Le 28 janvier dernier, le comité technique de la Safer a remis cinq chèques à des jeunes installés ariégeois. L’occasion de faire un point sur l’année 2020 et les projets pour l’année à venir.

Le comité technique ariégeois de la Safer s’est réuni le jeudi 28 janvier, l’occasion pour la société de convier cinq nouveaux installés afin de leur remettre un chèque de remboursement de frais notariés.

C’est une réelle fierté de pouvoir remettre ces chèques cette année encore pour venir en aide aux jeunes installés ariégeois. Sur toute l’Occitanie, 34 chèques ont été remis en 2019 et 63 en 2020 ce qui correspond à une enveloppe d’environ 200.000€ d’aide pour les jeunes installés,” expose Hervé Flament, directeur du développement de la Safer Occitanie, présent pour l’occasion.

L’objectif de ces chèques est d’aider les agriculteurs fraîchement installés par la Safer pour le paiement de leurs frais notariés. Cette aide est plafonnée à 2.000€.

Une cuvée variée

Ce chèque est une petite bulle d’air pour nous qui venons d’entreprendre un grand projet, il nous permet de consacrer un peu plus d’argent au développement de notre cheptel ou à l’achat de matériel,” développe Johana Crillovich-Cocoglia, installée au Carla-de-Roquefort courant 2019.

Les cinq jeunes bénéficiant de ce chèque pour l’année 2020 ont la particularité de s’être installés dans des domaines variés.

En effet, Johana Crillovich-Cocoglia s’est installée avec des cochons noirs élevés en plein air et des brebis pour nettoyer les collines présentes sur ses terres. Elle commercialise la viande de ses porcins en vente directe et projette d’établir un atelier de transformation pour produire de la charcuterie.

Bryan Espinasse, également présent pour l’occasion, est quant à lui installé en ovin et bovin viande à Coussa. Il commercialise ses bêtes par le biais de négociants.

Trois autres agriculteurs ont également bénéficié de ce chèque mais ils n’ont pas pu être présents. Cécile Cossais dont le siège de son exploitation est situé à Lieurac, s’est installée hors cadre familial dans la production et la transformation de lait de juments et d’ânesses. Elle produit également du fourrage.

Hugo Sablé est quant à lui sur la commune de Le Port, il élève des chèvres avec un atelier de transformation fromagère du lait. Enfin, les associés du Gaec du Chemin d’Aron à La Bastide-de-Sérou se sont installés en poules pondeuses et bovins viande.

Cédric Rauzy, responsable départemental de la Safer, et Didier Vidal, président du comité technique départemental, ont tenu à rappeler la fierté de la Safer de pouvoir accompagner les jeunes dans leur installation.

Les chiffres probants

L’installation est l’une des priorités de la Safer comme le montrent les chiffres de l’année 2020. Sur 1.068 ha rétrocédés, 62 % l’ont été en faveur de l’installation. De plus, parmi ces installations, 67 % étaient hors cadre familial.

Un chiffre dont la Safer est fière et qu’elle compte renforcer grâce à la convention de partenariat signée avec la région Occitanie en faveur du portage. En effet, des jeunes souhaitant s’installer pourront être accompagnés dans l’acquisition de terres par la région Occitanie et la Safer par le biais d’un portage qui durera entre 4 et 7 ans. Cette convention a été reconduite pour l’année 2021 dans l’attente de la création de la “foncière” qui pourrait voir le jour au cours de l’année 2021 et qui inclura de nouveaux partenaires pour le portage.

Typologie des installations en surface 2020 en Ariège

Nature d’intervention en surface en 2020 en Ariège

La foncière est l’un des nombreux projets de la Safer Occitanie pour l’année 2021.

Depuis de longs mois, la Safer réfléchie à l’élaboration d’une doctrine sur la problématique photovoltaïque et plus particulièrement agrivoltaïque. À ce titre, elle a organisé pour les présidents de ses comités techniques la visite de deux sites sur la commune de Piolenc dans le Vaucluse présentant :

  • Pour le premier, des panneaux implantés à 3m au-dessus de vignes, pouvant permettre leur protection contre les intempéries ou les fortes chaleurs.
  • Le second, sous serre, pour des productions maraichères

Hervé Flament rappelle qu’une “charte de développement des projets photovoltaïques au sol” vient d’être signée entre les chambres d’agriculture de France, la FNSEA et EDF renouvelables, sur ce sujet qui pourrait répondre aux attentes de la programmation pluriannuelle de l’énergie établie par le ministère de la Transition écologique.

La Safer compte également s’impliquer dans des projets alimentaires territoriaux afin d’accompagner le renforcement du lien entre le territoire et les collectivités. L’objectif principal est d’aider les installations qui auraient pour but de nourrir les cantines du territoire.

Enfin, la Safer peut accompagner les collectivités dans l’identification et la qualification des biens potentiellement vacants et sans maître qui peuvent représenter des opportunités pour mener à bien des projets agricoles et/ou forestiers sur le territoire. Et ce en particulier avec l’intérêt des citadins pour la campagne.

Pour ce faire, la Safer a mis en place un accompagnement destiné aux communes, pour diagnostiquer leur potentiel de biens vacants, et les accompagner jusqu’à l’intégration de ce foncier dans les biens communaux.

Sur le plus long terme, la Safer souhaiterait qu’une loi foncière nationale soit établie en partenariat avec la fédération nationale de la Safer, une promesse faite par le Gouvernement en début de mandat.

C.L.