Les abeilles sont des alliées incontestables pour les céréaliers. Pollinisation optimisée, rendements plus importants, développement de la biodiversité, de nombreux arguments à prendre en compte.

Les cultures représentent plus de 20 % de la production agricole de l’Ariège. Comment les abeilles peuvent-elles participer au bon développement de celles-ci ?

L’abeille est définie comme un agent pollinisateur. Grâce à ses allers-retours d’une fleur à l’autre pour la butiner, elle favorise la pollinisation des cultures et donc leur floraison.
La plupart du temps, elle est simplement vue comme un animal producteur de miel. Pour autant, elle peut également avoir sa place à proximité des champs de tournesol, de colza ou de maïs.

Selon une étude faite par l’Inra d’Avignon et l’association nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences oléagineuses (Anamso), les pollinisateurs contribuent à au moins 95 % du rendement en production des semences oléagineuses.

Des ruches aux cultures

Les abeilles dites sauvages, n’appartenant pas à un apiculteur, participent au quotidien à la pollinisation des cultures. Cependant, elles ne sont pas les plus efficaces en matière de fécondation.

En effet, les abeilles domestiques ont l’abdomen plus poilu. Leurs poils retiennent le pollen plus facilement ce qui leur permet de le déposer sur les mâles stériles et d’assurer une meilleure pollinisation.

Bien choisir son espèce

De plus, il existe deux sortes d’abeilles : les butineuses avec pelotes de pollen et les butineuses de nectar. Naturellement, celles avec pelotes de pollen ne fréquenteront que très peu les mâles stériles. Cela mène donc à une fécondation moins importante des cultures.
Ainsi, travailler en partenariat avec un apiculteur permet à la fois de maîtriser la pollinisation mais également d’assurer la présence d’abeilles adéquates pour la culture semée.

Pour réellement optimiser la fécondation des cultures, il est important de suivre quelques recommandations. Tout d’abord, les ruches doivent être amenées sur la parcelle lorsqu’au moins 10 % des capitules mâles fertiles et stériles sont ouverts.

Cela permet de fixer les butineuses sur les cultures et éviter qu’elles ne partent autre part. Un point d’eau sain devra également leur être accessible dans un rayon de 500 m, distance moyenne de leurs déplacements. Dans l’idéal, elles devront être installées à l’ombre et à l’abri du vent.

Concernant la coordination de leur travail avec celui du céréalier, il est important d’aborder le sujet des irrigations et des traitements avec l’apiculteur propriétaire des ruches. En effet, les abeilles butinent en moyenne de 8h à 18h.

Il est donc préférable d’irriguer les cultures de nuit pour ne pas gêner leur travail. Il en est de même pour les traitements. Il est important de prévenir l’éleveur avant de traiter les cultures, soit pour qu’il déplace ses ruches ponctuellement ou qu’il indique le moment le plus propice pour le faire.

Une organisation préalable

Enfin, les colonies doivent être retirées dès la fin de la floraison. D’une part pour qu’elles ne s’éloignent pas de la ruche mais aussi car les apiculteurs ont un cycle précis de pollinisation et ont possiblement un autre endroit où déposer les ruches après la fertilisation des cultures.
Tous ces sujets sont bien entendu à aborder avec l’apiculteur partenaire lors d’une première rencontre pour éviter toute mauvaise surprise.

Il est également conseillé de rédiger un contrat tacite entre le céréalier et l’éleveur afin d’établir les modalités de mise en place et de retrait, les tarifs de la prestation, les échelonnages de paiement, les assurances ou toute autre modalité administrative.

Ce dernier à pour but de protéger les deux parties du contrat et d’assurer le bon fonctionnement de la collaboration, bénéfique à la fois pour le céréalier que pour l’apiculteur.
Selon les secteurs, il n’est pas toujours aisé de trouver un apiculteur pouvant être intéressé par ce type de partenariat. Cependant, des associations regroupant les apiculteurs par région ou département existent telles que l’association de développement de l’apiculture (ADA) Occitanie.

Cette dernière, par exemple, propose des accompagnements pour les céréaliers souhaitant se lancer dans un partenariat avec un apiculteur pour favoriser la pollinisation de ses cultures.

C.L.