La FDSEA et les JA de l’Ariège ont allumé cinq grands feux pour symboliser la détresse profonde dans laquelle le monde agricole plonge.

Le 25 septembre à Pamiers, le 26 à Saverdun, le 30 à Laroque d’Olmes et Tarascon-sur-Ariège puis le 1e octobre à St-Girons, des dizaines d’agriculteurs ont répondu à l’appel lancé par la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs de l’Ariège. De grands feux furent allumés pour symboliser la détresse profonde dans laquelle est en train de plonger le monde agricole.

Détresse causée par le dénigrement incessant du travail des agriculteurs 

…et la remise en question de leur professionnalisme. Imposer des ZNT (Zones de non-traitement) à proximité des habitations n’est pas acceptable ! Les agriculteurs français sont formés à l’utilisation des produits phytosanitaires (renouvellement de leur Certiphyto tous les cinq ans), bénéficient d’un suivi et d’un appui technique des coopératives, de la Chambre d’agriculture et d’instituts techniques. Ils utilisent du matériel de précision contrôlé régulièrement et des produits homologués par les autorités sanitaires.

Chaque année sont retirés de nombreuses matières actives pouvant présenter un risque (par ailleurs toujours autorisées dans d’autres pays de l’UE). Les pratiques évoluent grâce à la recherche menée sur de nouvelles molécules et sur la mise au point de matériels de plus en plus performants, permettant la réduction des doses utilisées et l’amélioration de l’efficacité des traitements.

Des ZNT sont déjà appliquées le long des cours d’eau, mais aussi des mesures de protection à proximité des lieux accueillant des personnes sensibles. La mise en place de ZNT généralisées entraînerait une importante diminution des surfaces productives, en particulier dans notre département, et constitue une distorsion de concurrence supplémentaire que les agriculteurs ne pourront pas supporter.

Quand on pense qu’en parallèle de cette mesure aux forts relents de démagogie, le gouvernement s’attache à négocier et appliquer des accords de libre-échange avec des pays aux pratiques agricoles douteuses, permettant ainsi l’arrivée sur nos étals de produits ne répondant absolument pas à nos critères de production… Quel cynisme ! Rappelons-le, l’agriculture française est reconnue depuis trois ans comme étant la plus durable au monde (palmarès publié par The Economist). Accompagnons notre modèle agricole français dans sa dynamique d’évolution vers des productions toujours plus saines et de qualité, plutôt que de tirer sur l’ambulance !

Détresse infligée par la présence de l’ours dans nos montagnes 

…que l’on évoque toujours au singulier quand on en dénombre en réalité une bonne cinquantaine sur notre seul département ! L’été 2019 aura vu franchi pour la première fois le seuil du millier de brebis massacrées sur nos belles estives ariégeoises. Les éleveurs sont au désespoir et le pastoralisme est très concrètement menacé d’extinction. Quel drame !

Détresse aggravée par les retards de paiement des aides PAC 

…qui, cette année encore, vont inéluctablement mettre en difficulté les trésoreries de dizaines d’exploitations qui ne seront pas payées au 15 octobre. Pour quelle raison ? L’incompétence chronique de l’administration qui change de logiciel comme de chemise (sans savoir s’en servir, bien sûr) et qui se lance dans les contrôles sur place à trois semaines de la date prévue de mise en paiement. Quel amateurisme !
La coupe est pleine. Et cela ne fait que commencer. La FDSEA et les JA de l’Ariège vous donnent rendez-vous mardi 8 octobre prochain pour une grande mobilisation nationale. Tous les agriculteurs français unis pour défendre notre profession !