Des membres ariégeois de la Confédération Paysanne ont publiquement participé à la destruction de la bassine de Cramchaban.
Samedi 6 novembre, deux manifestations se sont déroulées en simultané à Mauzé-sur-le-Mignon, dans les Deux-Sèvres. La cause : des retenues d’eau créées à des fins agricoles, les bassines.
D’un côté, la FNSEA 79, les JA 79 et la Coordination rurale se sont regroupés sur le chantier de bassine de Mauzé-sur-le-Mignon pour défendre ce projet de retenue d’eau en faveur de l’agriculture. Un projet validé par l’administration et construit dans le cadre d’un “protocole d’accord pour une agriculture durable” signé entre la préfecture des Deux-Sèvres et les professionnels agricoles en 2018.
De l’autre, le Collectif Bassines Non Merci (BNM), Soulèvements de la Terre et la Confédération paysanne, dont des représentants ariégeois Laurence Marandola et David Eychenne, étaient présents et ont manifesté dans cette commune. Ils dénoncent les créations de bassines en Nouvelle-Aquitaine.
Une manifestation qui dégénère
Face à l’ampleur du désaccord entre les deux parties, près de 400 gendarmes et CRS ont été mobilisés afin de défendre le site de Mauzé-sur-le-Mignon et la manifestation pacifiste organisée par les syndicats majoritaires du département des Deux-Sèvres.
Cependant, après plusieurs heures de déambulation dans la commune, le cortège de 2.000 manifestants anti-bassine s’est dirigé vers Cramchaban où une bassine de 180.000 m3 d’eau a été installée il y a plus de dix ans permettant à des agriculteurs d’assurer la survie de leurs productions lors de sècheresses estivales.
Après des affrontements contre les forces de l’ordre et trois gendarmes blessés, les manifestants sont parvenus à accéder au site et l’ont saccagé en brulant les bâches installées pour retenir l’eau prélevée en hiver, lorsque les précipitations et la recharge des nappes et rivières sont importantes. Au total, l’association syndicale autorisée d’irrigation, qui s’est rendue sur les lieux le lendemain de cette manifestation, a estimé un préjudice de 500.000€ en raison du saccage réalisé sur cette bassine.
La Confédération paysanne de l’Ariège ambiguë sur le dossier de l’irrigation
Comment peut-on reprocher aux syndicats FDSEA et JA de brûler des pneus lors de manifestations alors qu’en tant qu’ “écologiste” on brûle des bâches imbibées d’essences hautement plus polluantes ? Comment est-il possible que deux agriculteurs ariégeois participent à la destruction d’un outil utilisé depuis des années par des collègues qui chaque jour affrontent les mêmes conditions de travail et les mêmes difficultés ? C’est inacceptable !
Nous sommes stupéfaits de constater que des élus de la Confédération Paysanne saccagent des outils de travail construits et utilisés par d’autres agriculteurs. Nous nous interrogeons pour l’agriculture ariégeoise quant à leur position pour la moins ambiguë sur la question de l’irrigation.
Dans le reportage de France 3, Laurence Marandola dit elle-même que “comme agriculteurs, on a besoin d’eau”. Alors pourquoi aller détruire une bassine qui permet à d’autre agriculteurs de vivre de leur travail ? Encore plus lorsque l’on est secrétaire national de la Confédération paysanne et que l’on est sensé défendre les droits et les besoins des agriculteurs face au Gouvernement. Que cherchent-ils à travers ces interventions à part être reconnus médiatiquement ?
Ces actions doivent être condamnées. Ces actes de destruction ont d’ailleurs été dénoncés par le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Julien Denormandie lui-même, qui a affirmé sur Twitter le soir de la manifestation que “justice devra être rendue. Rien ne justifie de telles dégradations”.
Les syndicats FDSEA et JA09 dénoncent ce comportement inacceptable de la part d’agriculteurs et d’ “écologistes”. Ces personnes sont incapables de comprendre qu’il n’y a pas de vie sans eau. Ils voudraient apprendre aux agriculteurs ce qu’est l’écologie et la protection de la planète alors qu’ils travaillent eux-mêmes en ce sens depuis des générations et chaque jour continuent de le faire.
Le stockage et l’utilisation de l’eau sont un enjeu majeur pour l’agriculture française
Les JA et la FDSEA défendent l’irrigation comme un outil indispensable à toutes les agricultures ariégeoises : en élevage, en grandes cultures, en maraîchage, en arboriculture pour l’agriculture conventionnelle et l’agriculture biologique.
Cela se traduit sur le terrain aux côtés de la chambre d’agriculture par la mise en place d’actions très concrètes favorisant l’irrigation (étude sur les retenues collinaires, dossier du Touyre, optimisation des apports d’eau, bulletin d’irrigation…).
C.L. pour FDSEA et JA09