L’interprofession laitière a proposé une journée de E-conférences dédiée à l’élevage laitier le 1e juin. Pour l’occasion, des éleveurs, des sociologues et des chercheurs étaient présents.

Le Cniel a lancé depuis janvier 2020 la campagne “France terre de lait”. L’objectif de celle-ci est de promouvoir la filière laitière et les productions françaises.

Ce programme est prévu de durer jusqu’en 2025 et s’oriente autour de quatre principes forts :

  • la responsabilité des producteurs, transformateurs et distributeurs de proposer les produits de qualité aux consommateurs ;
  • le progrès au quotidien afin de répondre aux enjeux environnementaux ;
  • la transparence auprès des consommateurs pour leur apporter des garanties sur les grandes performances de la filière ;
  • l’écoute et le dialogue pour être au plus près des attentes sociétales.

En un an, les producteurs et autres acteurs de la filière ont travaillé sur quatre axes de performances : sanitaire, économique et sociale, alimentaire et enfin les performances de productions responsables.

Aider les acteurs de la filière

En ce qui concerne l’aspect économique et social, un travail est fait pour promouvoir une rémunération juste et équitable des acteurs de la filière. Pour cela, le Cniel a entre autres publié deux guides de bonnes pratiques contractuelles et commerciales. L’un concerne les producteurs et les transformateurs et l’autre les transformateurs avec les distributeurs.

Le bien être des éleveurs est également d’une importance primordiale pour l’interprofession. En effet, selon une étude réalisée auprès de ces derniers, 54,5 % d’entre eux sont satisfaits de leur métier mais il y a tout de même un tiers d’entre eux qui se disent en souffrance.

Aujourd’hui, 42 % des éleveurs laitiers ont plus de 50 ans et s’approchent de la retraite. Ainsi, il est important pour l’interprofession de promouvoir la filière auprès des jeunes. Selon eux, un jeune sur dix seulement connait les métiers de l’industrie laitière. Autant d’entre eux savent quelles sont les formations menant à l’élevage laitier.

Le Cniel travail également sur la réduction des émissions de carbone des exploitations en partenariat avec l’Idele, France Conseil Élevage et les chambres d’agriculture. L’objectif est de déminuer de 17 % l’empreinte carbone du lait d’ici 2025 selon l’interprofession.

©Cniel/France terre de lait

La qualité française

Les produits laitiers français sont reconnus internationalement pour leur qualité. Une qualité que l’interprofession souhaite préserver et renforcer. Ainsi, depuis début 2020, le nombre d’analyses d’échantillons de lait a fortement augmenté pour assurer des produits de qualité aux consommateurs.

Un travail est également fait pour réduire la présence de résidus antibiotiques dans le lait. Ce dernier a été entamé bien en amont du lancement de “France terre de lait”. En effet, les traitements intra-mammaires ont diminué de 15,4 % entre 2018 et 2019.

En 2020, probablement en raison de la crise sanitaire, le Cniel a pu observer un retour des produits laitiers sur les tables françaises. Selon une étude, 41 % d’entre eux considèrent les produits laitiers comme faisant partie des aliments indispensables dans leur quotidien. Ils attribuent d’ailleurs la note de 7,61/10 aux produits laitiers.

La France est le premier consommateur de beurre et le second de fromage du monde par habitant. Les produits laitiers représentent 13 % des dépenses alimentaires des foyers chaque année.

Encourager l’installation

Pour autant, la filière laitière a tout de même des difficultés à attirer les jeunes. De nombreux postes ne sont pas pourvus dans les entreprises de transformation ou restent à pouvoir pendant longtemps.

Puis, en parallèle, une bonne partie des exploitations laitières reprises par des jeunes sont transformées pour se consacrer à une autre production.

C’est le cas en Ariège par exemple. Le nombre d’exploitations laitières a fortement baissé au cours de ces dix dernières années. Pour remédier à cela, la chambre d’agriculture a mis en place un groupe de travail composé d’élus et de contrôleurs laitiers.

Lors de la première réunion qui s’est tenue fin mai, ces derniers ont pris la décision d’organiser en octobre une journée dédiée aux producteurs laitiers, qu’ils soient dans la filière bovine, ovine ou caprine.

L’une des plus grandes inquiétudes des élus est que certains producteurs vendent leur production hors du département et qu’à l’inverse, les transformateurs installés en Ariège sont obligés de se fournir en dehors du département par manque de production.

En réunissant le plus grand nombre de producteurs, les élus de la chambre souhaitent redonner une dynamique et un intérêt à la production laitière mais également promouvoir l’installation dans cette filière.

C.L.