En prévision de la future Pac, les chambres d’agriculture et plusieurs associations des massifs français ont publié un livre blanc dans lequel ils font une proposition pour préserver l’agriculture propre aux montagnes.

Début janvier, sept entités de l’agriculture montagnarde ont publié un livre blanc intitulé “Quelle politique pour l’agriculture de montagne dans la future Pac ?”. À travers leur proposition commune, ils souhaitent préserver l’agriculture exercée dans les montagnes françaises.

Ce document a été cosigné par le Suaci (service d’utilité agricole à compétence interdépartementale) Montagn’Alpes, l’association des chambres d’agriculture des Pyrénées (ACAP), la chambre d’agriculture des Hautes-Alpes, la chambre d’agriculture de Corse, la chambre d’agriculture des Vosges, le Sidam (service interdépartemental pour l’animation du Massif central), la Copamac (conférence des présidents des organisations agricoles du Massif central) et l’association régionale de développement agricole et rural du massif du Jura.

Leur objectif est de préserver et de soutenir les exploitations familiales et herbagères des montagnes françaises qui représentent par excellence l’agriculture de demain demandée par Emmanuel Macron : une agriculture durable qui répond aux besoins alimentaires du pays.

Quatre grands axes

Les agriculteurs ont ainsi exposé leurs demandes par le biais de quatre grands axes. Le premier s’oriente sur la création d’une valeur ajoutée économique et environnementale.

En effet, ils demandent un soutien aux prix, le maintien des aides couplées mais aussi un accompagnement des filières dans la valorisation et la promotion des produits de la montagne. Ils demandent également que la Pac reconnaisse les services écosystémiques rendus par l’élevage grâce à l’entretien des montagnes.

Le second s’oriente sur la compensation des différences et le soutien équitable des systèmes et des territoires en particulier grâce à la compensation des surcoûts dans les zones soumises aux handicaps naturels et à la reconnaissance équitable de l’ensemble des surfaces pastorales.

Ils demandent également un soutien à l’installation et au renouvellement des générations équivalent à ce qui est proposé dans l’actuelle Pac. Ainsi qu’un accompagnement des investissements de modernisation des exploitations.

Le dernier axe présenté dans ce livre blanc s’intéresse à la gestion des risques climatiques et sanitaires en sécurisant les exploitations face aux aléas climatiques de plus en plus nombreux dans l’Hexagone.

Faire entendre leur voix

Dans le but de défendre leur mode d’élevage, ces associations ont organisé un séminaire sur les surfaces pastorales en octobre dernier à Ax-les-Thermes. De nombreux élus étaient présents à l’occasion de ces deux jours dont quatre députés européens.

Selon Philippe Lacube, président de l’ACAP, “ces deux jours de séminaire ont été un moteur important pour l’avenir de la Pac. Les eurodéputés ont écouté toutes les demandes des professionnels, ils ont entendu notre voix et ont pu nous défendre au parlement européen.
L’un des sujets les plus abordé au cours de ces deux jours était le renforcement de l’ICHN.

Ce dispositif du second pilier de la Pac inclus 16.120 communes françaises. En 2019, 110.000 agriculteurs ont pu en bénéficier. Cependant, ce dernier est en péril dans le cadre de la nouvelle Pac ce qui impacterait très fortement le fonctionnement des exploitations soumises aux handicaps naturels. Une enveloppe d’environ 1,1 milliards d’euros était attribuée à l’ICHN en 2019.

Par cette position commune, les agriculteurs des différents massifs français souhaitent pérenniser leur mode d’agriculture mais aussi défendre l’ensemble de la profession.

C.L.