Sécheresse, vent, gel, intempéries : tant de facteurs qui impactent grandement les cultures depuis
plusieurs années. Point d’étape sur les cultures d’hiver et les semis des cultures d’été.

L’année 2020 a été très mauvaise pour les cultures d’hiver ariégeoises. Entre les inondations et la sécheresse qui a suivi. Les rendements et la qualité n’étaient pas au rendez-vous.

Les céréaliers ont donc mis beaucoup d’espoirs en l’année 2021. Pour autant, le schéma fut semblablement le même excepté pour les inondations.

L’hiver pluvieux a permis de remplir peu à peu les réserves du département qui, à ce jour, sont presque toutes remplies. “Nous n’avons pas d’inquiétude à ce sujet pour la saison d’été. Il semblerait que les conjonctures soient les mêmes qu’en 2020 et que les trois mois d’été seront très secs mais nous aurons assez d’eau pour irriguer l’intégralité de nos cultures,” affirme Nicolas Pujol, élu en charge du dossier eau à la chambre d’agriculture de l’Ariège.

Un printemps inquiétant

Bien que l’hiver ait été rassurant, le printemps quant à lui n’a pas manqué d’inquiéter les céréaliers du département. En effet, les mois de mars et d’avril ont été particulièrement secs, un paramètre accentué par le vent qui a été très froid au cours de ces deux mois et qui a asséché les terres.

Les agriculteurs ont fait leur maximum pour préserver le potentiel des cultures d’hiver mais la sécheresse l’a fortement impacté. Nous devrions avoir de bons rendements mais tout de même subir quelques pertes en particulier aux environs de Saverdun où la sécheresse a eu un impact plus conséquent sur les cultures. Sur ce territoire, les pertes pourraient s’élever à 20 ou 25 %,” étaye Nicolas Pujol.

Pour limiter les pertes, les céréaliers ont fait une demande auprès de l’État pour que l’eau soit accessible plus tôt au sein du réseau collectif. En temps normal, les vannes sont ouvertes à la mi-avril.

Nécessité d’irriguer

Cependant, lors de la mise sous pression des conduites début avril, des fuites sont apparues. Des travaux ont été faits sur les conduites de gaz à haute pression par l’entreprise Terega Sud-Ouest pendant l’hiver et les conduites d’eau ont donc été impactées. Les réparations ont pris un certain temps ce qui n’a rendue l’eau accessible qu’au 15 avril.

Psychologiquement, les céréaliers n’étaient pas prêts à irriguer plus tôt mais ils n’avaient pas le choix. Ainsi, dès le 15 avril, nous avons commencé à irriguer les blés qui en avaient fortement besoin. Il aurait fallu que nous commencions quinze jours plus tôt mais le contre-temps lié aux conduites nous l’a empêché,” développe Nicolas Pujol.

Entre un et deux tours d’eau ont été utilisés sur les céréales à paille et les colzas semences. Pour les colzas, c’est une obligation liée aux contrats de commercialisation.

La pluie tombée ces dernières semaines a sauvé les cultures. Sans elle, les récoltes auraient été dramatiques. “C’était de la bonne pluie, elle s’est bien infiltrée dans les sols et nous a permis d’arrêter l’irrigation et l’arrosage des parcelles en prévision des semis de maïs semence, de soja et de tournesol qui commencent à peine,” complète l’élu.

Concernant les semis de maïs conso, la plupart des parcelles ont dû être arrosées pour les réaliser mais la pluie a permis de les faire lever.

Cependant, selon Nicolas Pujol, le gel n’a eu que peu d’impact sur les cultures. En plaine, les températures sont descendues jusqu’à -2 ou -3°C et seules quelques parcelles de colza ont pu être touchées.

Ce schéma pluie-forte sécheresse-pluie se répète de façon récurrente depuis deux ou trois ans. C’est un paramètre que nous devons prendre en considération pour l’avenir de notre métier,” conclut Nicolas Pujol.

C.L.