La tempête Gloria a principalement touché les Pyrénées-Orientales mais certains territoires ariégeois ont également été impactés dont des terres agricoles.

La tempête Gloria a touché tout le Sud-Ouest de la France lors de son passage du 20 au 24 janvier dernier. Les habitants des Pyrénées-Orientales ont été les plus touchés par les intempéries et la neige. Mercredi 23 janvier, en fin d’après-midi, l’Ariège a été placée en vigilance orange pour risque d’inondation.

Les précipitations ont été telles que le niveau de l’Hers a augmenté considérablement dans le département, au point de déborder à certains endroits.
À Lagarde, dans le canton de Mirepoix, un agriculteur en polyculture élevage a principalement été touché par les inondations.
“Un arbre est tombé en travers de la rivière. Ça a détourné le flux d’eau et rongé la terre qui a finie par s’écrouler. Puis les fortes précipitations ont augmenté le niveau d’eau d’au moins deux mètres, explique Cédric Bertrand, producteur installé à Lagarde en bordure de l’Hers. Il y avait une rivière qui traversait ma parcelle sur près de 900 mètres pour rejoindre la route”, précise-t-il.
Ce n’est que jeudi matin que ce dernier s’est rendu compte de l’ampleur des dégâts. “Sincèrement, je m’attendais à pire. Mais j’ai au moins trois hectares que je ne peux pas cultiver. Ils sont remplis de cailloux et d’arbres. Une bonne partie de la terre que je venais de labourer sur cette parcelle est partie” ajoute Cédric Bertrand.
En effet, les cailloux s’étendent à perte de vue dans le champ devenu presque gris. Mais ce n’est pas ce qui inquiète le plus l’agriculteur. “La digue est complètement rompue. Si je ne la ferme pas rapidement, à la moindre crue, l’eau va revenir dans le champ”, s’inquiète-t-il.
Selon Cédric Bertrand, il y a au moins une semaine de travaux pour remettre la digue en état. Cependant, il ne peut pas encore  les commencer. “En photo, l’assureur ne peut pas se rendre compte des dégâts. Je dois donc attendre qu’il vienne les constater. Si l’événement est considéré comme catastrophe naturelle, ça changera la donne. Le syndicat des rivières doit également venir mais ils n’auront pas les moyens d’assurer les travaux.”

Des dégâts difficiles à chiffrer

La dernière crue de cette ampleur avait eu lieu dans les années soixante-dix. L’ancien propriétaire était parvenu à contenir la rivière. Quelques années plus tard, il a souhaité recalibrer l’Hers pour éviter que cela se reproduise. “L’étude n’a jamais été faite, elle coûtait plus cher que les travaux en eux-mêmes alors c’est resté comme ça. La digue n’est pas très haute si l’on regarde bien, elle n’est qu’à un mètre et demi au-dessus du champ. Ça peut aller très vite”, déplore Cédric Bertrand.
À la question “quel sera l’impact économique pour vous ?”, l’agriculteur ne sait pas comment répondre. “C’est très compliqué à chiffrer. Il y aura bien entendu le coût de la refonte de la digue mais ce n’est pas tout. Tout le champ doit être nettoyé. Entre les cailloux, les branches et les déchets, j’ai pas mal d’heures de travail devant moi”, développe-t-il.
Des déchets, il y en a un certain nombre en bordure de rivière et sur le champ : des bouteilles en plastique, des morceaux de ferraille, des ficelles. De quoi inquiéter Cédric Bertrand qui utilise l’eau de la rivière pour irriguer sa parcelle.
Cette inondation aura également un impact sur ses cultures. “Même si je ne cultive pas ces hectares cette année, une fois tout nettoyé, il ne restera plus rien de la terre que j’avais cultivée. Mon rendement en céréales sur cette partie sera probablement moins important que sur le reste de la parcelle.”