Suite à l’attaque d’un chasseur par une ourse le 20 novembre dernier, l’ensemble des participants à la battue ont été interrogés par la gendarmerie de Saint-Girons du 1e au 3 juin.
Mercredi 1e juin commence une succession de gardes à vue à la gendarmerie de Saint-Girons. Certains chasseurs, concernés par la mort d’une ourse en novembre dernier à Seix, ont été conduits à tour de rôle dans les locaux de la caserne pour être entendu par les gendarmes.
Certains d’entre eux, âgés de plus de 80 ans, ont été retenus pendant de nombreuses heures. Parmi eux André Rives, le chasseur attaqué lui-même par l’ourse qui a utilisé son arme en légitime défense après avoir été fortement blessé aux jambes.
“Selon les nouvelles que j’ai eues, à 22h, André n’était toujours pas sorti de la gendarmerie alors qu’il a été convoqué en tout début de matinée. C’est une honte”, expose Philippe Lacube, président de la chambre d’agriculture de l’Ariège.
Jeudi 2 juin, les gardes à vue se poursuivent. Dans la matinée, le président de la fédération des chasseurs de l’Ariège, Jean-Luc Fernandez, lance un appel à la mobilisation pour soutenir les prochains convoqués.

La ruralité aux côtés des chasseurs
C’est ainsi que le vendredi 3 juin, à 9h, plus de 200 personnes étaient présentes devant les grilles de la gendarmerie, pour soutenir les mis en garde à vue.
Élus, chasseurs, éleveurs, agriculteurs, ainsi que de nombreux acteurs du monde rural et agricole, dont l’ASPAP, se sont mobilisés dans un temps record pour soutenir les convoqués. Mais au-delà d’un simple soutien, les JA et la FDSEA de l’Ariège étaient également présents pour manifester leur inquiétude et leur mécontentement face à l’éternelle problématique de la prédation.
“Les ours sont partout dans le Couserans. Je ne transhume pas de brebis donc je ne vis pas avec cette inquiétude permanente de perdre mes bêtes mais je pense à mes collègues qui subissent ce stress chaque année. En ce moment, nos amis montent les bêtes en montagne et ont la boule au ventre à l’idée de perdre leur troupeau. Chaque année, c’est de pire en pire”, développe Baptiste Pujol, président du canton JA du Couserans et secrétaire général adjoint des JA09.
Une inquiétude omniprésente
Bien que les chiffres des bêtes prédatées aient baissé en 2021, les attaques elles ont été plus nombreuses.

En 2020, une bergère s’est retrouvée nez à nez avec des oursons et leur mère à proximité. L’an passé, c’était au tour d’un berger de faire face à un ours et de se faire poursuivre par ce dernier. Heureusement pour lui, sa cabane était proche et il a pu se réfugier de justesse.
Tous les éleveurs sont inquiets à l’idée de faire transhumer leurs bêtes et de les laisser là-haut pendant quatre mois. Ils savent combien ils en montent mais sont dans l’inconnu quant à combien redescendront.
“En novembre, c’est un chasseur armé qui s’est fait attaquer. Il a pu sauver sa peau, bien qu’on le lui reproche aujourd’hui. Mais demain, ce sera un randonneur, une famille, on ne sait pas. Il est vraiment temps de penser à la sécurité des humains avant celle des ours qui nous ont été imposés”, ajoute Rémi Toulis, président de la FDSEA.
Les syndicats FDSEA et JA09 suivront de près l’évolution de cette enquête où, pour rappel, la vie d’un homme a été en péril pendant de nombreuses heures.
A.D et C.L., FDSEA et JA