Le 18 octobre, la préfecture de l’Ariège résonnera au son des cors des chasseurs et des bruits de la foule pour soutenir les six représentants convoqués au tribunal.

À l’approche de l’audience des représentants du monde rural que sont Rémi Toulis, Cédric Munoz, Clémence Biard, Philippe Lacube, Jean-Luc Fernandez et Jean-Pierre Mirouze, chacun d’entre eux s’exprimera dans Terres d’Ariège chaque semaine.

Après les deux représentants de la FDSEA, celle des Jeunes Agriculteurs et de l’Aspap, c’est au tour de Jean-Luc Fernandez, président de la fédération départementale des chasseurs de l’Ariège de vous parler.

Trois question à …

Quel est votre parcours professionnel en faveur de la ruralité ?
Jean-Luc Fernandez :
J’ai fait une grande partie de ma carrière professionnelle à Toulouse faisant fonction d’inspecteur de l’hygiène et de la santé, spécialisé dans la gestion et la régulation de la population animale. Dans des grandes villes comme Toulouse, la chasse est interdite sur l’ensemble de la commune pour autant il est tout de même nécessaire de réguler le gibier qui y est présent. On ne le pense pas mais il y a beaucoup de gibier en ville en particulier en périphérie du centre-ville ou encore dans des friches industrielles. On peut retrouver des renards, des palombes ou encore toute sorte de cervidés. Les grands gibiers adorent les zones où la végétation est luxuriante et elles sont nombreuses à Toulouse. Alors, les espèces y sont régulées grâce à des lieutenants de louveterie ou à des entreprises spécialisées.


Et votre parcours politique ?
J-L.F. :
J’ai grandi dans une famille de chasseurs. C’est donc naturellement que j’ai passé mon permis dès que j’ai eu l’âge requis. Depuis, il n’y a pas une année où je ne l’ai pas validé et je continuerais de le faire jusqu’à ma mort même si je suis en maison de retraite et que je ne peux plus me déplacer. J’ai commencé par la chasse au lièvre puis au chien d’arrêt avant de me familiariser à la chasse au chien courant en moyenne montagne. Au fil des années, je me suis investi au sein du conseil d’administration de la fédération départementale des chasseurs de l’Ariège avant d’en devenir le président il y a 14 ans maintenant. Je suis également vice-président de la communauté de communes Couserans Pyrénées en charge du développement durable et deuxième adjoint de la commune d’Aleu, dans le canton de Massat.


Comment appréhendez-vous l’audience à venir ?
J-L.F. :
Pour être sincère, je ne comprends pas trop ce que je fais là. Je suis un républicain qui respecte les règles et la loi. Le 5 mai 2018, j’ai répondu, avec d’autres chasseurs, à un appel du monde rural pour apporter une contradiction aux associations environnementalistes qui se sont regroupées à la Bastide-de-Sérou. Cette réunion a d’ailleurs été organisée dans le dos du maire à l’époque qui ignorait que 14 d’entre elles seraient présentes ce jour-là. S’il l’avait su, il ne leur aurait pas donné l’accès à la salle. Dans mon souvenir, la manifestation s’est déroulée dans le calme et même si les esprits se sont échaudés et que la tension était à son comble en raison d’actions en justice contre la chasse, menées par ces associations, nous avons fait en sorte que cette manifestation reste pacifique. J’ai aidé à calmer les esprits donc je ne comprends pas le sens de ces deux convocations, une à titre personnel et l’autre en tant que président de la fédération départementale des chasseurs. Je tiens également à préciser que la veille, nous étions dans les locaux de la préfecture avec la préfète de l’époque pour l’informer de notre volonté de manifester. J’irais tout de même au tribunal, serein. Ce jour-là, je représenterais certes les chasseurs mais aussi l’ensemble de la population rurale. Aucun autre département n’unit de la sorte le monde rural autour de nombreux enjeux. Lorsque la chasse sera vraiment mise à mal, l’agriculture, le pastoralisme et le travail forestier le seront aussi. La chasse est une activité essentielle pour tous les acteurs ruraux et c’est ce que je défendrais au tribunal.

Jean-Luc Fernandez,
président de la fédération départementale des chasseurs de l’Ariège

C.L., pour FDSEA et JA09