Baptiste Pujol, jeune éleveur de 22 ans a ouvert les portes de sa ferme aux Jeunes Agriculteurs de l’Ariège pour un entretien en plein cœur du Couserans.

Les Jeunes Agriculteurs de l’Ariège continuent de rendre visite à leurs adhérents à domicile. En effet, la saison estivale est propice à l’échange sur le terrain et le syndicat souhaite mettre en valeur les membres qui composent ce collectif d’agriculteurs ariégeois.

C’est au tour de Baptiste Pujol, jeune éleveur bovin de 22 ans. Il est installé depuis 2018 au sein du Gaec du Cazalus, une exploitation créée entre père et fils, située à Salsein en plein cœur du Couserans. Faisant partie du parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises, ce petit village typique est traversé par un ruisseau nommé le Cazalus, ce qui donne l’inspiration à la famille Pujol pour nommer leur exploitation familiale.

La qualité avant tout

Baptiste élève un troupeau 100 % gascon. Une race rustique porteuse de valeurs et d’une identité forte. “Mon père a repris seul l’exploitation en 1986 avec 12 vaches et quelques brebis sur 15 hectares. À cette époque beaucoup d’exploitations ont disparu dans notre secteur. Nous avons récupéré des petites parcelles de terres quand elles se libéraient”, explique Baptiste.

En 30 ans, l’exploitation a connu plusieurs changements pour arriver en 2018 à 55 hectares et 70 têtes Limousines et Gasconnes des Pyrénées. “Quand je me suis installé, j’ai apporté non seulement mon savoir-faire en élevage mais également mon désir de commercialiser ma production en vente directe. Grâce à cette nouvelle commercialisation, nous nous sommes spécialisés en race Gasconne des Pyrénées. Les Limousines étaient plutôt destinées à l’export”, développe le jeune homme.

Le Gaec aujourd’hui

En 2021, le Gaec du Cazalus se compose de 90 têtes Gasconnes des Pyrénées avec 85 hectares au total. “Nous avons réussi en trois ans à passer la totalité de notre activité en vente directe. Je ne souhaitais plus passé par un négociant pour la vente à l’export. Il est vrai que ce type de commercialisation à l’étranger demande moins de travail mais le prix de vente des broutards ne vaut pas le travail effectué. Le fait de vendre mes bêtes en direct me permet de multiplier par deux mon prix de vente”, ajoute Baptiste.

Aujourd’hui, il peut vendre ses produits, grâce à ce système mis en place, moins cher qu’un boucher auprès des particuliers. Il livre des caissettes de viandes à l’échelle locale dans le Couserans et en Ariège jusqu’en région : Béziers et Toulouse et souhaite démarcher de nouveaux clients. “Je recherche la qualité de mes produits par mon savoir-faire mais également la satisfaction de mon travail par la vente en direct. Mon activité est récompensée quand je peux en parler physiquement avec mes clients. Aujourd’hui je distribue ma viande auprès de 400 personnes en moyenne de septembre à juin”, s’exprime le jeune éleveur.

Baptiste fait abattre ses bêtes à l’abattoir de Lorp-Sentaraille et fait appel à une salle de découpe indépendante pour préparer ses caissettes. La vente en direct lui permet de vendre deux veaux par mois en moyenne. En ce qui concerne les vaches, la production est variable en fonction des saisons.

Je me suis spécialisé en vente de viande de jeunes bovins. Ce type de produit est moins rependu que les viandes bovines classiques, le consommateur en a pris l’habitude depuis plusieurs années. Mon travail de commercialisation et de livraison chez le particulier me prend énormément de temps afin d’atteindre une clientèle prête à acheter mes produits. Il ne faut pas oublier que mon travail à le ferme doit être assuré et que la commercialisation est une activité supplémentaire”, explique Baptiste.

Un rythme soutenu

Le jeune éleveur procède à des livraisons le mardi, le mercredi et le jeudi si besoin quand le stock de viande est disponible. “Je deviens un agriculteur-livreur, mes compétences sont toujours en constantes évolution et je peux développer un service exceptionnel”, s’exprime Baptiste.

Le Gaec a développé une trêve d’été pour s’occuper des bêtes et faire du foin en arrêtant la vente directe. “Nous ne transhumons pas car nous souhaitons que notre troupeau soit préservé des maladies. Nous disposons de vaches seines et en bonne santé, la mixité des troupeaux en transhumance ne nous permet pas de garantir la non-propagation des infections comme l’IBR. Quand on n’estive pas, cela nous demande du travail supplémentaire, nous devons donc faire une trêve d’été”, explique Baptiste.

Des projets d’avenir pour le Gaec

Baptiste Pujol désire développer sa clientèle pour la vente directe et être au plus proche de ses clients. Il souhaite pouvoir se dégager un salaire plus convenable que les années précédentes. “Je veux consolider mon activité et ne pas me lancer sur d’autres projets d’investissement qui pourraient mettre en péril ma production. Mais, il est important de penser à faciliter mon travail au quotidien c’est pour cela que je souhaite construire un nouveau bâtiment, plus mécanisable qui me permettrait de gagner du temps de travail et stocker du matériel”, ajoute le jeune homme.

Un syndicat pour créer des contacts

Baptiste est adhérent chez les Jeunes Agriculteurs de l’Ariège depuis deux ans. “Je souhaite échanger avec des professionnels de mon domaine, le syndicat m’apporte une ouverture et de l’information. Les moments de convivialités lors des réunions me permettent de créer des contacts est d’en apprendre toujours plus sur notre métier. Il est important de se sentir entouré surtout lorsque nous sommes isolés sur certains territoires”, développe le jeune éleveur.

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