L’influenza aviaire fait des ravages en France depuis plusieurs mois. Indemne jusqu’à présent, l’Ariège fait face à son premier cas avéré de présence de la maladie sur son territoire. Présentation des mesures de la préfecture.
Vendredi 20 janvier, la préfecture de l’Ariège a publié deux arrêtés concernant les mesures à suivre quant à la suspicion d’influenza aviaire au domaine des oiseaux de Mazères. Une suspicion confirmée le lundi 23 janvier.
Depuis, cet espace d’accueil a dû fermer ses portes au public mais il a également été placé sous surveillance. Bien qu’elle ne représente aucun risque pour l’homme, l’influenza aviaire est très contagieuse et peut provoquer la mort des volailles et des oiseaux sauvages.
Premier arrêté

Le premier arrêté pris par la préfète, Sylvie Feucher, portait sur la mise sous surveillance du domaine des oiseaux, à Mazères, d’où la suspicion était originaire. Il a été remplacé suite à la confirmation de la présence de la maladie.
Ainsi, deux solutions s’offrent aux propriétaires : l’abattage des 156 oiseaux détenus sur le site ou la demande d’une dérogation d’abattage. En cas de dérogation, des prélèvements devront être effectués à un rythme régulier auprès des oiseaux et des opérations de nettoyage des bâtiments réalisées.
Les propriétaires devront informer quotidiennement les services de l’État quant à la santé des espèces présentes sur les lieux. Ces dernières étant confinées et isolées afin d’être protégées des animaux sauvages mais également de protéger les volailles présentes sur d’autres exploitations environnantes, tout contact avec elles devra être fait dans le respect des mesures de biosécurité.
Zone réglementée temporaire
Dans un second arrêté, la préfecture a, tout d’abord, déterminé une zone réglementée temporaire de trois kilomètres autour du domaine des oiseaux. Ce dernier a été abrogé le 23 janvier pour être remplacé par un nouveau qui établit une zone de contrôle temporaire (ZCT) d’un rayon de 20 kilomètres autour du domaine des oiseaux.

Dans le cadre de cet arrêté, les exploitations de volailles commerciales ou non commerciales et celles détenant d’autres oiseaux captifs sont soumis à diverses mesures. Tout d’abord, ces dernières ont été recensées par les services de l’État. Les volailles ou tout autre oiseau captif devront être confinés et isolés afin de limiter les contacts avec les oiseaux sauvages.
Il en est de même pour l’alimentation, les abreuvoirs, les silos ou autres lieux de stockage d’aliments qui devront être protégés de tout contact avec un oiseau sauvage.
Pour ce qui est des exploitants, il leur est demandé de limiter tout mouvement de personne, de mammifère des espèces domestiques, de véhicule et d’équipement. Ces derniers devront également renforcer les mesures de biosécurité avec la mise en place d’un système de désinfection des véhicules et des personnes en entrées et sorties de la zone professionnelle.
Surveillance de l’élevage
En cas de signes cliniques évocateurs de l’influenza aviaire, le vétérinaire sanitaire du département devra être informé sans délai.
De plus, les exploitations commerciales devront mettre en place des autocontrôles. Pour les élevages de palmipèdes, tous les cadavres devront subir un écouvillonnage cloacal hebdomadaire à la recherche du Gène M, dans la limite de cinq cadavres.
Pour ce qui est de l’environnement, il est également soumis à des autocontrôles. Un prélèvement de la poussière à l’aide d’une chiffonnette sèche doit être effectué une fois par semaine dans chaque bâtiment d’animaux vivants et analysé à la recherche du Gène M […].
Tous les autocontrôles devront être effectués le plus tôt possible, et dans un délai maximum de huit jours après publication de l’arrêté du 23 janvier 2023. Ils sont à la charge du propriétaire, devront être portés au laboratoire dans un délai de 48h et leurs résultats devront être conservés dans le registre d’élevage ainsi que dans les archives […].
La vente de volailles démarrées est possible sur les marchés si elles n’ont pas de contact avec l’avifaune. Les rassemblements d’oiseaux tels que foires ou expositions sont en revanche interdits.
Commercialisation du vivant

Les œufs à couver peuvent être déplacés dans un couvoir du territoire national ou celui d’un État membre de l’Union Européenne à condition que les œufs et leur emballage aient été désinfectés, que les mesures de biosécurité renforcées soient mises en place par le couvoir et que la traçabilité des œufs soit assurée.
Pour les poussins à destination d’échanges intra Union Européenne, ils peuvent être déplacés dans le respect de la biosécurité et si, dans les 24 h précédant le départ, l’élevage puisse prouver l’absence de signe clinique évocateur de l’influenza aviaire.
Les cadavres devront être stockés dans des containers étanches en l’attente du passage de l’équarisseur. Pour ce qui est du lisier, des déjections et des litières, leur utilisation est autorisée à condition d’être transportés dans des contenants clos et étanches, épandus sans dispositif d’aérosol et enfouis immédiatement.
Règlementation de vente
Pour le moment, seule l’exploitation suspecte, donc le domaine des oiseaux, est à l’arrêt pour ce qui est de la commercialisation des produits issus de son élevage.
Pour les autres, elles peuvent commercialiser les œufs de consommation qui devront être emballés dans un emballage jetable et les viandes de volailles.
En ce qui concerne les viandes de gibiers à plume sauvage tués par action de chasse, leur cession est interdite dans la zone de contrôle.
La zone de contrôle temporaire pourra être levée après un délai de 21 jours si aucun signe évocateur d’influenza aviaire n’est décelé dans les exploitations et si aucun nouveau cas n’est survenu dans la faune sauvage libre. Dans le cas contraire, elle sera maintenue jusqu’à stabilisation de la situation.
En cas de suspicion de la part des exploitations faisant partie de la zone de contrôle temporaire, cette dernière doit impérativement être communiquée aux services ariégeois de l’office français de la biodiversité au 05 61 65 63 44.
(Informations en date du 25/01/2023 matin, susceptibles d’évoluer)
C.L.