Laurence d’Aldéguier, installée à Montesquieu-Lauragais (Haute-Garonne), a été élue le 17 septembre présidente de la caisse MSA Midi-Pyrénées Sud. Elle succède donc à Daniel Gesta.

Elle ne s’était pas destinée tout de suite au métier d’agricultrice.

J’ai tout d’abord travaillé comme pharmacien. Je n’avais pas imaginé me retrouver dans le monde de l’agriculture. Mais lorsque mon beau-père décède brutalement en novembre 1985, nous avons décidé avec mon mari de relever ce beau défi”, précise-t-elle. D’abord associée dans la SCEA (230 ha) gérée par Philippe, son époux, elle s’installe ensuite en avril 2003, sur les hauteurs du village de Montesquieu-Lauragais. Elle gère alors l’EARL Le Sol de Madame.

Sur 66 ha, l’exploitation – certifiée HVE3A – cultive du blé dur, de l’orge de brasserie, du tournesol, des pois, du sorgho, du soja, ou encore plus récemment des lentilles, du maïs en sec… en fonction de l’assolement et selon les années. Autant de productions qui sont livrées chez Arterris, et ceci n’est pas un hasard chez les d’Aldéguier. “Ma belle-famille est implantée ici depuis plus d’un siècle. Auguste, le grand-père de mon mari, est à l’origine de la fondation de la coopérative des producteurs de blé construite au centre de Baziège”, raconte-t-elle volontiers.

Sur les deux exploitations, elle s’occupe plus particulièrement de la partie administrative, mais aussi des commandes d’intrants, du plan de fumure et de l’enregistrement des pratiques culturales. Elle peut également compter sur l’aide d’un salarié agricole. Malgré les difficultés croissantes rencontrées par le monde agricole, Laurence d’Aldéguier et son époux ne regrettent pas aujourd’hui ce choix professionnel.

« Personnellement, j’ai plein de bons souvenirs, toutes les saisons sont intéressantes. Et quand notre fille aînée nous a dit qu’elle voulait entrer à l’EIP (ex école supérieure d’agriculture de Purpan, ndlr), nous nous sommes dit que nous avions plutôt bien parlé et valorisé nos activités agricoles”, confie-t-elle encore.

A.T, TUP

Ouverte à toutes les sensibilités

Son engagement à la MSA date quant à lui de 2015. “J’ai eu envie de me dire que je pouvais entreprendre quelque chose d’utile pour mon territoire”, relate-t-elle. Lors de la dernière mandature, Laurence d’Aldéguier était co-présidente de la commission sanitaire et sociale. Un secteur qui ne lui est pas inconnu car elle s’était déjà investie par le passé au sein du Famexa (fonds d’assurance maladie des exploitants agricoles).

Le goût des autres est bien présent. “J’ai toujours aimé rencontrer les personnes et prendre du temps pour les autres. La diversité crée une vraie richesse. Dans l’agriculture, selon l’adage, il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier. À la MSA, c’est pareil. Je suis ouverte à toutes les sensibilités. Je serai donc à l’écoute des idées et des questions de chacun. Je veux que l’on travaille tous ensemble, les exploitants avec tous les salariés qui appartiennent au monde agricole”, note-t-elle encore.

La MSA, au cœur des territoires

La détermination et l’engagement de Laurence d’Aldéguier sont entiers et sincères. “Quand on a des convictions et des responsabilités, il faut être assidue et terminer le travail jusqu’au bout. Cependant, je ne suis pas seule. La force de la MSA est bien d’avoir des délégués répartis sur le terrain que l’on rencontre pour échanger. Ce réseau d’élus, impliqué, vit un quotidien similaire à celui de tous les ressortissants MSA. Il n’y a pas trop d’intermédiaires et les problématiques du terrain peuvent remonter facilement. Comme exemple, citons la mise en place de l’aide au répit. C’était un vrai besoin depuis quelque temps, ressenti au sein des territoires ruraux. Elle a été portée et défendue par la CCMSA auprès du Gouvernement qui l’a validée”, souligne-t-elle.

Au-delà de la proximité, la MSA demeure aussi pour sa présidente une véritable instance mutualiste. Et elle y tient fortement. “C’est une solidarité dans le monde agricole qu’il ne faut ni perdre, ni gâcher”, indique-t-elle, avant de poursuivre : “Tout individu est pris en compte, notamment le plus fragile. La MSA travaille avec les OPA, mais aussi plus largement avec l’ensemble des opérateurs locaux. Tout le monde doit être mobilisé afin de trouver les meilleures solutions, et ce comme une course de fond jusqu’au dernier kilomètre, qui ne se termine qu’à l’arrivée victorieuse”.

C’est dans cet esprit qu’elle entend travailler avec la 1e vice-présidente, Patricia Saget-Castex. “Je suis persuadée que le travail collaboratif sera très efficace, nous avons beaucoup à gagner à travailler ensemble. Quatre départements, trois collèges, deux composantes indispensables pour être LA MSA Midi-Pyrénées Sud”, déclare-t-elle.

Propos recueillis par A.T.
Le Trait d’Union Paysan