Après deux années de report, la chambre d’agriculture de l’Ariège a tenu le 30 novembre sa deuxième agora avec pour invité François Purseigle, sociologue du monde agricole.

Une soixantaine de personnes s’est regroupée sur invitation de la chambre d’agriculture de l’Ariège le jeudi 30 novembre aux forges de Pyrène à l’occasion de son agora.

Tout au long de l’après-midi, exploitants, représentants des organisations professionnelles agricoles (OPA) et techniciens ont échangé autour de diverses activités et interventions.

Jean-Yves Bousquet et Christelle Record ont tout d’abord ouvert cette agora en excusant le président, Philippe Lacube qui ne pouvait être présent pour des raisons familiales.

Aujourd’hui, de nombreux reproches sont faits au monde agricole sur sa manière de travailler. L’agriculture ariégeoises qui est pourtant extensive se voit elle aussi critiquée. L’objectif de cette agora est pour nous de savoir quelle est la place de l’agriculture dans la société selon nos partenaires mais aussi quelle image ils en ont”, entame Jean-Yves Bousquet.

En effet, le vice-président a rappelé que l’une des priorités de cette mandature était de rapprocher le monde agricole du territoire et des populations qui le constituent.

La chambre d’agriculture a d’ores et déjà mis en place des conventions avec les communautés de commune. Nous participons à de nombreuses commissions au sein de celles-ci qui directement ou indirectement peuvent nous concerner. C’est une volonté forte de l’équipe du bureau”, ajoute-t-il.

Un temps de partage

Tous les participants ont ensuite été répartis autour de six tables, accompagnés d’un élu du bureau et d’un technicien de la chambre d’agriculture, afin de prendre part à deux ateliers.

Ce qui est principalement ressorti de ces derniers est la volonté et l’aspiration de chaque entité à être moins isolée et à coopérer ensemble mais aussi d’aller vers la société en expliquant leur travail. La question du renouvellement des générations et de la transmission des savoir-faire a également été soulevée par beaucoup de groupes de travail.

Mais ce qui est surtout ressorti, c’est que l’agriculture était vivement encrée dans le territoire et qu’elle avait une place importante pour les personnes composant l’assemblée.

Une intervention enrichissante

François Purseigle, sociologue du monde agricole et professeur à l’institut national polytechnique de Toulouse est ensuite intervenu. Cet ingénieur de formation s’est ensuite spécialisé dans la sociologie et a passé un doctorat.

Selon le sociologue, les Français accordent leur confiance aux agriculteurs mais ils remettent en question certaines formes de production. L’éclatement des structures d’exploitation a chamboulé leurs connaissances de ce milieu car l’agriculture n’est plus définie par le seul modèle de l’exploitation familiale. Mais il a ajouté que toutes les catégories socioprofessionnelles font face à la controverse et que ce n’est pas propre aux agriculteurs.

La controverse n’est pas liée à un désamour de la population. Les Français sont tellement attachés à l’agriculture qu’ils pensent pouvoir donner leur avis dessus. Ils pensent que les agriculteurs sont là par essence et que c’est naturel mais ils oublient de constater les problématiques auxquelles vous faites face comme ceux liés à la transmission ou à la transition”, détaille le sociologue.

L’avenir par la Pac

Après des échanges fructueux avec le sociologue, l’assemblée s’est vue proposée un éclairage sur la future Pac qui entrera en vigueur en janvier 2023. Emmanuel Lecomte, directeur de la chambre d’agriculture de l’Ariège, et Jean-Yves Bousquet ont présenté les avancées en date concernant la réforme de la Pac face à l’assemblée principalement composée de partenaires.

Il est important selon nous que vous ayez une vision de ce qui attend le monde agricole dès l’année prochaine. Notre département à forte production animale sera sûrement impacté par la réforme et l’attribution des aides couplées animales”, présente Emmanuel Lecomte.

La question du paiement vert et des éco-régimes a également été vivement abordée car elle pourra elle aussi fortement influer sur les aides perçues par les exploitants.

C.L.