À l’occasion du salon international de l’agriculture, la Safer Occitanie a organisé son 20e webinaire Parlons Foncier en direct du parc des expositions de la Porte de Versailles.

Mardi 28 février, Dominique Granier, président de la Safer Occitanie, était au salon international de l’agriculture. L’occasion pour lui de participer au 20e webinaire Parlons Foncier accompagné par Bertrand Hervieu, sociologue et ancien vice-président du conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux.

Pour ce nouveau rendez-vous, la thématique abordée était « Monde agricole : mutation ou révolution ?« . En effet, dans son ouvrage Une agriculture sans agriculteurs, publié avec le sociologue François Purseigle, Bertrand Hervieu aborde la question des mutations des exploitations agricoles au fil des années.

« En 40 ans, la ferme France a perdu 75 % de ses aides familiaux et conjoints collaborateurs. Le modèle de l’exploitation familiale laisse peu à peu la place à de très grandes exploitations qui aujourd’hui représentent la moitié de la surface agricole commune, de l’emploi, du chiffre d’affaires agricole et de la production en France métropolitaine« , précise le sociologue.

Formes complexes

Selon lui, ces grandes exploitations ont des formes juridiques et de production de plus en plus complexes ce qui les rend difficilement transmissibles. Le système d’un repreneur pour un départ à la retraite est de plus en plus utopiste à se jour si l’on en croit Bertrand Hervieu.

Une affirmation à laquelle Dominique Granier a acquiescé. « Les exploitations sont de plus en plus grandes ce qui rend difficile l’acquisition du foncier pour les jeunes agriculteurs. C’est la raison pour laquelle nous avons créé la foncière, en partenariat avec la région Occitanie et plusieurs banques. Notre volonté est d’aider les jeunes à s’installer sur le long terme tout en pouvant investir dès la première année« , étaye le président de la Safer Occitanie.

Au cours de cet échange, la question du modèle de fermage tel qu’il est proposé aujourd’hui a aussi été évoquée. « À l’après-guerre, le fermage a sauvé l’agriculture française. Ce modèle fonctionnait à l’époque et il est devenu une sorte de « vache sacrée », on ne veut pas s’en séparer. Pour autant, cet outil n’est plus adapté aujourd’hui« , ajoute Bertrand Hervieu.

En Occitanie, la Safer propose aux propriétaires fonciers de créer des conventions de mise à disposition pour une durée prédéfinie.

C.L.