Émilie Durand, jeune agricultrice installée en 2020, dévoile son parcours en tant que jeune femme ainsi que son exploitation diversifiée.

C’est avec la journée internationale dédiée aux femmes rurales 2021, le vendredi 15 octobre dernier, que les jeunes agriculteurs de l’Ariège souhaitent mettre en valeur toutes ces femmes qui font vivre les territoires de campagne aujourd’hui. Émilie Durand est mise à l’honneur pour cette année, éleveuse d’ovin Tarasconnais sur la commune d’Alzen et installée depuis deux ans.

“J’ai pris mon temps pour mon installation en agriculture”

Émilie Durand est originaire de l’Ariège, un patrimoine rural ariégeois qui se transmet depuis deux générations sur la commune d’Alzen. La jeune éleveuse a été conquise par la passion de l’élevage dès son enfance. Mais pour elle, le savoir-faire d’agriculteur ne s’est pas transmis directement.

En effet, elle ne s’est pas installée dans un cadre familial classique. Au contraire, elle a diversifié ses compétences dans d’autres domaines pendant plus de 15 ans pour arriver à son statut d’aujourd’hui.

J’ai réalisé un BEPA et un BAC pro CGEA en élevage à Saint-Affrique en 2001. Je souhaitais développer mes compétences dans mes études. En 2004, j’ai passé un BTS ACSE pour continuer en 2005 sur une licence entreprise rurale et développement des territoires (ERDT)”, explique Émilie.

Après ses études, la jeune femme s’est orientée dans le secteur du service, notamment dans la vente en papeterie et dans le secteur médico-social auprès de personnes en situation d’handicap et au service des personnes âgées.

Cette expérience m’a permis de prendre le temps de construire ma vie de famille. J’ai aujourd’hui deux enfants et assez de temps pour me concentrer sur mon installation en agriculture. Il est difficile aujourd’hui, en tant que femme de concilier vie de mère et d’agricultrice quand on a des enfants en bas âge. Je suis assez libre actuellement pour m’organiser sur mon exploitation. Mes enfants restent tout de même une priorité et cela ne m’a pas empêchée de me lancer dans le milieu agricole”, précise Émilie.

“Mon installation a été possible grâce à une opportunité”

Lors de son installation, la jeune agricultrice a été conseillée à la chambre d’agriculture de l’Ariège par le PAI et a suivi le dispositif à l’installation classique en passant par le stage 21h.

J’ai axé mes études dans le milieu agricole en prévision de m’installer il y a 15 ans. J’ai tout d’abord préféré construire mon expérience dans d’autres domaines pour avoir des bases solides pour mon installation. Grâce au soutien quotidien de ma famille, notamment mes oncles et mes parents que je remercie grandement, j’ai pu m’installer sereinement”, témoigne la jeune éleveuse.

Dans le cadre de ce dispositif, cette dernière a pu s’installer avec un accompagnement de la chambre d’agriculture. “Je ne suis pas issue d’une formation agricole de terrain. Je ne maîtrisais pas certains sujets comme celui de la Pac, les démarches à réaliser ou encore ce que je devais faire auprès de la DDT, mais je me suis formée avant, pendant et après mon installation pour m’assurer un bon démarrage dans le milieu”, décrit la jeune femme.

“Garder une diversité d’activités est important”

L’exploitation agricole de la jeune éleveuse était à l’origine une exploitation bovine qu’elle a transformé en activité ovine avec une étable et des installations adaptées.

Je ne souhaite pas m’enfermer dans une seule activité, c’est pourquoi je développe d’une part la filière ovine de qualité en Tarasconnaises et en bio, mais également trois autres activités : le maraîchage en plein champ avec 2.000 m2 de terrain, l’apiculture avec 15 ruches et la production de foin bio avec 1.500 balles carrées produit en 2021. Je garde également en parallèle mon activité de service auprès de deux personnes âgées qui m’assure un revenu minimum”, précise Émilie.

“Je suis adhérente JA09 depuis mon installation”

J’ai adhéré à JA pour rencontrer des agriculteurs qui sont au même stade que moi dans leur installation. Je peux discuter et échanger sur plein de sujets qui me font avancer dans mon parcours. JA me permet de construire et de développer mon réseau, car on se retrouve souvent seule sur son exploitation. Je me sens utile et si je peux aider, c’est avec plaisir même si je reste discrète, je souhaite participer au développement de ce réseau comme je le peux.

M.Gimenez – JA 09