Vendredi 28 octobre, Pierre Clément est devenu le nouveau gérant de la société d’exploitation des abattoirs de Pamiers. Rencontre avec ce nouvel acteur du territoire.
Investi depuis 2010 au sein de la société d’exploitation des abattoirs de Pamiers (SEAP) en tant que gérant, Francis Rey a récemment pris sa retraite pour être remplacé par Pierre Clément.
Bien que nouvellement arrivé à cette fonction, ce dernier n’est pas un inconnu au sein de l’établissement. En effet, il y a fait ses premiers pas en 2018 pour un remplacement au poste de bouvier avant d’obtenir un poste à la maintenance puis en tant que responsable de production.

« À ce jour, mon expérience globale à l’abattoir m’est très utile. Étant passé par à peu près tous les maillons de la chaîne d’abattage, je peux mieux comprendre l’ensemble des salariés mais aussi les divers problèmes que l’on peut rencontrer et ce en particulier en ce qui concerne la maintenance. Si un réfrigérateur ne fonctionne pas, c’est toute la chaîne qui peut être impactée ou retardée. Mon passif à ce poste fait que je peux venir en aide à la personne qui l’occupe désormais si le problème persiste« , étaye Pierre Clément.
Un parcours agricole
Avant même de prendre ses premières fonctions à l’abattoir, Pierre Clément connaissait déjà le monde agricole et en particulier celui de l’élevage ariégeois.
Originaire de Montpellier, il a fait des études en biologie animale et en génétique avant de devenir inséminateur bovin dans le Tarn-et-Garonne. Puis, c’est en Ariège qu’il a posé ses valises pendant cinq ans, au centre d’engraissement de l’OP bovine d’Arterris à Pamiers.
« Cette expérience me permet de connaître la partie amont tout comme l’aval. Je connais déjà de nombreux éleveurs du département ce qui facilite les échanges entre nous« , ajoute-t-il.
Après quatre années à l’abattoir, Pierre Clément avait pour projet de s’installer dans l’élevage de bovins. Faute de foncier, il a proposé à Francis Rey de racheter la société d’exploitation des abattoirs de Pamiers.
« Francis a beaucoup apprécié le fait que ce soit une personne interne à l’entreprise qui la rachète et pas un total inconnu. Du côté de l’équipe de production, ils m’ont tous soutenu dans ce projet ce qui a été très rassurant pour moi« , développe Pierre Clément.
La tête sur les épaules
Lorsque l’on aborde le futur de l’abattoir avec le nouveau gérant, ce dernier se montre très terre à terre. « Avant de parler d’ambitions futures, il est important de s’appliquer pour que l’abattoir reste au même niveau de production soit un peu plus de 4.500 tonnes par an, toutes espèces confondues – bovins, ovins et porcins« , expose-t-il.

Selon lui, la crise que connait le monde agricole aujourd’hui est à surveiller de très près car elle peut avoir un impact considérable sur l’abattoir qui est « un maillon incontournable de la chaîne de production entre les éleveurs et les acheteurs, mais un maillon fragile, comme il le définit. C’est un paquebot qu’il faut manœuvrer en mer tout en restant attentif à la fois au fonctionnement de celui-ci, donc la chaîne de production, mais aussi à l’horizon et aux possibles iceberg que l’on pourrait rencontrer soit les crises sanitaires, économiques, énergétiques et sociales qui peuvent arriver à tout moment en France ou dans le monde.«
L’abattoir se doit, selon Pierre Clément, de proposer un service aux éleveurs. Il s’agit d’un outil de proximité très important pour eux. « Nous pouvons nous positionner comme facilitateurs pour nos clients, grossistes et bouchers abatteurs, par le biais de nos salles de découpe ou nos quais de chargement mais aussi pour les éleveurs en aidant la discussion quelques fois. Mais mon idée n’est absolument pas de doubler les capacités de production de l’abattoir. Il est important selon moi de pouvoir préserver la qualité de production qu’est celle de l’Ariège« , ajoute-t-il.
S’il avait une ambition dans un futur proche, ce serait d’atteindre 6.000 tonnes de production par an. Outre cela, des projets de développement dans un futur plus lointain, il en a mais « il ne faut pas avoir les yeux plus gros que le ventre« , s’amuse-t-il à dire.
C.L.