Samedi 20 novembre, un chasseur a été grièvement blessé par une attaque d’ours dans la vallée d’Estours, au-dessus de Seix. Le risque d’accident mortel est omniprésent.

L’information fait la Une de nombreux médias depuis samedi soir, un chasseur a été attaqué par une ourse samedi 20 novembre après-midi près de Seix.

Trainé sur 30 mètres, il a pu s’en tirer en abattant le plantigrade de deux coups de fusils selon les chasseurs présents aux alentours. L’homme âgé de plus de 70 ans a été grièvement blessé suite à cette attaque.

Équipé d’un talkie-walkie, il a pu contacter les autres participants de la battue au sanglier organisée dans la vallée d’Estours. Par chance, une pompier volontaire faisait partie de l’équipe et a pu stopper les saignements en attendant l’arrivée des secours.

Ses deux jambes ont été touchées au cours de l’attaque. Le chasseur a d’abord été emmené au Chiva puis à Purpan où il est soigné. Son pronostique vital n’est pas engagé, un soulagement aux vues de la brutalité de l’attaque.

L’événement s’est déroulé à 1.200 mètres d’altitude ce qui est relativement bas si l’on observe les départs de randonnées proposées dans le département mais surtout dans le Couserans où la majorité des ours sont présents.

Un risque pour les promeneurs

Demain, un randonneur lambda pourrait à son tour se retrouver face à un ours et se faire attaquer. Cependant, il ne sera pas armé d’un fusil grâce auquel il pourra se défendre. Il pourrait donc y perdre la vie.

Ici, le chasseur s’est retrouvé face à deux oursons et a été attaqué par l’arrière par la femelle plantigrade, selon les personnes présentes à la battue. Les ourses sont en effet réputées pour être très maternelles. Si le lien olfactif qu’elles ont avec leurs petits est rompu par une autre odeur, en l’occurrence une odeur humaine, elle attaquera automatiquement.

Cependant, en raison du paysage boisé que propose l’Ariège, il est rarement possible de savoir que l’on a rompu ce lien en se promenant. Ainsi, les risques d’attaque augmentent fortement, en particulier quand on sait que les ours se trouvent à 1.200 mètres dans cette vallée.

Même pas peur

De plus, les ours n’ont pas peur des hommes. Cette affirmation a déjà été confirmée cet été lorsqu’un berger a été poursuivi par un ours jusqu’à sa cabane près de Saint-Lary. À cela s’ajoute cette attaque d’un chasseur armé par une femelle dans le Couserans.

Ainsi, plusieurs questions se posent. Quelle sera la réaction des médias et de l’État le jour où le drame arrivera et qu’un randonneur ou un éleveur se fera tuer par un ours ? Pire encore, son corps sera-t-il retrouvé ? Une famille pleura-t-elle la disparition d’un proche pendant des années parce qu’il aura été tué par un ours puis dévoré par les vautours attirés par son sang ?

Une mauvaise publicité ?

Ces interrogations ne sont pas anodines, elles sont justifiées en raison des événements tragiques qui se succèdent chaque année. Suite à cet événement grandement médiatisé à l’échelle nationale, on peut également se demander quel sera l’avenir du tourisme en Ariège et plus largement dans les Pyrénées.

D’un côté, les personnes en faveur de la cohabitation avec les ours vont-ils refuser de venir découvrir notre département car ils n’auront qu’une image en tête : l’Ariège est le pays des tueurs d’ours, avec deux plantigrades tués en un peu plus d’un an ?

De l’autre, les randonneurs aguerris vont-ils vouloirs venir en Ariège se promener au risque de se retrouver face à un ours et d’y laisser une jambe ou même leur peau ?

Cette question n’est pas à prendre avec des pincettes, elle est réelle. Alors que l’Ariège est l’un des départements les plus naturels où l’air est le plus pur de l’Hexagone, il serait boudé par les touristes à cause de la réintroduction des ours et leur comportement dangereux face à l’homme ?

C.L.