Les élus des JA et de la FDSEA ont rencontré Simon Bertoux, préfet de l’Ariège le 2 novembre dernier en présence de Stéphane Defos, Directeur Départemental des Territoires et Julien Enjalbert, chef du service économie agricole à la DDT.

Quelques semaines après sa prise de fonction en août dernier, les élus des syndicats majoritaires et de la chambre d’agriculture avaient invité le préfet sur le terrain. Au travers de 2 visites d’exploitations et d’une estive, le représentant de l’Etat a pu appréhender les caractéristiques et les problématiques de l’agriculture ariégeoise. La rencontre en préfecture ce 2 novembre a permis de rentrer plus en détail dans l’ensemble des sujets préoccupants.

Sécheresse et irrigation

Au printemps dernier, face au constat de l’état des ressources, les JA, la FDSEA et la Chambre d’Agriculture de l’Ariège ont proposé de réduire de 50% les volumes attribués aux irrigants. Ces restrictions ont évolué en fonction des ressources disponibles et en réponse à la pluviométrie de mai-juin. « Cet acte volontaire, mais nécessaire de la profession n’est pas sans conséquence économique. On constate une baisse de 30% de la surface en maïs semence », soulève Boris Rouquet, référent du dossier eau à la FDSEA. « Les chiffres d’affaires des cultures semencières et irriguées n’est en aucun cas compensé par les productions en sec », relève Sébastien Durand, vice-président de la FDSEA. « La gestion et la disponibilité de l’eau demeure un défi majeur pour le maintien de l’activité semencière en basse Ariège et la sécurisation des stocks fourragers dans les zones d’élevage », rappelle Boris Rouquet. La réunion du Comité de ressource en eau prévue début décembre sera l’occasion de faire le bilan de cette campagne. Rémi Toulis, président de la FDSEA a alerté les services de l’état : « il faut que les restrictions soient respectées par tous les usagers ; il est inadmissible de voir des ronds-points verdoyants alors que nos cultures se sèchent ! »

Faune sauvage et gros gibier

Christian Pujol, responsable de ce dossier à la FDSEA, a introduit ses propos en rappelant « la bonne entente entre le monde agricole, les chasseurs et les piégeurs » avant de demander aux représentants de l’état « la simplification et du bon sens pour les demandes de battues administratives ou le classement des espèces nuisibles ». Les dégâts de corvidés sont exponentiels sur les semis de printemps. Les préjudices sont chiffrés à plusieurs milliers d’euros par exploitation. Christian Pujol a également soulevé la nécessaire régulation des sangliers et le respect des plans de chasse des cervidés, deux espèces préjudiciables pour les cultures et les prairies.  Les syndicats ont également demandé des moyens supplémentaires alloués aux louvetiers pour l’exercice de leurs missions.

MHE

L’Ariège est touchée depuis plusieurs semaines par la Maladie Hémorragique Epizootique qui n’est pas sans conséquence pour les élevages de ruminants infestés. Alexis Cabanié, secrétaire général adjoint des JA, indique qu’« en plus d’une surveillance accrue,  la disparation des signes cliniques nécessitent des soins aux animaux pendant plusieurs jours avec des produits vétérinaires onéreux ». Baptiste Pujol, secrétaire général adjoint des JA précise que « nous avons peu de recul sur la maladie et à ce jour, nous pouvons difficilement estimer les pertes indirectes comme des problèmes de fertilité  ou des avortements mais nous savons que la maladie laissera des traces dans les élevages ».

Les élus ont rappelé au préfet les demandes portées par la Fédération Nationale Bovine pour redonner espoir et perspectives aux éleveurs touchés, soit une aide de l’état pour la prise en charge des frais vétérinaires et analyse ainsi qu’une compensation des pertes indirectes.

PAC

Alors que les versements des aides PAC étaient annoncés par le ministre entre le 16 et le 18 octobre, plusieurs centaines d’exploitations ariègeoises sont encore en attente des paiements. Clémence Biard, présidente des JA a clairement revendiqué : « Les agriculteurs sont une fois de plus victimes des disfonctionnements de l’administration, c’est inacceptable ! Nous ne devons pas être la variable d’ajustement ». Le montant des aides qui seront versées semblent de pas être à la hauteur du Plan Stratégique National notamment sur les aides animales, les aides JA et l’éco régime.

Prédation

L’été 2023 s’inscrit malheureusement dans la même dynamique de prédation que les années précédentes. Les conditions de travail des bergers, vachers et éleveurs sont invivables au cœur des foyers de prédation ursine. Le loup gagne de nouveaux territoires dans les coteaux de l’Ariège, égorgeant plusieurs brebis et semant la panique et l’inquiétude chez les éleveurs. Face à ce constat et à l’inefficacité des mesures proposées par l’état, les syndicalistes ont une fois de plus réitéré leur colère et leur inquiétude.

V.B