Morgane Boutin, éleveuse d’équins sur la commune d’Escosse a accueilli les Jeunes Agriculteurs de l’Ariège pour un entretien plus qu’enrichissant.
Morgane Boutin est installée sur la commune d’Escosse depuis 2018 en élevage équin. Elle élève des chevaux Castillonais et Mérens aux écuries du Chot, sur 32 hectares de plaines et met tout en œuvre pour faire évoluer son exploitation.
Une passion qui est devenue un métier
Depuis très jeune fille, Morgane a toujours souhaité être en contact avec les chevaux. Passant du sport étude en équin pendant trois ans au collège de Castelnaudary à un BEPA entraînement cheval de course et sport à Mont-de-Marsan, elle a fait de cette passion un réel tremplin pour sa carrière professionnelle.
Ariégeoise d’origine, Morgane est passée par un Bac pro CGEA en vache laitière pour enrichir ses compétences en tant que cheffe d’entreprise dans le domaine agricole. En effet, elle n’est pas issue d’une famille d’agriculteurs et possède un réel attachement à son département d’origine.
“J’aime la ruralité. L’Ariège est un département qui détient un patrimoine exceptionnel en terme d’élevage. Le souhait de me lancer dans la filière équine a été une évidence mais j’ai toujours accordé de l’importance à me construire un bagage solide pour être prête à gérer une structure,” précise la jeune femme.
Il est vrai que Morgane ne s’est pas installée tout de suite après ses études. Elle s’est formée dans d’autres domaines en enchaînant les petits CDD avant de créer son exploitation. “J’ai tout créé de A à Z, mes parents n’étant pas agriculteurs, je me suis débrouillée et je me suis fait un réseau,” mentionne-t-elle. Cette jeune agricultrice s’est installée en 2018 avec huit hectares exploitables de terrain pour ses quatre juments.

Elle a mis en place trois ateliers afin de pérenniser son installation, la pension travail qui permet d’obtenir un revenu stable toute l’année et la valorisation de l’élevage des chevaux par le débourrage et le dressage. Avec 50.000€ d’investissement dans ce projet, elle a pu structurer son installation et démarrer son activité.
“Je souhaite avant tout m’occuper du confort des chevaux avant d’investir dans des bâtiments plus conséquents pour mes entraînements. L’argent que je gagne est aujourd’hui directement réinvesti dans mon exploitation grâce à la DJA qui m’offre l’opportunité pendant quatre ans de bénéficier d’un minimum de revenu,” explique la jeune éleveuse.
Des projets d’avenir
La dynamique de Morgane est continue. Elle est en attente, à l’horizon 2022, de la construction de deux bâtiments photovoltaïques pour valoriser les conditions d’entraînements de ses chevaux et des cavaliers. Une carrière semi-ouverte afin de faire face aux intempéries (canicule, pluie) et un bâtiment supplémentaire pour abriter les chevaux. “C’est grâce à la société Thyséo que j’ai pu obtenir ces bâtiments. Elle m’a accompagné dans la réalisation des plans très facilement, même si les bâtiments ne m’appartiennent pas tout de suite c’est une réelle solution pour développer mon exploitation,” étaye Morgane.
La communication pour une meilleure valorisation
Pour valoriser ses écuries, Morgane accorde une importance capitale à la communication. Elle est présente sur les réseaux sociaux, avec un bouche à oreille qui fonctionne plutôt très bien. “Si j’avais un conseil à donner pour communiquer aujourd’hui, c’est qu’il faut rester constamment actif sur les réseaux. J’ai une activité de loisirs qui demande d’être toujours présente. C’est très important pour valoriser mon savoir-faire et rester proche de mes clients,” explique la jeune femme.
Des difficultés constatées
La filière équine reste une production à part entière. Il est encore difficile d’intégrer cette filière aux filières agricoles classiques, selon Morgane. Certaines aides sont ouvertes aux bovins et ovins et non aux équins. “La production de poulains est aussi complexe que la production des broutards. Des éleveurs adoptent un système de commercialisation avec la vente de caissettes de viande et moi je vends de la pension de travail ce qui reste une activité qui devrait avoir les mêmes aides” ajoute Morgane.
La jeune femme a également mentionné les problématiques d’accès aux estives. “Je ne peux pas emmener mes chevaux en estive car soi-disant il manque de la place. Je ne comprends pas pourquoi les éleveurs de plaine n’ont pas un accès prioritaire aux estives contrairement aux éleveurs déjà en montagne qui disposent d’un cadre d’office favorable aux animaux,” conteste la jeune éleveuse.
Nouvellement adhérente chez JA
La jeune femme est adhérente chez les Jeunes Agriculteurs de l’Ariège depuis le début de l’année 2021, elle souhaite participer à cette dynamique collective qu’insuffle JA pour valoriser la filière équine.
“Je souhaite défendre les droits des équins et apporter de la modernité à la filière. Plus nous sommes nombreux et structurés au plus nous pourrons faire bouger les lignes. Le syndicat pourra m’apporter de la visibilité et participer à l’avenir de la filière équine,” clôture Morgane.
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