D’octobre 2020 à mai 2021, le Gouvernement s’est attelé à réaliser son recensement agricole décennal. En décembre dernier, les premiers résultats ont été publiés.

Bien qu’utile à chaque État, le recensement agricole est une opération commune à tous les pays de l’Union européenne. Tous les dix ans, les 27 États membres doivent réaliser, sur la même période et sur la base des mêmes concepts, un recensement de leur population agricole afin d’obtenir des données comparables.

Ainsi, du 1e octobre 2020 au 15 mai 2021, près de 1.500 enquêteurs, embauchés par l’État, ont sillonné la France afin de faire passer des entretiens à plus de 100.000 exploitants sélectionnés selon un échantillon représentatif. À cette campagne en physique s’est ajoutée 290.000 questionnaires remplis en ligne par les agriculteurs.

Le 10 décembre, lors d’une conférence de presse pour rendre compte des premiers résultats de ce recensement, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Julien Denormandie, a rappelé que cette opération permettait “d’adapter les politiques publiques liées à l’agriculture”.

Quatre enseignements

Selon le ministre, quatre enseignements sont à tirer de ces résultats. Le premier est que l’agriculture a un véritable rôle en ce qui concerne la protection et l’aménagement des territoires. En effet, la surface agricole utile est restée semblablement la même qu’en 2010 avec une perte de seulement 1 % de sa surface pour atteindre les 26,7 millions d’hectares soit presque la moitié de la France métropolitaine.

Il a ensuite soulevé le fait que le modèle agricole français se basait principalement sur des exploitations à taille humaine avec une moyenne de 69 hectares par exploitation. “L’ADN agricole français est tourné sur la qualité avec une forte hausse du nombre d’exploitations sous signe officiel de qualité. La ferme France est trois fois plus petite que la ferme états-unienne qui fait en moyenne 178 hectares”, a-t-il détaillé.

La composition démographique

En dix ans, les agriculteurs se sont également fortement rapprochés des citoyens. Pas moins d’un quart d’entre eux commercialise leurs produits en vente directe. Selon un récent sondage Ifop commandé par Ouest France, les Français n’ont jamais autant fait confiance aux agriculteurs depuis les années 2000.

Enfin, bien que le nombre d’exploitations ait baissé de 21 % et le nombre d’exploitants de 18 % depuis 2010, le métier d’agriculteur attire toujours. En effet, la part des agriculteurs de moins de 40 ans reste stable. Pour autant la part des professionnels de plus de 60 ans a augmenté de 5 %. La question du renouvellement des générations reste donc prioritaire pour les dix années à venir à l’échelle du pays.

“Notre objectif serait de passer de 14.000 à 20.000 installations par ans car d’ici 2030, un agriculteur sur quatre partira à la retraite”, a ajouté Julien Denormandie.

En ce qui concerne la question des femmes, la part des femmes cheffes d’exploitation reste au même niveau puisqu’elles représentent environ 30 % des exploitants. Selon le ministre, cette donnée constitue un défi et le statut d’agricultrice doit être renforcé.

Il a soulevé que les droits aux congés parentaux avaient été profondément renforcés pendant la mandature en cours mais que des aménagements et des accompagnements devaient être envisagés.

En revange les cursus techniques de l’enseignement agricoles se sont vivement féminisés, en particulier en études supérieures où les femmes sont majoritaires.

Retrouvez l’intégralité du dossier sur le recensement avec les données de l’Occitanie et de l’Ariège dans notre édition du 28 janvier.

C.L.