Les Jeunes agriculteurs de l’Ariège ont tenu leur assemblée générale départementale le 13 mars dernier au lycée agricole de Pamiers.
Manifestations, rassemblements, actions en faveur des jeunes installés, l’année 2019 a été riche pour les JA 09.
Le syndicat en a fait le bilan à l’occasion de son assemblée générale départementale qui a eu lieu le 13 mars dernier dans l’amphithéâtre du lycée agricole de Pamiers. Pierre Goulard, chargé de l’agronomie et de l’environnement à la chambre régionale d’agriculture d’Occitanie, était présent pour l’occasion afin de présenter l’étude Climagri réalisée par l’établissement consulaire.
“L’année 2019 a été riche et intense pour notre syndicat, développe Clémence Biard, présidente. Les forces de notre réseau sont notre capacité à accompagner les installations de jeunes mais aussi notre organisation cantonale.” En effet, chacun des cantons syndicaux du département a été représenté par le président ou vice-président de celui-ci.
De nouveaux événements syndicaux
Tour à tour, ils ont mentionné les actions passées au cours de l’année 2019, comme le Festiv’Agri qui a marqué les esprits l’an passé avec un bénéfice incomparable à celui des années précédentes, mais également les actions à venir. Organisation de repas, loto, foire de la Barguillère, concours agricoles, les nouvelles équipes cantonales, fraîchement élues ne manquent pas d’idées pour valoriser le syndicat.
L’événement principal de cette année 2019 a été la victoire de l’association FDSEA/JA à la chambre d’agriculture. “Cette élection a permis à de jeunes élus JA d’entrer au bureau de la chambre et de s’investir dans le fonctionnement de l’agriculture à l’échelle départementale” se félicite Clémence Biard.
Le syndicat souhaite être encore plus présent pour ses adhérents au cours de l’année à venir. Lors des deux sessions organisées en décembre 2018 et novembre 2019, une vingtaine de JA ont suivi une formation de la Safer afin de renforcer leur rôle de référent. Cette position leur permet d’informer des jeunes installés ou futurs installés des terres en vente sur leur territoire mais également de les accompagner dans leurs démarches. “Il faut que référents et adhérents soient régulièrement en contact afin de s’informer mutuellement. Si un adhérent est en recherche de terrain, il ne doit surtout pas hésiter à appeler la personne en charge du dossier Safer sur leur localité”, encourage Clémence Biard.
Évolution des modes de communication
L’arrivée de Mélina, nouvelle animatrice, en octobre a également insufflé un nouvel élan au syndicat. De nouveaux modes de communication ont été mis en place pour informer les adhérents. En complément du traditionnel JA Mag édité tous les deux mois et des parutions hebdomadaires dans le journal Terres d’Ariège, JA 09 propose chaque mois une newsletter appelée JOJA09 qui retrace le bilan des actualités du mois écoulé. J’actus 09, à parution hebdomadaire ou bimensuelle relate des événements liés à l’agriculture de façon générale. Enfin, pour la nouvelle année, le Book’Agri 09 va faire son apparition. Chaque adhérent pourra communiquer des informations le concernant ainsi que des photos de son exploitation afin de créer une base de données à destination des divers modes de communication du syndicat.
Le syndicat est également engagé dans de nombreuses luttes pour préserver l’agriculture. L’une d’entre elles est particulièrement importante : la prédation. “L’Ariège est le premier département le plus touché par l’ours. En 2019, ce sont presque 1.200 brebis qui sont décédées suite à des attaques”, précise Nicolas Mathe, en charge du dossier au sein des JA 09. Tous s’inquiètent pour l’année à venir.
Les retards de paiements de la PAC en octobre ont également été l’une des préoccupations du syndicat. Au total, ce sont
250 dossiers qui n’ont pas été réglés à temps dans le département. Afin de montrer leur mécontentement, les JA ainsi que la FDSEA se sont rassemblés devant la préfecture de nombreuses fois mais également à l’occasion des feux de la détresse dans tout le département.
Des projets à venir
Pour l’année 2020, le syndicat prévoit de nombreux projets : réaliser un diagnostic territorial et structurer le réseau, accueillir un jeune en service civique, participer à la nouvelle PAC mais également se rendre dans les exploitations de tous les nouveaux installés au cours de l’année.
Cédric Munoz, co-président de la FDSEA, est intervenu au cours de l’assemblée générale pour rappeler l’importance pour les deux syndicats de travailler main dans la main. “En cinq ans nous n’avons pas eu une année normale quant au versement des aides PAC, les chartes concernant les ZNT sont un enjeu important pour préserver nos cultures. Aujourd’hui pour faire simple, tout est un combat. C’est la raison pour laquelle nous devons rester soudés.”
Cette assemblée générale a également été l’occasion pour le syndicat de remercier tous ses partenaires, le Crédit Agricole, le CERFrance, Groupama ou encore la chambre d’agriculture.
Philippe Lacube, président de la chambre d’agriculture était présent pour l’occasion. Dans un discours, il a rappelé que cinq membres des JA étaient élus au bureau de l’établissement consulaire. Tous ont la possibilité de suivre des formations par le biais de leur position. “Nous avons besoin de syndicats forts qui vont dans les rues comme ça a été le cas en octobre dernier. Aller dans la rue est un levier pour pouvoir négocier avec l’État”, rappelle ce dernier.
C.L.
Étude Clim’agri, présentée par Pierre Goulard
Pierre Goulard, chargé de l’agronomie et de l’environnement à la chambre régionale d’agriculture d’Occitanie, était l’intervenant principal de cette AG départementale.
Il s’est déplacé afin de présenter l’étude Clim’agri réalisée par l’établissement consulaire à l’échelle régionale. Quatre scénarios ont été étudiés pour savoir quel serait le meilleur mode de production à mettre en place au fil des années afin de réduire l’impact carbone de l’agriculture.
Un diagnostic a été réalisé en 2013 pour une étude entre mars 2018 et septembre 2019. Selon cette étude, l’agriculture représente 30% de l’émission régionale de gaz à effet de serre. Ramené à l’hectare, la région Occitanie à un taux d’émission 35% inférieur à la moyenne nationale.
Cette étude prospective pour 2050 montre qu’un scénario en particulier est favorable à la préservation du potentiel nourricier de la région tout en préservant l’environnement. Ce dernier appelé “Agriculture productive et territorialisé”. Il favorise une agriculture productive avec la mise en place du système de trois cultures en deux ans et une production territorialisée avec un développement des circuits courts et de labels garantissant la qualité des productions.
L’agriculture de conservation sera également développée dans ce scénario et atteindra 50% des surfaces cultivables afin de protéger les sols, stocker du carbone et réduire la consommation de carburant et d’engrais à l’hectare.
Une table ronde composée de professionnels et d’élus locaux a suivi cette présentation afin de mettre en avant diverses démarches allant dans le sens du quatrième scénario.
Romain Deloustal, trésorier des JA d’Occitanie, Sébastien Durand, céréalier installé à Saint-Félix-de-Tournegat, Aude Pelletier, cheffe du service projet environnement à la chambre d’agriculture de l’Ariège, Étienne Galinier, délégué régional des JA d’Occitanie et Philippe Lacube, président de la chambre d’agriculture de l’Ariège, étaient présents ainsi que Pierre Goulard.
Suite au lancement de cette étude, le syndicat JA a proposé le quatrième scénario, choisi par l’ensemble des chambres d’agriculture de la région Occitanie. Dans cet objectif, l’Ariège fait l’objet d’expérimentations quant à la gestion de l’eau. Aude Pelletier a tenu à rappeler que le département était en retard en ce qui concerne les demandes de certification Haute valeur environnementale (HVE) car peu de demandes sont faites.
Sébastien Durand était présent quant à lui pour présenter l’unité de méthanisation qu’il est actuellement en train de construire à Ludiès avec son frère Maxime. La méthanisation est en effet une des réponses qui pourrait être donnée dans le cadre du quatrième scénario.
Cette intervention a permis aux jeunes installés d’être sensibilisés à l’avenir et à l’évolution de l’agriculture.
C.L.
