Les producteurs de vin ariégeois ont entamé leurs vendanges, tour d’horizon de chaque vignoble pour la récolte 2020.

Les autres départements viticoles ont annoncé les vendanges prématurées en raison de la sécheresse, qu’en est-il pour vous en Ariège ?

Christian Zeller, domaine de Lastronques : J’ai regardé dans mes cahiers, nous avons commencé le 26 août à récolter les pinots noirs, à la même date qu’en 2003, l’année de la grande sécheresse. C’est en effet un peu plus tôt que d’habitude mais ça reste convenable en comparaison avec nos confrères d’autres départements.

Dominik Benz : Les premiers cépages ont été récoltés un peu en avance par rapport à d’habitude. Mais cette année les vendanges sont plus étalées selon la parcelle et la commune.

Joëlle Gavaux, le Montaltais : J’ai quelques jours d’avance dans les vendanges mais rien de comparable à d’autres départements. Puis, certains cépages ne sont pas encore tout à fait prêts.

Thomas Piquemal, le domaine des Coteaux d’Engraviès : Cette année encore, nous sommes plutôt réguliers quant à la date de début de vendange. Les grappes ont eu une bonne croissance.

Alain Baute, le domaine de Sabarthès : Nous avons commencé à peu près en même temps que l’an passé mais les récoltes risquent de s’étendre un peu plus sur le long terme. Nous allons cependant faire attention car les derniers maïs vont être récoltés par les céréaliers. Les cervidés vont donc commencer à monter rejoindre nos vignes pour y manger les fruits.

Laurence Didelot, domaine de Longpré : Nous restons plutôt stables par rapport à l’an dernier.

Qu’en est-il de la quantité et de la qualité de vos récoltes ?

Thomas Piquemal : Au niveau de la qualité, tout est très bien. Les grains ont atteint la bonne maturité pour être vendangés. En ce qui concerne la quantité, c’est pas mal du tout. Il y en aura peut-être un petit peu moins que l’an dernier mais pas tant que ça.

Joëlle Gavaux : Pour le moment, la récolte est petite. Mais le Malbec devrait être plus important en comparaison à l’année passée.

Christian Zeller : Je dirai que nous avons une jolie récolte. Le raisin a bien mûri et est bien équilibré. Les vendanges sont en revanche très rapprochées selon le cépage en ce qui nous concerne. Nous allons devoir être très attentifs quant au moment où nous devrons décuver les premiers cépages pour les remplacer par d’autres.

Alain Baute : Nous avons de très bons degrés. De façon générale ce sera une bonne année. Le Tannat, qui est un cépage tardif, annonce de bons rendements, nous en aurons la confirmation début octobre au moment de la récolte.

Dominik Benz : Au niveau de la quantité, nous aurons probablement un peu moins que ce que nous avions espéré. Les grains sont plus petits qu’habituellement. Pour autant, l’arôme du fruit est très bon ce qui promet une bonne qualité pour la cuvée à venir.

Laurence Didelot : Nous allons certainement avoir une belle récolte en particulier avec le Merlot dont le rendement semble en hausse par rapport à l’année 2019.

Les vignes ont-elles souffert de maladie cette année ?

Joëlle Gavaux : C’est principalement la négrette qui a subi les maladies cette année. Mes vignes ont dû affronter le mildiou, qui sèche la grappe, mais aussi l’oïdium, qui donne un goût au fruit et empêche sa croissance.

Dominik Benz : J’ai eu quelques soucis d’oïdium sur le blanc mais les grappes étaient quand même jolies.

Christian Zeller : Non, nous avons eu la chance de ne pas avoir de mildiou ou toute autre maladie cette année.

Laurence Didelot : Nous n’avons pas eu de problème de maladie sur nos récoltes, c’était pour nous un soulagement d’ailleurs.

Thomas Piquemal : Le Merlot a quelques grains secs mais rien de grave. Et tous les autres cépages ont été préservés.

Alain Baute : Le mildiou a commencé à arriver en juillet, nous avons dû appliquer un traitement bio sur les vignes mais la chaleur et la sécheresse de l’été l’ont rapidement arrêté dans sa progression.

Dans le contexte actuel, en particulier avec la crise sanitaire, avez-vous eu des difficultés à recruter des vendangeurs ?

Christian Zeller : Notre équipe est composée de 12 personnes. Ce sont principalement des habitués et des locaux donc nous n’avons pas eu de problème pour ce sujet.

Dominik Benz : Chaque année, nous avons toujours plus de demandes que de besoin. J’ai une équipe plutôt stable d’année en année donc je n’ai pas eu de réel souci de ce côté.

Joëlle Gavaux : Aucun souci sur ce point, le recrutement a été facile.

Thomas Piquemal : J’ai une bonne équipe, certains sont des anciens d’autres des nouveaux mais comme mes confrères j’ai dû refuser des candidatures.

Alain Baute : En ce qui nous concerne, ce sont les adultes de l’APAJH (association pour adultes et jeunes handicapés, ndlr) qui s’occupent des vendanges chaque année donc il n’y a pas de problème de recrutement.

Laurence Didelot : Nous travaillons en partenariat avec l’APAJH, une partie de leur équipe intervient sur nos vignes. Nous avons également recruté quatre vendangeurs externes et deux employés en interne participent également.

Propos recueillis par C.L.