Jean-Jacques Michau est intervenu au Sénat le 10 novembre pour défendre les droits des exploitants ariégeois face au Gouvernement et en particulier à Julien Denormandie.

À l’issue de la manifestation menée par les syndicats FDSEA et JA le 1e novembre au pied des locaux de la direction départementale des territoires (DDT), le sénateur, Jean-Jacques Michau, a contacté les présidents de chacun des syndicats majoritaires du département afin de savoir quelles étaient les revendications de cette manifestation.

Face aux explications données par Clémence Biard et Rémi Toulis concernant les retards de paiements des avances de la Pac au 15 octobre pour une centaine d’exploitants, le sénateur a souhaité intervenir au Sénat à ce propos.

Ainsi, le 10 novembre, à l’occasion des questions d’actualité au Gouvernement, Jean-Jacques Michau s’est adressé au ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie.

Il a entamé son intervention en soulevant l’échec de la loi Egalim et les “timides avancées” que vont donner la loi Egalim 2, récemment votée au Sénat. Selon lui, cette loi seule ne suffira pas à assurer aux exploitants agricoles un revenu correct, c’est la raison pour laquelle les agriculteurs comptent tant sur les aides européennes de la Pac.

Il y a de fortes conséquences lorsque les aides ne sont pas versées aux dates prévues. Les agriculteurs doivent négocier des emprunts pour combler leur besoin de trésorerie. C’est le cas notamment en Ariège mais aussi dans d’autres départements en Occitanie. Vos services annoncent pour beaucoup d’exploitants concernés un paiement au plus tard au 15 décembre ce qui les mènent à deux mois sans aides, et encore si la promesse faite arrive à être tenue. […] Je déplore que l’administration française n’ait pas les moyens d’effectuer les contrôles dans les délais impartis pour que les agriculteurs aient les aides nécessaires à leur survie. Qu’allez-vous faire monsieur le ministre ?” a martelé Jean-Jacques Michau devant l’hémicycle avant d’être applaudit par ses confrères.

Reporter la faute

À cette question, le ministre a botté en touche et mis en avant les “avancées de la loi Egalim 2”. Il a ensuite affirmé que les résultats quant aux avances de la Pac étaient très positifs cette année avec pour l’Ariège 95 % des dossiers traités dans les temps.

Julien Denormandie a ensuite justifié l’existence de dossiers encore en suspens par des contrôles en cours mais aussi des dérogations aux surfaces d’intérêt écologique (SIE). Pour finalement conclure que le Gouvernement actuel faisait mieux que le précédent avec 99,7 % des paiements dans les temps en 2020 contre 4,45 % en 2017 et 0 % en 2015 au moment de l’entrée en vigueur de la précédente Pac.

Malgré cette réponse insatisfaisante de la part du ministre, les élus syndicaux ariégeois remercient vivement le sénateur Michau d’avoir pris la parole pour défendre les ariégeois et de s’impliquer autant pour l’agriculture de son département.

Une fois encore, le problème reste le même. L’État exige de nous de respecter des délais lorsque nous remplissons nos demandes d’aides mais il n’est pas en capacité de tenir sa part du marché en délivrant nos acomptes à la date promise,” ont tous deux réagis Clémence Biard et Rémi Toulis.

C.L. pour FDSEA et JA