Président de la caisse locale de Mirepoix du Crédit Agricole, Sylvain Salaméro multiplie les engagements pour soutenir le territoire et promouvoir les races et coutumes locales.

Installé en Gaec depuis une vingtaine d’années à Roumengoux, Sylvain Salaméro élève plus d’une centaine de chevaux sur 170 hectares.

Associé avec sa compagne, Chloé Alazard, il a fait le choix de promouvoir les races transhumantes en élevant des chevaux de Mérens et des Castillonnais mais aussi des poney Pottok, originaires du Pays Basque.

« Pour nous, le choix des races transhumantes et en particulier ariégeoises a été une évidence. Ce sont des chevaux rustiques, capables de s’adapter à des terrains difficiles avec de grandes compétences que ce soit pour le travail agricole que pour l’équitation de loisirs« , expose l’éleveur.

Élevage, activité première

À l’année, le centre équestre emploie deux salariés qui, avec les associés, s’attachent à dresser les nombreux chevaux nés sur l’exploitations. Gardés de leur naissance jusqu’à trois ou quatre ans, ces derniers sont habitués à être en compagnie d’humains mais aussi dressés à être montés avant d’être vendus pour bon nombre d’entre eux.

En effet, l’élevage est l’activité première du centre. Un grand nombre de chevaux sont vendus à des professionnels qui les achètent en lot mais aussi à des particuliers. Ces derniers peuvent venir de partout en Europe, qu’il s’agisse du Luxembourg, de l’Allemagne, de Belgique ou de France.

« La commercialisation des chevaux représente un marché assez important pour nous. Pour autant, nous veillons à rappeler les fondamentaux de l’élevage à leurs nouveaux propriétaires. Ce sont des animaux qui ont besoin d’être dehors et surtout en troupeau. Le bien-être animal n’est pas toujours celui que l’on pense. En tant qu’éleveurs, il est de notre devoir de rappeler les vrais besoins des animaux à leurs propriétaires« , ajoute Sylvain Salaméro.

Afin de nourrir le troupeau, l’exploitation dispose de 170 hectares de terres composées en grande majorité de prairies mais aussi de parcours et une quinzaine d’hectares de cultures pour assurer l’autonomie alimentaire du cheptel, l’ensemble conduit en agriculture biologique.

Activités multiples

Pour autant, l’élevage n’est pas la seule activité proposée au centre du Soularac. Pour le public local, des cours d’équitation sont proposés toute l’année le mercredi et le samedi. D’autres, d’équithérapie, sont dispensés à un public en situation de handicap trois à quatre fois par semaine.

Puis, pour un public plutôt touristique, Sylvain Salaméro propose des prestations de ski joëring à la station des Monts d’Olmes en hiver afin de permettre aux vacanciers de skier tout en étant tractés par un cheval.

En été, ce sont les séjours et les randonnées qui rythment l’activité de la ferme avec le recrutement en interne d’une quinzaine de saisonniers.

« Nous sommes spécialisés dans la randonnée équestre en montagne auprès de publics adultes et jeune. Ces dernières peuvent s’étendre sur toute la chaîne des Pyrénées et durer plusieurs jours. Les clients peuvent venir de toute l’Europe. Nous proposons également des séjours enfants et ados avec un hébergement à la ferme, des cours et des randonnées en itinérance. Grâce à ces nombreuses randonnées, réalisées principalement avec un public urbain, nous faisons le lien entre la ville et la campagne. Nous présentons l’activité agricole et pastorale du département, ses enjeux, ses contraintes et ses bienfaits tout en préservant un discours pédagogue. Notre but est que les participants profitent de leur activité tout en apprenant des choses sur les réalités de notre métier« , développe Sylvain Salaméro.

Il réalise également deux transhumances ouvertes aux touristes pour valoriser cette activité. L’une d’entre elles a d’ailleurs été filmée afin de présenter l’intérêt de l’élevage et du pastoralisme pour la mise en tourisme de notre région.

Ce film sera projeté au SIA 2023 lors de la table ronde sur le tourisme équestre.

Engagement personnel

En parallèle de son activité agricole, Sylvain Salaméro est très investi dans la vie de son territoire. À échelle locale, il est président de la caisse locale de Mirepoix du Crédit Agricole.

« C’est une caisse très dynamique au sein de laquelle nous essayons de valoriser les agriculteurs. Récemment, nous avons conclu un partenariat avec le don du sang pour que le buffet proposé après les dons soient composés de produits locaux. Nous sommes aussi investis auprès de la jeunesse avec la présentation des entreprises du territoire au sein de la cité scolaire« , précise l’éleveur.

Il est aussi représentant des éleveurs d’équins au sein du GIE élevage de la chambre d’agriculture de l’Ariège et président de l’association de tourisme, de culture et du patrimoine en Pays Cathares.

À échelle régionale, Sylvain Salaméro est le président de l’association du tourisme autour du cheval et de l’âne d’Occitanie et le président du tourisme au sein du comité régional d’équitation Occitanie.

À ses casquettes de présidents, on peut ajouter celle de professeur puisqu’il donne des cours à l’université Jean Jaurès, principalement à l’antenne fuxéenne, en sa qualité de géographe spécialisé dans l’agriculture et le tourisme. Une activité qu’il complète avec de la recherche.

Participation au SIA

La qualité de l’élevage du Gaec du centre du Soularac a été reconnu au cours de divers concours. En effet, Fidel du Soularac, étalon Mérens, Huna de la Rhune, étalon Pottok et Joga d’Équivista, étalon Castillonnais ont tous les trois étés élus champions suprêmes de leur race.

Une qualification qui permet à la ferme équestre de présenter ces trois chevaux au salon international de l’agriculture du 25 février au 5 mars, à Paris.

« Nous sommes fiers de monter avec ces chevaux et de pouvoir montrer au public parisien les qualités des races que nous élevons. Nous envisageons d’ailleurs de présenter un tandem monté 100 % ariégeois composé d’un étalon Mérens et d’un étalon Castillonnais« , conclut Sylvain Salaméro.

C.L.