La Safer Occitanie a tenu son 14e webinaire Parlons foncier le 21 avril avec pour thématique « Résilience alimentaire et sécurité nationale« .

Chaque mois, la Safer Occitanie organise un webinaire Parlons foncier autour de diverses thématiques telles que « le foncier, l’agriculture et la société » ou encore « l’artificialisation des terres« .

Pour ce 14e webinaire, la Safer a fait le choix de « la résilience alimentaire et la sécurité nationale » en invitant Stéphane Linou, spécialiste du rapport essentiel entre l’alimentation et la sécurité. Il a également été à l’initiative de l’une des premières actions Locavor de l’Hexagone en menant une enquête dans l’Aude en 2008.

Dominique Granier, président de la Safer Occitanie, a fait le choix de cet invité suite à une intervention de ce dernier au congrès national de la Safer qui s’est déroulé en novembre dernier à Marseille. « Stéphane Linou connait les municipalités et je souhaitais que l’on partage sa vision de la sécurité alimentaire« , précise le président.

Deux sujets indissociables

© Capture d’écran Youtube : Safer Occitanie

Selon Stéphane Linou, le lien entre l’alimentation et la sécurité est un sujet vieux comme le monde qu’il a simplement dépoussiéré dans son ouvrage.

« Avant, à la préhistoire, on courrait après la nourriture. Puis, lorsque le climat s’est stabilisé, on a commencé à produire autour de nos habitations pour, plus tard, sécuriser les récoltes en travaillant en communauté. Aujourd’hui, tout nous vient dans le ventre sans que l’on se demande comment ça arrive et jusque quand ce sera possible. L’abondance de nourriture a poussé les Hommes à ne plus s’interroger sur l’alimentation« , argumente le spécialiste.

Cette réflexion l’a encouragé à échanger avec des préfets ou encore des militaires pour savoir si un plan était prévu pour répondre à la demande des consommateurs en cas de pandémie ou de blocage de l’approvisionnement des grandes surfaces.

Rapidement, il s’est rendu compte qu’aucun plan n’était réellement prévu pour faire face à ces scénarios catastrophes. Il a donc entamé en 2017 un master spécialisé dans la gestion des risques sur le territoire et s’est fait encadrer par un ancien militaire et un géographe.

Former les élus

L’étude de cette question a d’ailleurs intéressé la division du renseignement de la gendarmerie nationale et la zone de défense et de sécurité de Paris. Dans cette enquête, Stéphane Linou s’est demandé si dans le monde de la gestion du risque et de la sécurité on pensait à la production alimentaire et inversement.

« Les résultats ont été édifiants, dans plus de +53 % des retours écrits que j’ai reçu, il était dit que chaque parti pensait que l’autre s’occupait de cette question. Par exemple, les maires doutaient que de tels scénarios catastrophes arriveraient et que si c’était le cas l’État avait un plan alors que ce n’était pas le cas« , étaye-t-il.

Stéphane Linou a donc commencé à former des élus territoriaux sur cette question afin de les sensibiliser à l’inclusion de la sécurité alimentaire dans leur plan communal ou intercommunal de sauvegarde. En faisant cela, la question sera par la suite intégrée dans les projets alimentaires territoriaux ou d’autres projets construits sur les territoires.

Préparer l’avenir

Dominique Granier a de son côté affirmé que la question de l’alimentation était indissociable du foncier et qu’il s’intéressait vivement à cette dernière depuis une dizaine d’années.

« Tout le monde doit faire sa part du travail pour participer à la sécurité nationale par le biais de la résilience alimentaire. Que ce soit les élus, les consommateurs ou les producteurs, nous sommes tous acteurs de notre avenir. Et cela commence par réapprendre à cuisiner car la transformation et le transport coûtent aujourd’hui très cher« , conclut le président.

C.L.