Les abattoirs et les éleveurs ont de nouveau été mis à mal par les médias et l’opinion publique.

La filière de l’élevage et les abattoirs ont fait la Une des médias ces dernières semaines. Covid-19, vidéos intrusives, de nombreuses accusations ont été portées contre la profession.

Après deux mois de confinement, deux mois à plébisciter les agriculteurs pour alimenter le pays et à reconnaître leur importance au sein de la société, ces derniers doivent à nouveau affronter les attaques de l’opinion publique.

Les premières accusations portent sur les divers foyers de contamination (clusters) qui ont été découverts dans des abattoirs en France, en Europe mais aussi dans le monde.
L’un des plus importants a été l’abattoir de Rheda-Wiedenbrück en Allemagne où près de
1.000 contaminations ont été recensées. En France, trois établissements situés en Vendée, en Bretagne et dans le Loiret ont été signalé par l’agence régionale de santé (ARS) comme étant à l’origine de clusters.

L’Ariège négative à la Covid-19

Les méthodes de travail de leurs employés ont été remises en question. Trop de proximité, non-respect des gestes barrières, transmission par les animaux, tant d’hypothèses qui stigmatisent cette filière indispensable à l’alimentation des citoyens.

“Nous avons reçu une demande de l’ARS pour que tous nos employés soient testés. C’était également le cas pour l’abattoir de Pamiers. Nous avons le sentiment d’être stigmatisés comme si nous étions les seuls à être à l’origine de clusters. Alors qu’au final, aucun de nos employés ne s’est révélé positif, dans aucun des deux établissements,” explique Laetitia Brunet, directrice de l’abattoir de Lorp-Sentaraille.

La médiatisation de ces clusters donne une image négative des abattoirs. Pour autant, d’autres clusters ont été découverts dans l’Hexagone, plus nombreux et pour lesquels les origines étaient des rassemblements familiaux.
Pour autant, les principaux médias français ne se rendent pas dans les familles à l’origine de ces foyers de contamination pour les montrer à la France entière.

Un cas parmi des milliers et pourtant…

La semaine dernière, le clou a été enfoncé par la publication d’une vidéo dénonçant les conditions d’élevage des agneaux de la filière Roquefort et les méthodes d’abattage dans un établissement de l’Aveyron. Une fois encore, les médias se sont emparés de l’affaire ainsi que le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation.

Cette vidéo montre un élevage dans lequel des agneaux sont blessés ou affaiblis. Cependant, parmi les centaines d’agneaux présents dans la bergerie, ceux mal en point se comptent sur les doigts de la main. Mais bien entendu, ce sont ceux choisi par les détracteurs pour montrer “l’atrocité de l’élevage”, selon leurs propos.

Cette situation concerne un élevage en particulier et seulement quelques animaux, pour autant, c’est toute une filière, voire même toute la profession, qui sont mis en cause.
Il en est de même pour l’abattoir montré dans cette même vidéo. Les fichiers intégrés ne montrent que quelques scènes parmi des jours et des jours de tournage. Elle pointe également du doigt un seul établissement alors qu’il y en a plus de 250 sur le territoire Français.

“Toute notre profession est mise sur la sellette avec cette vidéo que ce soit par les médias ou par la population. Les réseaux sociaux et les chaînes d’informations en continue influencent le jugement de la population. Nous sommes jugés avant même que la justice prenne les affaires en charge,” développe Francis Rey, directeur de l’abattoir de Pamiers.

Un métier peu respecté

Pour rappel, les employés d’abattoirs sont face à un métier que tout le monde ne pourrait pas faire. Ils commencent leur journée à l’aube, ils ont un rendement à suivre, de nombreuses réglementations à respecter…
La moindre erreur dans les abattoirs est montrée du doigt. Elle est automatiquement dénoncée occasion par une association ou les médias. Pour autant, dans d’autres domaines d’activités, les erreurs qui peuvent être faites partent souvent aux oubliettes et ne sont jamais abordées.

C.L.