Depuis 2007, le laboratoire vétérinaire départemental collabore avec la fédération départementale des chasseurs pour protéger les populations de la trichinellose.

Les sangliers peuvent être touchés par diverses maladies. L’une d’entre elles, la trichinellose, est transmissible à l’homme en cas de consommation de viande.

Afin de protéger les citoyens, le conseil départemental, le laboratoire vétérinaire départemental et la fédération départementale des chasseurs collaborent depuis 2007. La trichinellose est une maladie qui se présente par la présence de larves dans les muscles des personnes contaminées. Elle touche en partie les sangliers qui l’attrapent souvent lors de la consommation de rongeurs.

Une fois ingérés, les larves se multiplient dans l’estomac avec une moyenne de 1.000 larves nées par femelle. Elles se propagent ensuite dans l’ensemble des muscles du corps de l’animal.

Contamination de l’homme

Une fois abattu, si un sanglier est contaminé, la consommation de sa viande peut engendrer le développement de la maladie chez l’humain.

Elle se présente par l’apparition de symptômes une à trois semaines après l’infestation. La première vague de symptômes concerne les intestins avec des nausées et des diarrhées. La seconde, musculaire, provoque de la fatigue, de la fièvre, des douleurs ou faiblesses musculaires, voire des œdèmes périorbitaires, soit des gonflements au niveau des yeux.

Sur le long terme, les personnes contaminées peuvent souffrir de séquelles cardiaques et neurologiques. Car, en effet, c’est une infection qui ne peut pas être arrêtée sauf si des médicaments sont pris dans les trois jours suivant la consommation de la viande contaminée. Or, à ce moment, les symptômes ne sont pas encore présents.

Travail collaboratif

Ainsi, afin d’éviter toute contamination de la population, le laboratoire vétérinaire départemental a engagé un partenariat avec la fédération départementale des chasseurs en 2007 pour augmenter le nombre d’analyses faites sur les sangliers prélevés. Dans le cas d’un repas de chasse, d’un repas associatif, de remises, à titre gracieux ou onéreux, et de vente au détail ou à un restaurateur, le contrôle trichinellose est obligatoire.

Pour autant, lors de consommation dans le cadre familial ou privé, l’analyse est uniquement recommandée. Si cette dernière n’est pas réalisée, le chasseur en possession du sanglier est responsable de tout incident de santé. La forme de trichinellose qui concerne l’Ariège est appelée trichinella britovi. Cette dernière est résistante à la congélation. Le seul moyen de tuer la larve est de cuire la viande au minimum à 71°C à cœur en tout point. Ce qui signifie de la consommer sous forme de daube ou de civet.

60 % d’analyses

En 2022, 6.031 analyses ont été réalisées par le laboratoire vétérinaire départemental. Dont 2.766 dans le cadre de contrôles obligatoires pour les abattoirs (chevaux, porcs et sangliers) et 3.265 à l’initiative des chasseurs ariégeois. Cela représente 60 % des sangliers prélevés à la chasse en Ariège, contre 6 % estimés au niveau national.

Au total, 37.860 sangliers ont été contrôlés, depuis 2007, avec uniquement neuf cas positifs soit une moyenne de 2,3 cas pour 10.000 sangliers.

La majeure partie d’entre eux ont été prélevés en zone de montagne, en Haute-Ariège, à la frontière avec l’Andorre et l’Espagne. Pour autant, deux nouveaux cas ont été détectés en janvier 2023 dont un pour la première fois dans le Couserans, à Ustou.

Les analyses sont réalisées sur des échantillons de muscle et principalement sur la langue des sangliers. Grâce à différentes étapes simulant une digestion rapide, les muscles sont observés au microscope pour déceler ou non la présence de larves.

« L’Ariège est exemplaire en termes d’analyses avec des techniciens formés pour déceler cette maladie« , expose Mylène Lemaire-Meyer, directrice du laboratoire vétérinaire départemental.

Selon Jean-Luc Fernandez, la fédération départementale des chasseurs, dont il est le président, a toujours été investi dans la protection des populations mais aussi des élevages en ce qui concerne d’autres maladies.

Enfin, Christine Téqui, présidente du conseil départemental, a remercié l’investissement de l’ensemble des techniciens à l’œuvre au quotidien. « Ce service public est méconnu par beaucoup. Il est important d’en parler. Ensemble, nous anticipons les risques sanitaires pour protéger les Ariégeois« , étaye-t-elle.

C.L.