Pour faire de la farine ou encore du popcorn, les agriculteurs ne peuvent pas planter n’importe quelle graine dans le sol. Théa t’explique les différences entre les cultures semencières et les autres cultures.

Tu as peut-être déjà trouvé dans le garage de ton grand-père un sachet de graines de radis ou des pieds de tomates dans un petit pot en plastique.

Ces graines ou plants ont été cultivés par des agriculteurs spécialisés dans la création de ce genre de produits, c’est ce que l’on appelle des agriculteurs multiplicateurs. Ils cultivent certaines variétés pour créer des graines qui seront semés par des jardiniers ou d’autres agriculteurs céréaliers.

Un travail technique

Cette filière spécialisée dans la création de graines s’appelle la filière semencière puisque des graines sont produites pour être semées. Comme tu dois t’en douter, certaines plantes peuvent être cultivées par à peu près tout le monde dans son jardin en petite quantité comme les carottes, les pommes de terre ou les tomates mais d’autres ne le sont que par les agriculteurs comme le blé, le soja, le colza ou le maïs car elles nécessitent une surface plus grande et une technique précise.

Et les agriculteurs multiplicateurs sont justement là pour créer ces graines. C’est un concept un peu compliqué à comprendre, Théa l’admet mais en se basant sur l’exemple du maïs elle va t’expliquer le processus.

Planter étape par étape

Tout d’abord, l’agriculteur multiplicateur va sélectionner une ou plusieurs variétés de maïs à planter selon s’il veut des graines de maïs pour la consommation humaine ou pour les animaux par exemple.

Une fois son choix fait, il va planter des graines en faisant attention à alterner un rang sur deux les graines mâles et les graines femelles. Il est nécessaire d’alterner les deux car le maïs est ce que l’on appelle une plante allogame.

Champs de maïs semence.

C’est-à-dire que pour créer un épi de maïs, il faut que le pollen du mâle se dépose sur la femelle. Le problème est que la femelle créée aussi du pollen, donc quand les plants de maïs arrivent à une certaine hauteur, les femelles doivent être castrées. On casse le haut de sa tige pour enlever le pollen de la femelle et permettre au mâle d’y déposer le sien.

Puis, plus tard dans la saison, les rangs de mâle sont coupés. Environ un mois après, les épis sont sortis des plants femelles et la récolte des épis peut être faite. Tous les grains récoltés sont analysés par des semenciers, des entreprises qui vendent des semences, et si la qualité de ces grains respecte de nombreux critères, ils pourront être vendus à d’autres agriculteurs.

Ces derniers feront pousser du maïs pour qu’on le mange dans une salade ou en popcorn par exemple ou pour nourrir les vaches et les brebis, selon la variété choisie.

D’autres façons de multiplier

Le maïs est donc une espèce allogame mais il y a d’autres façons de créer des semences. Le blé par exemple est une espèce que l’on appelle autogame, chaque tige va créer son propre pollen pour faire pousser l’épi de blé. Il n’y a donc pas besoin de différencier les mâles des femelles.

Champs de blé.

Il y a aussi la multiplication végétative qui peut par exemple être appliquée aux fleurs. Une fois qu’un bulbe est planté en terre, il y reste et chaque année la fleur revient au même endroit et des fois se multiplie grâce aux racines qui ont poussé sous terre pour créer d’autres bulbes.

C’est donc grâce aux agriculteurs multiplicateurs que du blé de qualité pousse en France pour faire de la farine et donc le bon pain qui fait notre réputation dans le monde entier.

Le savais-tu, la France est le plus grand vendeur de semences à l’étranger grâce à la qualité des graines que ses agriculteurs produisent.

Théa

C.L.