Les élus locaux se concertent pour proposer un nouveau pouvoir décisionnel sur le plan ours.
Le 28 juillet dernier s’est réuni à la mairie de Foix un groupe de travail sur l’ours.
Une initiative lancée par Christine Tequi, présidente du conseil départemental, Philippe Lacube, président de la chambre d’agriculture et Alain Servat, président de la fédération pastorale de l’Ariège.
L’État demande aux acteurs locaux d’être force de proposition
En janvier dernier, la rencontre entre Philippe Lacube et le président de la République Emmanuelle Macron a redonné espoir à la profession agricole ainsi qu’au monde rural pyrénéen quant à la situation de l’ours bien présent dans nos montagnes.
Le fruit de cet échange devait mettre fin à la réintroduction de l’espèce sur le Massif, actionner le dispositif “ours à problème” et enfin donner une voix aux élus locaux, représentant de la population concernée par l’ours. Aujourd’hui, l’État semble prendre conscience de l’implication nécessaire des acteurs locaux sur la thématique. C’est pourquoi un modèle de gouvernance décisionnelle leur a été proposé le 31 juillet afin de faire avancer ce dossier (Cf.schéma).

Une gouvernance locale révolutionnaire au plus près du territoire
Cette proposition de gouvernance locale sera structurée juridiquement avec un rôle et des missions dédiées uniquement au traitement du sujet ours en Ariège. Cette “instance décisionnelle” est un moyen d’agir pour le territoire et sera composé d’une commission d’élus (État, conseil départemental, EPCI) ainsi qu’une commission technique (chambre, syndicats, ADT, CCI…) en lien étroit pour recréer une dynamique territoriale.
Elle permettra d’être plus réactif, précis et légitime sur les décisions à prendre grâce à l’intervention d’un groupe d’experts composés de scientifiques, ou encore de professionnels locaux connaissant parfaitement le terrain d’action. Aujourd’hui ce modèle illustre le cas ariégeois mais il peut être décliné à plusieurs échelles que ce soir celle d’une vallée comme celle du massif pyrénéen.
Des craintes subsistent
Proposer des solutions ne se résume pas qu’à une idée. Aujourd’hui les acteurs locaux se heurtes à un État qui n’intègrera peut-être pas cette nouvelle gouvernance. Surtout avec des élus qui n’ont plus aucun regard et pouvoir sur la situation de l’ours. La difficulté est de savoir ce qui sera retenue par l’État et ce qui aura un impact réel. Il faut faire évoluer les lois qui ne sont plus adaptés au territoire pour créer une politique locale cohérente.
Un manque de transparence de l’État
Trois semaines après l’attaque de quatre ours sur l’estive d’Ustou et la tentative d’effarouchement des agents de l’OFB, les rapports officiels de cette nuit se font encore attendre. Un manque de transparence de la part des services de l’État montre une fois de plus que les élus locaux perdent en légitimité et en pouvoir. Le partage de ces documents serait un premier pas pour comprendre tous les rouages de ce dossier épineux, surtout quand la Slovénie tue plus de 120 ours pour réguler cette espèce. Une gestion de l’ours à l’échelle européenne serait peut-être à envisager..
FDSEA ET JA 09