Dès janvier 2023, les ateliers de travail des forges de Niaux déménagerons à Pamiers dans un nouveau bâtiment réfléchi pour respecter l’environnement. Découverte de cette entreprise au rayonnement international.

Après neuf ans passés comme directeur de production, Laurent Pineda est devenu, depuis 2009, le président et directeur d’exploitation des forges de Niaux, une entreprise conceptrice et fabricante de disques et coutres destinés au travail du sol et aux semis.

« L’histoire des forges se définit par une volonté de pérennité et de croissance tout en étant une entreprise responsable environnementalement, expose Laurent Pineda. Les premières traces d’activité sur le site de Niaux remontent au
19e siècle mais ce n’est qu’après la seconde guerre mondiale que les premiers disques ont été fabriqués
. »

Développement à l’étranger

Laurent Pineda, président et directeur d’exploitation des forges de Niaux, accompagné de Bernard Leblanc, directeur industriel de l’entreprise.

Très vite, les premières exportations ont commencé, dans les années 50, vers l’Italie avant de s’étendre en Espagne, en Allemagne, en Grande-Bretagne, au Moyen-Orient puis par la suite en Asie du Sud-Est, en Australie, en Nouvelle-Zélande, au Maghreb, en Amérique du Nord puis du Sud.

En effet, au fil des années, l’entreprise ariégeoise est parvenue à travailler avec des entreprises de production de machines agricoles sur l’ensemble des continents de la planète.

« À ce jour, les deux plus gros pôles d’exportation de nos disques sont l’Europe, et en particulier l’Allemagne, et l’Amérique du Nord avec les États-Unis et le Canada principalement. Puis vient l’Asie du Sud-Est. Au total, 93 % de notre chiffre d’affaires est exporté« , ajoute le président et directeur d’exploitation.

Adaptation aux clients

Nouveau bâtiment de l’entreprise, installé zone Gabrielat à Pamiers.

La particularité de ce travail à l’export est que d’un pays à l’autre les techniques culturales sont différentes. Alors que l’Amérique produit principalement du blé et du maïs sur de très grandes exploitations, en Asie, on retrouve plutôt de petites exploitations familiales sur lesquelles sont plantées des cannes à sucre.

« Ce qui fait notre force aujourd’hui, c’est qu’en plus de la fabrication des disques, nous apportons notre savoir-faire aux constructeurs pour les aider dans la conception du disque afin d’optimiser le travail du sol. Nous recherchons des solutions avec eux« , étaye Laurent Pineda.

Présence sur les salons

Du 6 au 10 novembre, l’entreprise a participé au salon international des solutions et technologies pour une agriculture performante et durable (Sima) à Paris.

« Le Sima est devenu comme notre seconde maison au fil des années. J’ai retrouvé des archives photos datant de 1960 où les forges de Niaux étaient déjà présentes à ce salon. Pour autant, en 70 ans, les intentions des entreprises participant au Sima ont changé, en grande partie grâce à l’arrivée du numérique« , précise le président et directeur d’exploitation.

Les forges de Niaux lors du salon international des solutions et technologies pour une agriculture performante et durable (Sima) à Paris, en 1960.
©Forges de Niaux

Selon ce dernier, avant l’ère numérique, les salons tels que le Sima étaient un lieu de décision, il était primordial de repartir avec des commandes. Aujourd’hui, il le défini plus comme un lieu d’échanges et de rencontres entre l’entreprise et les constructeurs mais aussi avec les clients finaux, les exploitants agricoles.

Laurent Pineda remarque également que l’aspect environnemental prend une place de plus en plus importante à ce salon. Auparavant « salon international du machinisme agricole« , il est devenu le « salon international des solutions et technologies pour une agriculture performante et durable« .

Les forges de Niaux lors du salon international des solutions et technologies pour une agriculture performante et durable (Sima) à Paris, en 2022.
©Forges de Niaux

« La notion de durabilité n’est pas anodine dans le monde agricole et nous y sommes très sensibles au sein de notre entreprise. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous avons travaillé avec l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe, ndlr) pour la création de notre nouvelle unité de production. Le Crédit Agricole, qui est notre partenaire bancaire de longue date, nous a également accompagné dans notre transition écologique et en particulier pour la création d’une centrale photovoltaïque sur le toit de notre bâtiment« , argumente Laurent Pineda.

Photovoltaïque et eau de pluie

Nouveau bâtiment de l’entreprise, installé zone Gabrielat à Pamiers.
©Forges de Niaux

Cette centrale photovoltaïque sera exclusivement utilisée en auto consommation directe. Sa production représentera entre 6 % et 8 % de la consommation globale du processus de fabrication des disques. En plus de cette installation, l’entreprise a fait le choix de se séparer du gaz naturel, utilisé sur le site de Niaux et grand émetteur de gaz à effet de serre, pour limiter son impact sur l’environnement.

Enfin, pour le traitement thermique de la chaîne de production, seule de l’eau de pluie sera utilisée.

« Nous avons notre propre unité de traitement de l’eau réalisée sur mesure en fonction de nos besoins. L’eau de pluie qui tombe sur le toit du bâtiment est stockée afin d’être utilisée au sein d’un réseau fermé avec une autonomie d’environ deux mois s’il n’y a pas de précipitation. Cette manière de travailler représente de l’innovation technologique pour l’environnement« , détaille le président et directeur de production.

De plus, tout un travail a été fait pour améliorer la qualité de vie au travail des 100 salariés de l’entreprise en réduisant la pénibilité des tâches grâce à la robotique.

« Sur le site de Niaux, nous transformons 11.000 tonnes d’acier par an pour produire environ un million de disques toutes tailles confondues. Grâce à cette nouvelle installation à Pamiers, que nous investirons en janvier 2023, nous ambitionnons de doubler cette production et d’atteindre 2,2 millions de disques par an« , conclut Laurent Pineda.

Il est à noter que ce projet « réformateur » et « transformateur » de construction d’une nouvelle usine de production sur la zone de Gabrielat est financièrement accompagné par l’État français par l’intermédiaire de l’ADEME ainsi que du dispositif France Relance.

C.L.