L’association de développement de l’apiculture en Occitanie souhaite s’associer avec la chambre d’agriculture pour proposer un accompagnement adapté aux apiculteurs du département.

L’association de développement de l’apiculture en (Ada) Occitanie travaille depuis plusieurs années avec les apiculteurs professionnels, les pluriactifs mais aussi des associations, des entreprises ou encore des établissements scolaires.

Elle compte une dizaine de salariés répartis sur deux pôles, l’un basé à Auzeville-Tolosane et l’autre à Lattes. Grâce à ces derniers, elle propose diverses formations pour les apiculteurs. Elle dispose également d’une branche génétique avec des groupes de sélection pour proposer aux éleveurs des cheptels de qualités adaptés au territoire.

Des problématiques importantes

Cependant, les apiculteurs, en particulier les professionnels, font face à d’importantes problématiques.

Au quotidien, nous devons nous battre contre le varroa, un animal parasite qui décime nos cheptels. Nous faisons également face à la difficulté de trouver des emplacements pour établir nos ruches. En Ariège, une bonne partie du territoire de montagne appartient à l’ONF et le prix de l’emplacement a été multiplié par dix ces dernières années en passant d’une cinquantaine d’euros à 500€,” explique Simon Bellot, président de l’Ada Occitanie.

En effet, les territoires de montagne peuvent être très attrayants pour les abeilles car ils disposent de nombreuses ressources mellifères.

Les apiculteurs du département souhaiteraient également être mis en relation avec des céréaliers qui seraient susceptibles d’accepter des ruches en bordure de parcelle au moment de la floraison de certaines cultures.
Ce serait intéressant pour nous de savoir ce qui se fait sur notre territoire et à quelles périodes afin de mettre en relation les céréaliers et les apiculteurs,” développe David Castex, co-directeur de l’Ada Occitanie.

Des conventions établies

Afin de renforcer son implantation dans le territoire, l’Ada Occitanie a signé des conventions de partenariat avec plusieurs chambres d’agriculture de la région. Une première a été signée en 2020 avec la chambre d’agriculture de l’Ariège puis celle du Gers. La chambre consulaire de l’Aude s’est également prêtée au partenariat fin janvier 2021 en particulier pour tout ce qui a trait à l’installation des apiculteurs professionnels.

Le 15 mars dernier, Simon Bellot et David Castex sont allés à la rencontre de Philippe Lacube, président de la chambre d’agriculture de l’Ariège, et de Stéphanie Dedieu-Lebrun, directrice-adjointe. Ensemble, ils ont échangé sur le renouvellement de leur convention de partenariat et les évolutions possibles de celles-ci.

Au cours de cet échange, Simon Bellot a proposé aux deux représentants de mettre en place une intervention des techniciens de l’Ada Occitanie au cours des phases d’installation des futurs apiculteurs professionnels.

L’idée de créer des formations spécifiques a également été abordée, que ce soit pour la diversification des exploitations, la valorisation des produits de la ruche pour leur commercialisation… Des idées fortement appréciées par les représentants de la chambre d’agriculture.

Renforcer la filière

Ensemble, les deux entités ont également dessiné les contours d’un travail commun sur l’intégration de la filière apicole au sein de la “marque Ariège” en cours de développement, dans l’objectif de mieux l’organiser et la valoriser.

Cette initiative sera réalisée avec pour ambition, par la suite de créer des relations privilégiées entre les apiculteurs et les exploitants céréaliers du département mais également les communes et les groupements pastoraux dans l’espoir de trouver de nouveaux emplacements pour les ruches de ces éleveurs.

La question de l’acquisition du foncier par les apiculteurs a également été soulevée. “Dans presque chaque vente de foncier, il y a toujours une petite parcelle de quelques ares qui n’intéresse personne mais qui est tout de même intégrée à un lot. Souvent ces parcelles ont un fort intérêt mellifère et pourraient être une mine d’or pour les apiculteurs. Peut-être que nous pourrions être mis en relation avec la Safer afin d’être prévenus lorsque ce genre de parcelle est évoquée dans une vente pour se positionner,” argumente Simon Bellot.

Cependant, le président de l’Ada Occitanie tient à le préciser, le but des apiculteurs n’est pas d’acquérir des dizaines d’hectares de foncier mais ce type de parcelle serait réellement bénéfique pour les apiculteurs et il leur assurerait une certaine production à l’année.

C.L.