Les professionnels du monde rural ariégeois ont tenu à exprimer leur mécontentement face à la signature des députés départementaux en faveur du référendum d’initiative populaire pour les animaux.

Fin août, Cédric Vilani, député de l’Essonne, a proposé un projet de loi à l’Assemblée nationale concernant le bien-être animal. Ce dernier est accompagné d’un référendum d’initiative populaire (RIP) auquel les deux députés ariégeois ont donné leur soutien. Une aberration selon les professionnels du département qui ont décidé de montrer leur mécontentement devant le bureau de permanence de Michel Larive à Pamiers, le lundi 5 octobre.

Camus disait que mal nommer les choses, c’était amener de la violence à la société. C’est une réalité. À l’heure où des entreprises investissent dans la production de fausse “viande”, l’élevage est remis en cause,” déclare Philippe Lacube, président de la chambre d’agriculture.
En effet, ce RIP propose de nombreuses mesures en faveur du bien-être animal mais en défaveur de l’agriculture française. Bien que seules six mesures soient affichées en page d’accueil du site internet du RIP, ces dernières sont plus nombreuses si l’on lit la totalité du projet de loi.

Parmi les propositions se trouvait l’interdiction de l’élevage en stabulation ou en box. Mesure retirée le vendredi 2 octobre par l’organisation. “Il est vrai que ces mesures ont été retirées pour le moment mais elles sont tout de même dans un coin de la tête de ces associations et tôt ou tard, elles reviendront sur le tapis,” précise le président de la chambre consulaire.

Un discours incohérent

Le bien-être animal est le premier enjeu de nos élevages. Nous sommes les premiers à veiller sur nos bêtes. Il y a des incohérences dans les discours proposés par ces associations. Elles défendent le bien-être animal mais sont en faveur des prédateurs qui infligent des douleurs considérables aux bêtes sur les estives. Ces mêmes associations qui face à la mutilation des chevaux, médiatisées ces dernières semaines, ne se manifestent pas. Leur but est tout simplement de développer le marché du végan. On dit que l’élevage en France est un élevage industriel mais je les invite à aller chez nos voisins. La viande française est réputée pour sa qualité, si les animaux étaient maltraités dans notre pays, notre viande ne serait pas bonne et n’aurait pas cette renommée. De plus, l’agriculture française est reconnue comme la plus durable du monde,” argumente Sophie Alzieu.

Bien que les élus professionnels trouvent certaines des propositions de ce RIP logiques et qu’ils seraient prêts à les signer, d’autres concernant plus précisément l’élevage agricole leur posent problème. Mais l’un des plus gros problèmes selon eux est les signatures de Bénédicte Taurine et de Michel Larive, tous deux appartenant au groupe politique la France Insoumise.

L’agriculture est l’un des plus grands pans économiques de notre territoire rural. Et pour autant, à aucun moment les députés n’ont proposé de nous rencontrer pour aborder ensemble le sujet avant d’apposer leur signature en faveur du RIP,” déclare Clémence Biard, présidente des Jeunes agriculteurs 09.

Ce à quoi Rémi Toulis, président de la FDSEA a ajouté : “Je pense que les députés ont oublié qu’ils avaient été élus par le peuple et, en Ariège, la moitié de la population est concernée par l’élevage, que ce soit à titre personnel, professionnel ou dans leur entourage. Nous passons plus de temps à justifier nos actions qu’à travailler et cela devient fatiguant. La décision des députés est comme un coup d’épée dans le dos et nous en sommes scandalisés.

Face à la présence des élus agricoles du département, le député Larive a proposé d’organiser une rencontre avec les professionnels agricoles présents.

C.L.