Benoît Dupui, jeune éleveur de 23 ans, s’est installé en 2020 en élevage ovin sur la commune d’Auzat, le syndicat jeune continue sa tournée.

Depuis le début de l’année 2021, les Jeunes Agriculteurs de l’Ariège souhaitent valoriser leurs adhérents.

Benoît Dupui se positionne sur le septième portrait réalisé cette année. Communiquer, comprendre, valoriser et montrer le métier d’agriculteur en prônant toutes les filières et les réalités du monde agricole reste une priorité pour le syndicat jeune qui poursuit ses objectifs : favoriser l’accès au métier d’agriculteur et participer à l’ouverture de la profession.

“Je ne suis pas issue d’une famille d’agriculteurs”

Ce jeune éleveur est d’origine ariégeoise et n’a pas souhaité laisser sa terre natale sans y mettre son grain de sel. Depuis toujours, Benoît a fréquenté le domaine agricole de par ses formations, mais également par son réseau d’agriculteurs. Après un baccalauréat gestion des milieux naturels et de la faune (GMNF) au lycée agricole de Pamiers obtenu en 2016, il construit son projet professionnel en continuant par un BTS gestion et protection de la nature (GPN) dans l’Aveyron en 2018.

J’ai réalisé plusieurs stages pendant mon BTS qui m’ont permis de me recentrer dans la filière qui m’intéressait le plus, notamment l’élevage ovin. Après ma formation, j’ai entamé un processus classique d’installation avec la chambre d’agriculture de l’Ariège et le dispositif projet d’accueil individualisé (PAI). J’ai pu construire un réel plan d’entreprise accompagné par des conseillers qui me suivent encore aujourd’hui, après mon installation”, précise Benoît.

“Une exploitation qui reflète mes valeurs”

Benoît ne s’est pas tout de suite installé après sa formation, il a saisi une opportunité d’achat de terres et notamment d’un tunnel et d’une bergerie sans cheptel.

Il s’est concentré uniquement sur l’élevage de race Tarasconnaise, à proximité du groupement pastorale de Bassiès l’Artigue pour estiver ses brebis.

Aujourd’hui, mon exploitation dispose de 30 hectares avec 140 brebis, quatre béliers et 87 agneaux produits en 2021. Nous avons réalisé une année d’essai, avec l’appui de ma conjointe Chloé. Une année très constructive qui nous a permis de construire plus de la moitié du cheptel avec une demande de viande en vente directe qui ne fait qu’augmenter. Je peux enfin me focaliser sur le travail de génétique avec mes agneaux béliers par le génotype pour bâtir un cheptel 100 % Tarasconnais et valoriser une race ariégeoise pure souche”, ajoute le jeune éleveur.

Les brebis de Benoît estivent de juin à septembre, une tradition qui valorise la qualité de la viande et le bien-être de ses animaux.

“Monté en estive n’est pas de tout repos”

Le métier d’éleveur transhumant demande beaucoup d’énergie pour concilier tourisme, prédation et apport en herbe pour le type de fonctionnement d’exploitation de Benoît.

Je reste en surveillance constante pendant trois mois pour encadrer plusieurs difficultés. Pour la prédation de l’ours, j’ai financé personnellement plus de 6.000€ de clôture pour protéger mes bêtes, sans compter que sa présence me demande une énergie considérable pour le faire fuir. J’ai deux chiens de troupeaux et plusieurs chiens de chasse qui m’accompagnent, mais ce n’est pas une solution à long terme. J’ai construit des portillons à ma charge pour donner accès aux randonneurs à l’estive, certains comportements dépassent les bornes avec le troupeau, notamment les chiens non tenus en laisse qui n’arrangent pas la situation actuelle. Je tiens à garder mes bêtes en vie et en bonne santé, rester trois mois en estive n’est pas une obligation, mais je n’ai pas le choix”, exprime Benoit.

“Je suis un adhérent JA09”

Le jeune éleveur a côtoyé le milieu des jeunes agriculteurs depuis son enfance.

Faire partie d’un réseau comme celui-là a été porteur pour mon installation. Je peux demander conseil, partager de bons moments, parler de mon exploitation même s’il est difficile de se réunir avec un métier qui prend beaucoup de temps. Adhérer c’est important, c’est même essentiel pour l’avenir de notre métier”, décris le jeune éleveur.

Mélina Gimenez – JA 09