Depuis 2011, Sophie Cabal développe son élevage de volailles et de brebis afin de créer de la valeur ajoutée sur un territoire difficile à exploiter grâce à l’accompagnement du Crédit Agricole.

Installée hors cadre familial, Sophie Cabal a toujours voulu élever des volailles. Au moment de son installation à Tourtrol en 2011, elle a également créé un atelier de brebis dans le but de diversifier sa production.

« J’ai d’abord commencé ces deux élevages en agriculture conventionnelle. Les volailles étaient commercialisées auprès d’un revendeur ainsi que les agneaux. Puis en 2020, j’ai décidé de modifier mon projet initial m’orientant vers la vente directe pour les volailles et en entamant une conversion en agriculture biologique« , détaille l’exploitante.

Réglementation

Cependant, les normes d’élevage de volailles diffèrent en agriculture conventionnelle et biologique. « Les distances entre les parcs doivent être plus importantes en bio, j’ai donc été accompagnée par le Crédit Agricole et ses deux conseillers ariégeois en or, Gaëlle et Christophe, pour investir dans trois nouveaux bâtiments équipés de panneaux photovoltaïques. Deux pour les volailles et un pour les brebis« , expose Sophie Cabal.

Grâce à ces nouveaux bâtiments, les deux cheptels ont pu être agrandis avec 110 mères pour les brebis et un roulement de 6.000 poulets de chair au quotidien.

Les poulets sont achetés à un jour et gardés jusqu’à environ 19 semaines selon leur croissance. Peu de temps après son installation, Sophie Cabal a fait le choix d’installer un abattoir provisoire sur son exploitation avant d’en créer un définitif en 2014.

En 2017, elle a demandé l’agrément sanitaire, dit CE, ce qui a demandé des travaux d’aménagement au sein de l’abattoir.

Vente directe

« L’obtention de cet agrément m’a ouvert de nouveaux marchés ce qui, par la suite, a déclenché le début de la vente directe, développe Sophie Cabal. Pour ce faire, nous avons créé une SARL avec mon conjoint qui est éleveur de bovins.« 

Aujourd’hui, l’exploitation dispose d’une petite boutique où du poulet frais est vendu, entier et découpé, ainsi que des conserves, des lentilles et des pommes de terres produits sur les deux exploitations.

En parallèle, toujours grâce à l’aide du Crédit Agricole, Sophie Cabal a investi dans une rôtissoire et dans du matériel pour participer à des marchés.

« La rôtissoire est présente sur différents emplacements dans des villages ariégeois le soir. Il y a entre autres Dun le lundi, Les Pujols le mardi, Aigues-Vives le vendredi ou encore Saint-Jean-du Falga le samedi matin. À l’inverse, sur les marchés, ce sont des produits frais et des conserves qui sont vendus« , étaye Sophie Cabal.

Afin de répondre à cette charge de travail, les deux exploitations ainsi que la SARL emploient quatre salariés et font également appel au Service de remplacement de l’Ariège ponctuellement.

En effet, en plus de cet aspect commercial, il est également nécessaire de s’occuper des animaux mais aussi de livrer les cantines collectives par le biais de la plate-forme terroir Ariège Pyrénées et les restaurants avec lesquels l’exploitante collabore. L’abattage des volailles est quant à lui réalisé les lundis et jeudis.

Valeur ajoutée

Les territoires de coteaux sont connus pour avoir des terres plus difficiles à exploiter pour les agriculteurs. En faisant le choix de la vente directe, Sophie Cabal apporte de la valeur ajoutée à sa production.

Une valeur ajoutée complétée par la labellisation de ses produits au sein des marques Bienvenue à la ferme et Nòu Ariège Pyrénées mais également le label rouge pour les agneaux et bien entendu la bio.

« Notre objectif est de commercialiser 20.000 poulets sur l’année 2023. Un objectif en bonne voie en particulier avec le développement de prestations en événementiel. Nous proposons en effet d’intervenir pour des mariages, baptêmes, repas d’entreprises ou encore lors de foires avec deux menus au choix : poulet rôti et pommes de terre ou burger de bœuf et frites« , ajoute Sophie Cabal.

Enfin, l’agricultrice essaye également de développer peu à peu la vente directe d’agneaux, le surplus étant commercialisé à la coopérative Arterris.

Dans un avenir plus lointain, Sophie Cabal envisage de créer sa propre conserverie afin de ne plus faire appel à un prestataire pour la création de ses conserves de poulet.

« La politique générale du Crédit Agricole permet aux agriculteurs de développer leur activité. Grâce à eux, je peux aujourd’hui proposer un produit prêt à consommer. C’était mon objectif dès mon installation« , conclut l’exploitante.

C.L.