En pleine période de floraison, l’ambroisie peut être dangereuse pour la santé humaine et influer sur la qualité des cultures. L’État a donc mis en place des mesures destinées à lutter contre sa prolifération.

L’ambroisie est considérée depuis janvier 2016 comme une espèce nuisible à la santé humaine. Arrivée d’Amérique du Nord au 19e siècle, elle prolifère depuis dans l’Hexagone. Elle est d’ailleurs présente au Nord-Est de l’Ariège depuis plusieurs années.

Deux espèces sont principalement présentes dans le département l’ambroisie à feuilles d’armoise et l’ambroisie trifide. Elle est considérée comme dangereuse pour les êtres humains en raison de son pollen très allergisant qui peut être émis entre juillet et octobre. Selon des études, entre 10 et 20 % de la population peut y être sensible. Les symptômes liés à une allergie à l’ambroisie sont des rhinites, de l’asthme, des conjonctivites ou encore de l’eczéma. Plus la durée d’exposition à son pollen est longue et plus les symptômes seront importants.

Rendements et qualités

Cependant, sa présence n’influe pas uniquement sur la santé. En effet, elle peut être une menace pour les cultures. L’ambroisie colonise les terrains non couverts et prolifère rapidement. Sa croissance se fait sur un cycle annuel avec une levée entre mars et septembre.

L’ambroisie trifide produit entre 100 et 500 graines par pied contre 500 à 2.000 pour l’ambroisie à feuilles d’armoise, la plus présente sur le territoire ariégeois.

Elle représente une menace pour les cultures pour plusieurs raisons. Elle peut entraîner :

©Photo Fredon Occitanie
  • une perte partielle ou totale de rendement ;
  • des charges supplémentaires de désherbage et de travail du sol ;
  • une gestion à long terme d’un stock semencier important ayant une dormance supérieure à
    10 ans ;
  • un déclassement de la récolte ou une réfraction du prix ;
  • une dépréciation de la valeur des terres agricoles.

La lutte contre l’ambroisie est d’ailleurs réglementée en raison de sa capacité de prolifération.

Reconnaître cette plante

Au premier coup d’œil, l’ambroisie peut être reconnue grâce à ses feuilles découpées vertes sur les deux faces et sans odeur. Ses premières feuilles présentent trois ou cinq segments ou lobes selon la variété. Sa tige est velue et elle devient très volumineuse en se développant pour atteindre une taille allant de deux à trois mètres.

Elle peut être retrouvées sur des terres non couvertes mais également en bordure de champs ou dans les premiers rangs des cultures qui sont souvent moins fournies en plants.

Il est difficile de se débarrasser de cette plante sans accentuer son développement. En effet, bien souvent, ses graines sont disséminées par les activités humaines que ce soit en marchant dessus, en déplaçant de la terre ou encore tout simplement par le biais des roues des machines. Le vent peut également favoriser leur dispersion.

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Si l’ambroisie se développe dans une culture qualifiée de compétitive, elle est capable de suspendre son développement tout en bouclant son cycle grâce à une germination tardive. Ainsi, elle peut aisément passer inaperçue au milieu de pieds de tournesol par exemple.

De plus, ses graines peuvent rester dormantes pendant de nombreuses années dans les sols et de germer en surface comme en profondeur lorsque le sol est travaillé mécaniquement ou manuellement.

Même coupée tardivement, elle est en capacité de se regénérer et de produire de nouveaux rameaux qui eux entreront en phase de grenaison. Afin d’éviter son développement, un arrêté préfectoral a été publié le 17 avril 2019 dans lesquelles des mesures destinées à prévenir de l’apparition de l’ambroisie et de lutter contre sa prolifération ont été détaillées.

Procédure de déclaration

Ainsi, une plateforme de signalement a été créée pour informer les collectivités et l’ARS de sa possible présence dans un territoire. Une plateforme à retrouver sur le site www.signalement-ambroisie.fr.

Suite à un signalement, un référent ambroisie désigné par les collectivités territoriales peut être sollicité pour se rendre sur la parcelle déclarée et vérifier la présence de cette plante.

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Une fois la reconnaissance actée, un accompagnement sera proposé au propriétaire du terrain pour éliminer l’ambroisie sur la durée.

Dans le cas d’une prolifération d’ambroisie sur une parcelle cultivée ou à vocation de prairie, il est possible de conserver les aides Pac en déclarant un accident de culture auprès de la direction départementale des territoires (DDT).

Le site signalement ambroisie propose également des formations virtuelles pour devenir référent au nom d’une collectivité et lutter contre le développement de cette plante sur un territoire.

C.L.