtan Séverac, co-fondateur de Naïo Technologies, se doutait de la place que prendrait la robotique dans le monde agricole.

Après cinq années à la tête de cette entreprise pionnière en France, il a lancé le premier forum international de la robotique agricole, aussi connu sous le nom de Fira, à l’école d’ingénieur de Purpan.

Pour sa septième édition, le forum a souhaité évoluer en proposant un nouvel espace de démonstration. Quoi de mieux que l’agrobiopole de Toulouse, regroupant l’Ensat, la cité des sciences vertes et l’école nationale supérieure de formation de l’enseignement agricole pour promouvoir l’innovation robotique du monde agricole.

Grâce à ses grandes parcelles de terres, le lieu était idéal pour y installer toutes sortes de machines. De plus, de nombreux étudiants ont pu participer à l’événement et s’informer sur l’avenir technologique de l’agriculture.

Forum européen

Le terme international présent dans le nom du Fira n’est pas anodin. En effet, chaque année de nombreuses entreprises du monde entier font le déplacement jusque Toulouse pour découvrir et présenter de nouvelles technologies.

L’Italie et les Pays-Bas, très en avance dans ce domaine, disposaient tous deux d’un emplacement conséquent pour présenter chacun plusieurs entreprises novatrices.

Pour ce qui est de la première, elle a créé en 2012 la fédération nationale des constructeurs de machines agricoles, rattachée à l’union national des constructeurs de machine agricole, datant de 1945.

Quant au second, une délégation d’entreprises technologiques, de chercheurs, d’agriculteurs et de représentants du Gouvernement ont fait le déplacement […].

À échelle européenne, d’autres entreprises, venues d’Israël, de Slovénie, d’Allemagne, de Belgique, du Danemark, d’Espagne ou encore de Lettonie ont également présenté leurs produits.

Mais aussi international

Pour autant, ils n’étaient pas les seuls, des structures américaines, canadiennes, australiennes disposaient également d’un espace.

Une convention a d’ailleurs été signée par Nicolas Bastié, directeur de l’EPLEFPA de Toulouse Auzeville avec des universités californiennes et hollandaises, à l’occasion du forum, afin de travailler ensemble sur la formation, la recherche, et les échanges pédagogiques.

L’Occitanie est vivement réputée au sein de ces pays pour tout ce qui à trait à la robotique. Grâce à l’Agrobotics Land porté par Agri Sud-Ouest Innovation et le Sicoval, la communauté d’agglomération du Sud-Est Toulousain.

Mais sa réputation provient aussi de l’entreprise toulousaine Naïo Technologies qui a récemment installé une antenne en Californie pour promouvoir sa gamme de robots dédiés à la viticulture et au maraîchage.

Innovation française

En effet, parmi l’ensemble des exposants, un certain nombre d’entre eux étaient français. Comme mentionné précédemment, Naïo Technologies est la pionnière de la robotique agricole en France mais au fil des années, de nouvelles entreprises et start-ups sont nées parmi lesquelles Exxact Robotics, créée en 2019.

À l’occasion du Fira, cette entreprise a présenté un concept d’enjambeur viticole autonome à hydrogène, le Traxx Concept H2. Il s’agit du premier tracteur viticole autonome à hydrogène au monde.

Ce modèle n’est pas inconnu des viticulteurs. Une version alimentée au gazole a déjà été vivement commercialisée dans l’Hexagone. Grâce à cette nouvelle machine à l’hydrogène, le poids du robot est moins important ce qui limite le compactage des sols.

Créée la même année, la start-up Meropy se concentre quant à elle sur les grandes cultures avec son robot SentiV.
Ce robot de repérage modulaire se déplace dans les champs pour détecter les menaces potentielles pour les cultures, qu’il s’agisse d’adventices, de maladies ou de ravageurs. Il est équipé de deux caméras et d’un système de géolocalisation afin de repérer avec précision l’emplacement des menaces.

Grâce à sa petite taille et sa légèreté, il peut se déplacer dans les cultures sans impacter la végétation. Il a également l’avantage de pouvoir être utilisé par tous les temps à l’inverse d’un drone par exemple.

Focus cultures

Les robots agricoles créés ces dernières années se consacraient le plus souvent uniquement aux vignes et au maraîchage mais peu à peu, des outils adaptés aux grandes cultures font leur apparition.

Tels que l’Agrodrone by Reflet du monde qui propose des prestations d’épandage, de pulvérisation, de largage de trichogrammes et de dépose de phéromones par le biais d’un drone d’environ 25kg mais aussi de Softivert.

Cette SARL créée en 2003 propose des systèmes de régulation pour optimiser des rendements depuis longtemps mais elle travaille depuis quelques années sur un tracteur électrique autonome, le SoftiRover « e-K18 », prévu pour préparer, fertiliser et ensemencer les parcelles de grandes cultures grâce à des outils appropriés.

Encore en cours de développement, le prototype présenté au Fira devrait être testé en juin 2023 sur des parcelles de soja et de maïs puis dans d’autres exploitations en 2024 avant d’être commercialisé en 2025.

C.L.