Les organisateurs de la Saint-Matthieu se sont adaptés aux règles sanitaires pour assurer le bon déroulement de la traditionnelle vente annuelle d’ovins à Vicdessos.

Huit jours avant la foire, l’association de la Saint-Matthieu ne savait pas encore si l’événement aurait lieu.

En raison de la crise sanitaire, les organisateurs ont dû avoir l’aval à la fois de la mairie et de la préfecture pour maintenir la traditionnelle foire ovine de Vicdessos. “Nous avons dû remplir un épais dossier sanitaire présentant notre planning de circulation, notre organisation… Puis, nous avons rencontré Marie-José Dandine, la maire de Vicdessos, a qui nous avons remis ce dossier. Nous avions les mêmes objectifs elle nous a donc donné son accord. Cependant la préfecture a été plus longue à le donner,” explique Natalène Aubin, vice-présidente de l’association.

Malgré cette réponse tardive, une cinquantaine d’éleveurs étaient présents pour vendre leurs bêtes lundi 21 septembre au matin. Certains venaient de Haute-Garonne, d’autres des Pyrénées-Orientales mais la plupart d’entre eux étaient Ariégeois.
Ils étaient accompagnés d’une douzaine de commerçants et sept producteurs venus pour animer la foire pour les visiteurs.

Tous ont joué le jeu et respecté les règlementations sanitaires imposées, en particulier le port du masque. Les seuls êtres vivants dont la bouche n’était pas masquée étaient les nombreuses brebis présentes pour être vendues.

Une tradition à perpétuer

Bien que la foire se soit déroulée en début de semaine et que peu de touristes soient présents, le monde agricole quant à lui n’a pas manqué à l’appel. “J’ai croisé beaucoup d’anciens éleveurs et de maquignons au cours de la matinée. Le plus souvent, ils viennent pour l’ambiance et par nostalgie,” décrit Natalène Aubin.

La foire de la Saint-Matthieu est un événement primordial pour les éleveurs d’ovins. Elle permet aux éleveurs de renouveler leur cheptel, de vendre des animaux ou en acheter d’autres. Les jeunes installés peuvent entre autres constituer leur troupeau grâce à ce type d’événement.

Prédation, le fardeau des éleveurs

La Saint-Matthieu n’est pas une foire touristique mais une foire commerciale. C’est un argument que nous avons mis en avant face à la maire du village mais aussi à la préfecture pour assurer son maintien. Nous avons de plus en plus de difficultés à vendre les animaux à cause de la prédation. Les éleveurs sélectionneurs descendent d’estive avec des brebis manquantes. À cause de cela, ils doivent en garder certaines et donc moins de ventes sont réalisées. Ainsi, le renouvellement du cheptel est moins bon,” développe Rémi Denjean, président de l’association.

La prédation n’influe pas que sur les ventes d’animaux. L’ambiance est également plus morose. Chaque année, les visiteurs sentent les éleveurs de plus en plus touchés par la perte de leurs animaux en estive. “D’habitude on rigole tous ensemble mais cette année, la majorité des conversations tournaient autour du nombre d’animaux que l’on n’a pas descendu. On espère que ça arrivera à changer au fil des années,” argumente Rémi Denjean.

Globalement, l’association de la Saint-Matthieu qualifie la foire de réussie. Les éleveurs ont été compréhensifs quant à l’organisation et la météo a été au rendez-vous. Le seul bémol, et ce depuis des années, reste la prédation qui influe grandement sur le moral des agriculteurs.

C.L.